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Lu pour vous : Centrafrique : Interview du Général Abdoulaye Miskine, chef du FDPC

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(Alwihda Info) par Djamil Ahmat - 11 Décembre 2014

 

Le chef du FDPC (Front Démocratique pour le Peuple Centrafricain), Abdoulaye Miskine accorde un entretien exclusif à Alwihda Info depuis sa libération ainsi que celle des otages qui avaient été détenus par son mouvement.

Général Abdoulaye Miskine, peu avant votre arrestation, certains affirmaient que vous aviez reçu neuf balles, d'autres vous disait mort. Vous l'avez immédiatement démenti. Avez-vous été attaqué ?


Je n’ai pas été attaqué sur ma position, mais c’est quand je venais en renfort à l'une de mes bases attaquée par les éléments de SELEKA.


Jusqu'aujourd'hui, les détails de votre arrestation restent flous. Comment s'est déroulée votre arrestation ? Avez-vous été piégé ?


J’ai été interpelé lors d’un rafle générale à l’hôtel où j’étais logé donc ce n’est pas une arrestation. Les autorités Camerounaises étaient claires dès le début jusqu’à ma libération qu'ils n'ont pas demandé mon arrestation ni émis un mandat d’arrêt contre moi. Donc je n’ai pas été piégé mais ils m’ont gardé parce qu’ils pensaient que j’utilisais le Cameroun comme base arrière. Aussi, c’était un règlement de compte que mes détracteurs politiques ont voulu.


Dans quelles circonstances a eu lieu la libération du prêtre polonais Mateusz Dziedzic et des 25 autres otages camerounais ? Les autorités camerounaises parlent d'une "opération spéciale" menée par l'armée.


Les négociations ont été entamées par le Médiateur de la C.E.E.A.C, S.E. Denis SASSOU NGUESSO, qui ont conduit à ma mise en liberté. Donc c’est une libération obtenue par négociation et non une intervention militaire. Ces négociations ont été menées par le Médiateur en vue de rechercher et consolider la paix en Centrafrique. Il faut noter aussi que l’ancien Ministre d’Etat Karim MECKASSOUA a joué un rôle très crucial dans ces négociations qui ont débouché à ma libération et celle des otages détenus par mes éléments.


Avez-vous bien été traité lors de votre détention à la prison de Yaoundé ? Vous étiez en résidence surveillée ?


J’ai été bien traité et gardé dans un lieu sûr pour attendre la date de la réconciliation qui malheureusement n’a pas abouti pour une raison que j’ignore jusqu’aujourd’hui et cela a conduit à ce malheureux événement de prise d’otage que je condamne fermement.

Vous êtes à la tête d'un mouvement armée. Entendez-vous déposez les armes ?

Justement, je suis à la tête de ce mouvement depuis un peu plus de 11 ans et j’ai décidé de déposer les armes, non pas sous une pression quelconque et bien avant mon interpellation. Je profite de cette occasion pour réitérer ma ferme détermination d’aller à la table de la réconciliation, donc déposer les armes.


Combien de combattants disposez-vous actuellement ?


Le FDPC a effectivement un nombre d'éléments mais présentement, il est difficile de donner un chiffre précis.


Si le gouvernement fait appel à vous, accepteriez-vous d'y entrer ?


Je n’ai aucun problème avec ce nouveau régime de transition qui est un Gouvernement neutre dans tout ce qui se passe en RCA donc il me faut rentrer pour donner un exemple aux autres tendances.


Que comptez-vous faire pour contribuer à la paix en Centrafrique ?


Contribuer à la paix, la réconciliation et la stabilité en RCA était et restera mon objectif prioritaire.


Vous avez été reçu par le médiateur de la crise centrafricaine, le Président congolais Denis Sassou Nguesso. Qu'en ressort-il ?


Pour le moment, je me réserve le droit de répondre à cette question, le moment propice viendra où j’éclairerai votre lanterne.


En parallèle, comment jugez-vous la médiation du Tchad dans le dossier centrafricain ?


Je n’ai pas un jugement à donner, le Tchad s’est donné pour la stabilité en RCA, d’ailleurs le départ négocié de Michel Djotodjia par la CEEAC était sous la présidence du Tchad.


Votre mouvement s'est farouchement opposé aux exactions de la Séléka, provoquant même des affrontements. On évoquait aussi une alliance avec le Front pour le Retour à l’Ordre Constitutionnel en Centrafrique (FROCCA) de François Bozizé. Est-ce toujours valable ?


Je n’ai jamais signé une alliance quelconque avec le Front pour le retour à l’ordre Constitutionnel au Centrafrique (FROCCA) de François Bozizé.


Votre reconnaissance à l'égard du Cameroun


Je tiens à remercier toutes les forces de défenses et de sécurité camerounaises et en particulier son Excellence Monsieur Paul BIYA, Chef de l’Etat, Président de la République du Cameroun pour avoir assuré ma sécurité et avoir veillé à ma santé depuis la date de mon interpellation jusqu'à ma libération ainsi que celle des otages.

Lu pour vous : Centrafrique : Interview du Général Abdoulaye Miskine, chef du FDPC

Un ancien chef de guerre tchadien arrêté en Centrafrique

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11/12/14 (AFP)

 

 

L’ancien chef rebelle tchadien Abdel Kader Baba Laddé a été arrêté en Centrafrique par des Casques bleus dans le nord de la Centrafrique, a annoncé mercredi la force de l'ONU Minusca.

 

"Les casques bleus ont appréhendé Baba Laddé à Kabo, dans la préfecture de l'Ouham, au nord du pays. Ces soldats sont dans cette ville depuis une semaine", a déclaré à la presse Myriam Dessables, chef du bureau de la communication de la Minusca.

 

Selon une source au sein des forces internationales, "Baba Laddé était à la tête d'une quarantaine d'hommes lourdement armés et il se faisait passer pour un officier de l'ex-Séléka", espérant bénéficier de "mesures de confiance" accordées à l'ex-rébellion centrafricaine qui avait pris le pouvoir en 2013 à Bangui avant d'en être chassée début 2014.

 

L'ancien chef de guerre "faisait depuis le mois de mai 2014, l'objet d’un mandat d'interpellation du Procureur de la République du tribunal de Grande instance de Bangui", a précisé la Minusca dans un communiqué, sans préciser les raisons de ce mandat.

 

Le Front populaire pour le rassemblement (FPR) de Baba Laddé - qui avait pris les armes au Tchad en 1998-, pourchassé par l'armée tchadienne, s'était installé en Centrafrique en 2008, sévissant surtout dans le centre.

 

Début 2012, les bases du FPR avaient été attaquées conjointement par les armées tchadienne et centrafricaine, et Baba Laddé avait pris la fuite. Après des négociations avec les Nations unies, le chef rebelle avait accepté de se rendre en septembre 2012, puis de rentrer à N'Djamena.

 

Revenu à la légalité dans son pays, il a même été nommé préfet du département de la Grande Sido, dans le sud du Tchad, par décret présidentiel en juillet 2014. Mais, démis de ses fonctions fin novembre, il s'est enfui à nouveau en direction de la Centrafrique voisine et était depuis lors recherché par les autorités tchadiennes.

 

 

Un chef de guerre tchadien arrêté par l'Onu en Centrafrique

 

BANGUI, 11 décembre à 15h33 (Reuters) - Les casques bleus de l'Onu en Centrafrique ont arrêté un chef de guerre tchadien accusé d'exactions contre la population du nord du pays, ont annoncé la mission des Nations unies (Minusca) et le gouvernement, jeudi.

 

Abdel Kader Baba Laddé a été arrêté dans la région de Kabo, près de la frontière tchadienne, a déclaré la porte-parole de la Minusca, Myriam Dessables.

 

Selon elle, les casques bleus sont intervenus à la demande des autorités centrafricaines, qui ont émis un mandat d'arrêt contre le rebelle tchadien pour des crimes commis entre 2008 et 2012. Elle n'a pas fourni davantage de précisions.

 

Dirigeant du Front populaire pour le redressement (FPR), un groupe rebelle opposé au président tchadien Idriss Déby, Abdel Kader Baba Laddé a séjourné en Centrafrique entre 2008 et 2012, après avoir été précédemment basé au Darfour (Soudan).

 

En 2012, il était rentré au Tchad dans le cadre d'un accord de paix conclu sous l'égide de l'Onu et y avait occupé brièvement des fonctions officielles.

 

Ancien officier de la gendarmerie tchadienne, il se présente comme un défenseur du mode de vie des pasteurs nomades peuls dont la compétition pour les ressources avec les agriculteurs sédentaires alimente nombre de conflits de la bande sahélienne et d'Afrique centrale.

 

Les autorités centrafricaines accusent le FPR de meurtres, vol de bétail, banditisme ainsi que de l'attaque d'une mine d'uranium d'Areva dans le nord du pays.

 

(Crispin Dembassa-Ketté; Tangi Salaün pour le service français)

 

Un ancien chef de guerre tchadien arrêté en Centrafrique

Interview sur Radio Ndéké Luka de Maître Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre de transition

RCA : grève de 456 instituteurs et instituteurs adjoints

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APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-12-11 13:05:19  Quatre cents cinquante-six instituteurs et instituteurs adjoints contractuels ont déclenché ce jeudi un mouvement de grève, a constaté sur place le correspondant de APA à Bangui.


Ces grévistes, restants des promotions de 2002 à 2011, protestent contre la résiliation unilatérale de leur contrat par le gouvernement en octobre 2012, l'intégration dans la fonction publique d'autres personnes qui n'ont pas suivi la formation et n'ont pas été des contractuels.


‘'Parmi les personnes intégrées figurent des intrus n'ayant pas suivi la formation financée par la Banque Mondiale encore moins n'ayant pas été contractuels. Cette situation irrégulière et peu orthodoxe a lésé les quatre cents cinquante-six véritables bénéficiaires'', a décrié le président du collectif, Marcellin Yamengue Pindo.


A en croire, M. Yamengue, la dégradation de leur condition de vie suivi de la mort de certains d'entre eux constituent le lot quotidien de ces contractuels qui ont été formés grâce au projet Programme d'appui au secteur de l'éducation (PAPSE) financé par la Banque mondiale pour une période de cinq ans.


Durant leur mouvement d'humeur, les manifestants ont déployé une banderole appelant à leur intégration.


‘'C'est par rapport à notre contrat soi-disant on doit nous intégrer dans la fonction publique mais depuis lors on a déjà passé deux ans sans intégration. Le ministère a fait intégrer des collègues pas nous. Nous ne sommes qu'au nombre de 456'', a renchéri de son côté l'une des manifestants, Anastasia Ngouyombo.


Elle a par ailleurs ajouté : ‘'nous avons fait beaucoup de démarches auprès des différentes institutions de la république mais jusque-là il y a pas de réponse''.


Selon les termes de ce contrat, la loi des finances 2013 avait pris en compte le volet intégration de trois mille enseignants dont mille trois cents instituteurs et mille sept cents instituteurs adjoints formés par la Banque Mondiale.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=811903#sthash.du5Tnny9.dpuf

RCA : grève de 456 instituteurs et instituteurs adjoints

Lu pour vous : Centrafrique : François Bozizé candidat de son parti pour la future présidentielle

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http://www.adiac-congo.com   Jeudi 11 Décembre 2014 - 13:57

 

Dans un message à la nation rendu public le mercredi 10 décembre, l’ancien président  centrafricain, François Bozizé, a annoncé qu’il était prêt à revenir sur la scène politique non seulement pour prendre part au futur dialogue inter-centrafricains de Bangui, mais aussi aux élections présidentielles dans son pays.

 

« Le président Bozizé n’a pas perdu ses droits civiques ni politiques. Il est le président fondateur du KNK et c’est le candidat le mieux placé au sein du KNK pour être notre représentant pour les futures élections présidentielles», a déclaré François Bozizé pour rompre son silence.

 

Sur le plan sécuritaire, le président déchu a déploré le « caractère inopérant », de l’accord de Brazzaville signé en juillet dernier et « sensé créer un climat plus propice à une normalisation de la situation ». Pour cela, il  a appelé de tous les vœux la tenue du dialogue de Bangui. « C’est pourquoi, me trouvant éloigné de notre terre ancestrale, je n’ai cessé de prôner la nécessité de la tenue d’un Dialogue inclusif inter-Centrafricains afin de permettre à notre pays de retrouver le chemin de la sécurité, de l’ordre constitutionnel, de la paix et du bien - être pour nos populations tant meurtries », a rappelé l’ancien président qui a toutefois salué l'apport de la communauté internationale dans la résolution de la crise:

 

« J’ai été particulièrement heureux de constater que la Communauté Internationale toute entière se penche enfin résolument sur la question du dialogue que j’ai longtemps souhaité. Car, le dialogue reste et demeure la seule issue de sortie durable de la crise que traverse le pays (…) Il faudra bien passer par un dialogue avec moi, en présence de tous ceux qui sont responsables du chaos centrafricain, à commencer par Michel Djotodia; Sinon, je ne vois pas comment la RCA pourra s'en sortir».

 

Réagissant à la déclaration de l’ancien président concernant son retour en politique, le secrétaire général du KNK, Bertin Béa, a affirmé que la solution à la situation actuelle en RCA passe inévitablement  par le dialogue entre tous les Centrafricains. « Pour résoudre la question centrafricaine aujourd’hui, il faut bien impliquer tous les acteurs nécessaires. Nous ne pensons pas seulement au président Bozizé, mais nous pensons notamment  à Djotodia et que sais-je encore. », a-t-il précisé.

 

Dans son adresse à la nation, François Bozizé, a relevé que la prise du pouvoir par la Seleka en mars 2013 avait mis un coup d'arrêt à plusieurs projets majeurs de développement du pays qu’il entendait réaliser et dont certains étaient déjà sur le point d’aboutir. Il a cité entre autres le pétrole centrafricain, longtemps considéré comme un rêve, qui était sur « le point d’entrer dans sa phase d’exploitation ; la production de coton qui s'apprêtait à battre des records ; les négociations avec Areva qui étaient en cours pour l’exploitation de l'uranium de Bakouma ; sans oublier l'exploitation industrielle de l'or de Ndassima dans le sud du pays. « Malheureusement, mes efforts ont été stoppés par cette crise militaro – politique », a regretté l’ancien président.

 

Parlant de la plainte déposée en France contre sa personne pour des commissions occultes présumées dans des contrats miniers, François Bozizé qui est toujours interdit de voyage par le Conseil de sécurité de l’ONU, a assuré que sans cet empêchement, il ne s’inquiéterait en rien dans cette affaire et serait prêt à répondre à la justice française.

 

 Nestor N'Gampoula

 

 

NDLR : « la prise du pouvoir par la Seleka en mars 2013 avait mis un coup d'arrêt à plusieurs projets majeurs de développement du pays qu’il entendait réaliser et dont certains étaient déjà sur le point d’aboutir. » dixit Bozizé dans son message à la rentrée politique du KNK. En réalité, le renversement de Bozizé avait surtout mis un coup d’arrêt à la prédation éhontée des ressources minières par le détournement systématique des commissions et autres bonus versés pour l’uranium de Bakouma, l’or de Ndassima et le pétrole de Boromata dont le pays n’en a point vu la couleur mais qui allaient tout droit garnir les comptes bancaires personnels de Bozizé et Sylvain Ndoutingai, ouverts dans les paradis fiscaux des îles Vierges britanniques aux Caraïbes, en Afrique du sud et au Botswana. Bozizé feint d’ignorer que c’est sa gestion prédatrice des ressources naturelles de la RCA, mêlée à sa surdité et son autisme ainsi que sa mauvaise gouvernance du pays pendant tout une décennie, qui ont occasionné sa chute. Tous les assassinats, crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont il s’est rendu coupable sont imprescriptibles et tôt ou tard il doit en répondre devant la justice. Il est vain que lui-même ou son parti, puisse se bercer d’illusion sur le bénéfice d’une quelconque amnistie qui pourrait être prononcée à son égard par un éventuel dialogue inter-centrafricain.

Lu pour vous : Centrafrique : François Bozizé candidat de son parti pour la future présidentielle

Lu pour vous : Centrafrique entre le processus électoral et la course au fauteuil présidentiel

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11/12/14 (Afrikaweekly.com)

 

Le 11 novembre dernier, les délégués qui avaient pris part aux travaux du Groupe International de Contact (GIC) pour la République Centrafricaine ont reconnu l’impossibilité d’organiser les élections présidentielle et législatives en févier 2015. Trop de temps ont été perdus, ont-ils constaté. L’Autorité nationale des Elections (ANE), l’équivalent des Commission électorales sous d’autres cieux, peine à tenir sa feuille de route. Mais les candidats à la présidentielle de 2015 ne désenchantent pas. Leur liste ne fait que s’allonger.

 

Au cours de ses travaux de Bangui, le mois dernier, le Groupe International de Contact avait déjà envisagé la nécessité du report des élections, de février 2015 au mois d’août de la même année. Les acteurs impliqués dans le processus électoral ont perdu beaucoup de temps.

 

Pour pouvoir reporter les élections au mois d’août 2015, il a été préconisé la reconsidération de l’article 102 de la Charte constitutionnelle de Transition.

 

A côté de ces dispositions, les législateurs avaient également préconisé l’institution du cadre de concertation. Il s’agit d’une institution mise en place en vue de servir d’espace d’échanges, d’information et de suivi entre les différents acteurs du processus électoral, en harmonie avec l’Autorité Nationale des Elections en vue de prévenir les crises électorales ou post-électorales. Le cadre de concertation est composé de personnalités provenant à la fois des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile.

 

Dans le souci d’organisation des élections crédibles et non contestées au sortir de la Transition, le Code électoral de la République Centrafricaine en ses articles 7 alinéa 7 et 108 alinéa 2 prévoyait l’introduction de la biométrie pour l’enrôlement des électeurs et le découplage des scrutins présidentielle et législatives.

 

Pour être réaliste le jour « J », EISA (Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique), une ONG dont le siège est en Afrique du Sud et qui a plusieurs bureaux dans les pays africains, a pris sur elle le 6 décembre dernier l’organisation d’un atelier sur le choix des options pour les élections en République Centrafricaine à l’intention des représentants des pouvoirs publics, des partis politiques et ceux de la société civile.

 

Profitant de cette occasion, le Ministre en charge de l’administration du territoire et du processus électoral, M. Modibo Bachir Walidou, a saisi l’opportunité pour prévenir les participants des conséquences financières et sécuritaires liées à l’introduction de la biométrie et au découplage des élections.

 

S’agissant du découplage des élections, la démonstration du Ministre de l’administration du territoire fait allusion à cinq scrutins à des dates différentes, évoquant respectivement le référendum constitutionnel ; les deux tours de l’élection présidentielle et enfin les deux tours des législatives.

 

Au regard donc de cette démonstration, M. Modibo Bachir Walidou a conclu qu’un tel projet ne pourra pas être supporté ni par les Centrafricains eux-mêmes ni par les partenaires financiers et techniques. Une façon pour lui de les amener à admettre les cartes d’électeurs et le couplage des élections présidentielle et législatives.

 

Une très longue liste des candidats à la prochaine présidentielle

 

Quand bien même la date de ces élections ait été repoussée, les politiques ne désemparent pas.

 

Au niveau des partis politiques, il semble que ce soit la saison des congrès devant désigner leurs représentants à la prochaine élection présidentielle. Les candidats indépendants, eux aussi, ne baissent pas les bras. Les candidats annoncés ou déclarés sont, entre autres, Michel Amine de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) ; Anicet-Georges Dologuélé de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) ; Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) ; Gaston Mandata Nguérékata du Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PARC), etc.

 

En dehors des candidats qui se présentent sous la bannière d’un parti politique, il y en a d’autres qui se manifestent par le truchement des associations. C’est le cas de Jean-Barkèss Ngombé Ketté, ancien maire de Bangui, actuellement accompagné par la Fondation pour la Reconstruction de Centrafrique (FRC), et Charles Armel Doubane, leader de l’Association « Fini Bê Africa (AFBA-CAD)

 

Les groupes armés se muent en partis politiques

 

Les principaux groupes armées, la coalition Séléka et la milice antibalaka, se sont convertis en partis politiques.

 

A Birao, chef-lieu de la Préfecture de la Vakaga, dans l’extrême nord de la République Centrafricaine, les ex-Séléka avaient organisé une assemblée générale, à l’issue de laquelle ils ont tourné le dos à la dénomination de ex-Séléka, pour mettre désormais en avant le « Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) », qui n’est rien d’autre qu’une formation politique.

 

A l’exemple de l’ex-Séléka, le mouvement des antibalaka voudrait bien renoncer à la lutte armée et envisager de conquérir le pouvoir, par les urnes. C’est ainsi qu’à la date du 29 novembre 2014, les antibalaka ont lancé le « Parti Centrafricain pour l’Unité et le développement (PCUD) ».

 

Avec une telle liste de candidats qui lorgnent le fauteuil présidentiel, il ne fait l’ombre d’aucun doute, les prochaines élections en République Centrafricaine s’annoncent déjà rudes et serrées.

Lu pour vous : Centrafrique entre le processus électoral et la course au fauteuil présidentiel

Scheikh Aboulanwar Djarma, ancien Maire de Ndjaména demande à la Minusca de protéger Baba Laddé

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COMMUNIQUE



Le général Baba Laddé est emprisonné en République Centrafricaine depuis le 8 décembre 2014 après son arrestation par les forces de la Minusca de l'ONU.

Pour rappel, le 24 novembre 2014, le président tchadien Idriss Deby Itno limogeait la plupart des préfets et sous-préfets tchadiens, dont Baba Laddé. Celui-ci acceptait cette décision et sa hiérarchie lui signifiait qu'il devait rester à son poste jusqu'à l'arrivée de son successeur.


Baba Laddé prépara le départ de sa famille, mais la population de Maro s'y opposa, voulant garder son préfet. En effet le préfet Mahamat Abdoul Kadre, dit Baba Laddé, s'était engagé dans la résolution des conflits, avait radié de nombreux fonctionnaires fictifs, avait lancé des projets pour les jeunes, pour la protection de l'environnement et pour l’amélioration des services scolaires.


Le président tchadien prit sans doute ombrage de la popularité de son ancien opposant et ordonna son arrestation.


En danger de mort, Baba Laddé prenait la fuite vers la RCA où un grand nombre de ses anciens partisans, issus de plusieurs pays, avaient intégré la Seleka. Pour information, depuis sa reddition de septembre 2012, il n'avait aucun lien hiérarchique, politique ou militaire avec ses anciens compagnons. Pendant ce temps ses proches étaient arrêtés et maltraités par le pouvoir tchadien.


Arrêté en RCA, nous exigeons:


- qu'il soit considéré comme un réfugié politique en danger de mort au Tchad, et qu'il puisse obtenir un asile politique dans un état démocratique.


- qu'il soit considéré comme un prisonnier de guerre, et qu'il ait donc les droits octroyés par la Convention de Genève.


- que le parquet de Bangui publie les faits qui lui sont reproché.


- qu'il ai droit à un avocat et le droit à entrer en contact avec ses proches.


Si nous ne pouvons nier que certains hommes de Baba Laddé ont commis des actes criminels, ceux-ci n'ont jamais été ordonnés par Baba Laddé, au contraire, celui-ci a toujours réprimé ses combattants auteurs de tels actes. L'opposition tchadienne a les preuves de cela, et plusieurs états ont également en leur possession des preuves qui innocente Baba Laddé d'actes criminels.


Fait le 11 Décembre 2014

 

Scheikh Aboulanwar Djarma

 

Ancien Maire de Ndjamena

Ancien Ministre

Ancien membre de CST Opposant politique

 

Scheikh Aboulanwar Djarma, ancien Maire de Ndjaména demande à la Minusca de protéger Baba Laddé
Scheikh Aboulanwar Djarma, ancien Maire de Ndjaména demande à la Minusca de protéger Baba Laddé

Amnesty International réclame la fin de l'impunité en RCA

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http://www.dw.de/amnesty-r%C3%A9clame-la-fin-de-limpunit%C3%A9-en-rca/a-18122343 

 

Juger les auteurs des crimes - tous les crimes - commis en République centrafricaine. C'est ce que demande Amnesty international. L'organisation des droits de l'homme publie, ce jeudi, un rapport à ce sujet.

 

"L'impunité alimente les violences" (Christian Mukosa)

 

Que ce soit pour les crimes de guerre ou pour les crimes contre l'humanité, l'impunité règne toujours en Centrafrique. Amnesty International y voit la principale cause de la poursuite des violences dans le pays. L'organisation demande une nouvelle fois que les personnes soupçonnées d'avoir participé à des atteintes aux droits humains soient soumises à des enquêtes, jugées et condamnées.

 

 

République centrafricaine. L'absence d'enquêtes effectives sur les crimes de guerre favorise de nouvelles atrocités et la peur

 

http://www.amnesty.fr  11 décembre 2014

 

L’incapacité des autorités de la République centrafricaine et des Nations unies à mener une enquête effective sur les crimes de guerre perpétue le climat de violence et de peur qui règne dans ce pays, écrit Amnesty International dans un rapport rendu public jeudi 11 décembre 2014.

 

Intitulé République centrafricaine. L’impunité alimente la violence, ce document issu d’une mission effectuée en République centrafricaine par des chercheurs d’Amnesty International donne des précisions sur la manière dont certains dirigeants et membres de groupes armés ont persisté à commettre des atrocités et à défier l’état de droit. Pourtant, en juillet dernier, Amnesty International a révélé des éléments qui donnent des motifs raisonnables de penser que plusieurs d’entre eux sont impliqués dans de graves atteintes aux droits humains, y compris des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.


« Dès lors que l’on n’oblige pas à rendre des comptes certaines personnes impliquées dans l’homicide de civils, le recours à des enfants soldats et les incendies de villages, cela veut dire que les responsables de ces actes restent en liberté et continuent à terroriser la population sans craindre de répercussions », a déclaré Steve Cockburn, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.


Dans son rapport de juillet 2014, Amnesty International a publié un dossier où figuraient les noms de 20 personnes, notamment des chefs des anti-balaka et de la Séléka, contre lesquelles l’organisation dispose d’éléments plausibles permettant de leur imputer la responsabilité de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’autres graves atteintes aux droits humains, commis en République centrafricaine depuis décembre 2013.


L’organisation a demandé que des enquêtes soient lancées et qu’un « tribunal hybride » (réunissant des juges nationaux et internationaux) soit mis sur pied pour juger les personnes soupçonnées des crimes les plus graves. Elle a également souhaité que les tribunaux nationaux soient renforcés et que des enquêtes soient engagées par la Cour pénale internationale.


L’organisation peut révéler aujourd’hui que certains de ces hommes ont participé à des faits d’ingérence dans le cours de la justice et d’autres crimes relevant du droit international à Bangui et dans d’autres parties du pays, entre septembre et octobre 2014.

Parmi les personnes au sujet desquelles les chercheurs d’Amnesty International disposent d’éléments et qui continuent à bénéficier du climat d’impunité de la République centrafricaine figurent :


Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien ministre, coordonnateur auto-proclamé des groupes armés anti-balaka. Selon de nombreuses sources, Patrice-Edouard Ngaïssona continue à coordonner les activités de nombreux groupes anti-balaka en République centrafricaine, plusieurs de ces groupes ayant été impliqués dans des homicides de civils et des attaques contre des forces internationales lors d’un épisode de forte recrudescence de la violence, en octobre 2014. Les groupes armés anti-balaka placés sous son contrôle ont été soupçonnés de commettre de graves atteintes aux droits humains, notamment des homicides de civils à Bangui. Patrice-Edouard Ngaïssona a tiré parti de sa position pour obtenir des concessions de la part des autorités de transition, notamment en demandant la libération de quatre prisonniers anti-balaka de haut niveau. Alors que les autorités de transition avaient accepté cette demande, elle n’a pas été suivie d’effet en raison de pressions exercées par l’appareil judiciaire et par des membres de la communauté internationale.

Patrice-Edouard Ngaïssona a été antérieurement accusé par les autorités de transition d’« appartenance à un groupe armé illégal et détention illégale d’armes à feu », et il a été arrêté en avril 2014, pour être relâché peu de temps après. Bien que le gouvernement précédent ait lancé à son encontre un mandat d’arrestation pour « crimes contre l’humanité et incitation au génocide », confirmé par les autorités de transition actuelles, cet homme continue à jouer un rôle important dans les négociations politiques avec les autorités.


Le « Colonel Douze Puissances », chef anti-balaka ayant, selon une série de sources comprenant des témoins et des victimes, dirigé un groupe de combattants qui a tué trois civils, grièvement blessé une vingtaine au moins d’autres civils et brûlé 28 maisons et une église dans un quartier de Bangui appelé Nguingo, le 14 octobre 2014.

Le « Colonel Douze Puissances »avait été déjà désigné par Amnesty International comme auteur présumé d’atteintes aux droits humains en décembre 2013, période à laquelle il était responsable de groupes de combattants anti-balaka à Boy-Rabe, un secteur de Bangui.


Alfred Yekatom, alias « Rambo », est lui aussi un chef anti-balaka, toujours actif dans le secteur de Bimbo, à Bangui. Selon de multiples sources locales, il a attaqué la gendarmerie de Bimbo le 29 octobre 2014, volant du matériel et libérant au moins cinq prisonniers. Amnesty International constate avec inquiétude que cette attaque prouve sa capacité à agir sur les organes chargés de l’application des lois qui ont l’obligation d’enquêter sur les allégations relatives à sa responsabilité pénale quant à certains crimes relevant du droit international. Amnesty International avait désigné « Rambo » comme auteur présumé de l’homicide de civils et du recrutement d’enfants soldats à Mbaiki, à 105 km de Bangui, entre décembre 2013 et mai 2014.

« Loin de craindre de subir des poursuites ou des sanctions, les personnes soupçonnées de crimes de guerre considèrent trop souvent la violence comme une façon d’acquérir du pouvoir ou des ressources ou de se protéger face à la justice. Tant que l’impunité n’aura pas pris fin en République centrafricaine, de graves violations des droits humains continueront à être commises », a déclaré Steve Cockburn.

Certes, quelques progrès ont été réalisés, puisque les Nations unies et les autorités de la République centrafricaine se sont mises d’accord pour instaurer un tribunal pénal spécial conforme à la formule du « tribunal hybride » recommandée par Amnesty International en juillet 2014. Mais cette juridiction ne peut fonctionner, faute de financement. La loi d’habilitation qui instaure ce tribunal doit respecter les normes internationales et faire en sorte que cette juridiction soit indépendante, impartiale et efficace. Les Nations unies et les autorités de la République centrafricaine doivent mener d’amples consultations, notamment avec les organisations de la société civile, en ce qui concerne la loi d’habilitation et la composition du tribunal pénal spécial envisagé, pour veiller à ce que les normes soient respectées.


« Les Nations unies et les autorités de la République centrafricaine doivent agir de façon urgente pour veiller à ce que toutes les personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes relevant du droit international, entre autres des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, fassent l’objet dans de brefs délais d’enquêtes indépendantes et efficaces. Pour que ce but soit atteint, la communauté internationale doit appuyer le projet de tribunal pénal spécial et veiller à ce que cette juridiction soit rapidement fonctionnelle », a déclaré Steve Cockburn.


Bien que les personnes nommées dans le rapport d’Amnesty International publié aujourd’hui soient essentiellement liées à des groupes anti-balaka, des hommes armés liés à la Séléka continuent à commettre de graves violations des droits humains et doivent eux aussi faire l’objet d’enquêtes. Des chercheurs d’Amnesty International ont recueilli des éléments sur des massacres commis en octobre 2014 par des combattants de la Séléka et des anti-balaka dans les villes de Dekoa et Bambari et leurs alentours, dans la région centrale du pays, et ont demandé que des enquêtes soient menées sans délai.

Amnesty International réclame la fin de l'impunité en RCA
Amnesty International réclame la fin de l'impunité en RCA

Afrique centrale : le Conseil de sécurité reste préoccupé par la menace posée par la LRA

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NEW YORK (Nations Unies), 12/12/14 (Xinhua) -- Le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est déclaré mercredi préoccupé par la persistance de la menace posée par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans certaines parties de l'Afrique centrale.

 

Dans une déclaration du président du Conseil de sécurité, le Conseil a condamné de nouveau fermement "les attaques inqualifiables, les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, et les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme perpétrés par la LRA".

 

Il a exigé de la LRA qu'elle cesse immédiatement toutes attaques et lui a demandé instamment de libérer tous ceux qu'elle a enlevés, et de désarmer et démobiliser ses éléments.

 

Le Conseil de sécurité a réitéré son ferme soutien à l'Initiative de coopération régionale pour l'élimination de la LRA menée par l'Union africaine. Il a salué les progrès non négligeables accomplis par la Force régionale d'intervention et les pays qui lui fournissent des contingents.

 

Le Conseil trouve "préoccupant que le gros de la LRA soit passé de la République centrafricaine au nord-est de la République démocratique du Congo, mais poursuive ses attaques dans l'est de la République centrafricaine".

 

Il "engage tous les Etats où sévit la LRA à veiller, conformément au droit international, à ce que des éléments de la LRA ne trouvent pas refuge sur leur territoire".

 

Le Conseil "constate que le nombre, l'intensité et la violence des attaques, meurtres et enlèvements perpétrés par la LRA reculent et que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU a revu à la baisse son estimation du nombre de personnes déplacées par la menace que représente la LRA".

 

Le Conseil a rappelé que les mandats d'arrêt décernés par la Cour pénale internationale (CPI) contre les chefs de la LRA, dont Joseph Kony, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité n'ont pas encore été exécutés, et a demandé à tous les Etats de coopérer avec les autorités nationales compétentes et la Cour.

Afrique centrale : le Conseil de sécurité reste préoccupé par la menace posée par la LRA

Lu pour vous : En Centrafrique, l’exode interdit des Peuls

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LE MONDE | 12.12.2014 à 11h27 • Mis à jour le 12.12.2014 à 11h35 | Par Cyril Bensimon (Yaloké, RCA, envoyé spécial)


Fuir. Coûte que coûte. A Yaloké, 140 familles d’éleveurs peuls, soit environ 500 personnes, n’attendent que de grimper dans des camions qui les emmèneront jusqu’au Cameroun. La frontière et une vie de réfugiés sont à moins de 400 km, mais les autorités centrafricaines refusent de les laisser partir.

 

La position du gouvernement de Bangui serait en train d’évoluer, acceptant une relocalisation à l’intérieur du pays. Mais il n’est plus question de cautionner l’exode des musulmans centrafricains, entamé depuis près d’un an, qui s’apparente à un nettoyage sur des bases confessionnelles. L’argument, politiquement recevable, a bien du mal à être entendu par ceux qui ont tout perdu et meurent à petit feu dans un enclos sans barrières.

 

Les conditions sanitaires y sont exécrables. Des dizaines d’enfants souffrent de malnutrition sévère. En cette fin d’après-midi, Haissatou tente de donner le sein à son nourrisson de 5 semaines. Le bébé a un visage de vieillard, un corps squelettique et sa mère n’a plus de lait. « Depuis que nous sommes arrivés à Yaloké, il y a sept mois, 41 des nôtres sont morts », soupire Al-Hadji Ousmane Laido, qui fait office de porte-parole du groupe.

 

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) fournit des provisions, distribuées par l’ONG World Vision, mais celles-ci ne conviennent pas aux besoins des populations habituées à la viande de leurs bœufs à longues cornes et au lait de leurs vaches. « Avec les conditions d’hygiène sur le site, si nous apportions du lait aux enfants, nous assisterions à une multiplication des cas de diarrhées », explique Salima Mokrani, du bureau des affaires humanitaires de l’ONU.

 

« Leur absence nous fait du mal »

 

Dans l’attente d’une solution, la tuberculose, le paludisme et la malnutrition déciment les déplacés installés dans les bâtiments désaffectés de la gendarmerie et de la police. Avant de s’arrêter à Yaloké, à 225 km au nord-ouest de Bangui, ces éleveurs semi-nomades avaient effectué une folle cavale de quatre mois à travers la brousse, où 53 des leurs auraient été tués. Une fuite depuis la région de la Lobaye, plus au sud, décidée « après que les chrétiens et les musulmans ne s’entendaient plus », raconte Amadou Oumarou.

 

Des groupes de miliciens anti-balaka les ont pris en chasse. Leur bétail a été tué ou pillé. « Nous avons perdu 15 000 bœufs », se lamente Al- Hadji Ousmane Laido. A 440 000 francs CFA (670 euros) la tête, cela représente une fortune. Aux exactions des anti-balaka, les Peuls ont répondu par des crimes et la nouvelle période de transhumance qui s’annonce pourrait générer de nouvelles violences dans le pays. Le sang a coulé de tous côtés mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, les éleveurs ont été sauvés par des miliciens de Yaloké.

 

La ville n’en est pas pour autant un refuge. « Une fois, les anti-balaka ont lancé une grenade sur le site. Par chance, il n’y a pas eu de victime. Nos femmes se font insulter quand elles vont chercher de l’eau et nous ne pouvons pas aller au marché. La seule fois où j’y suis allé, on m’a pris 12 500 francs FCA (19 euros) en menaçant de me tuer si je résistais », affirme le porte-parole des Peuls.

 

Le camp est aujourd’hui protégé par quelques casques bleus congolais et les anti-balaka de la ville assurent qu’ils ne feront aucun mal à ces déplacés dont ils disent avoir besoin pour faire paître les bœufs. A ceci près que les bêtes n’existent plus. « Nous avons récupéré les Peuls comme prisonniers de guerre, mais maintenant ils sont libres », jure Thierry de Congo, le numéro deux des anti-balaka de Yaloké, après avoir expliqué que « les musulmans de la ville ont été chassés par rapport à leur comportement » du temps où les ex-rebelles de la Séléka étaient au pouvoir, mais que, désormais, « leur absence nous fait du mal ».

 

Nébuleuse de bandes armées

 

Ce discours de réconciliation est tenu tout au long de la route menant au Cameroun, vitale pour l’économie centrafricaine. Toutes les importations du pays transitent par ces quelque 600 km de bitume reliant Bangui à la frontière. « La route est ouverte. Toutes les barrières ont été levées », promet Newton Evaris, le chef de la milice du village de Békadili, à quelques kilomètres au nord de Yaloké. S’il est vrai qu’aucune barricade n’était visible ces derniers jours, l’essentiel des camions de marchandises ne circule que sous escorte des casques bleus.


Malheur à ceux qui tombent en panne et se voient obligés d’abandonner le convoi. Les pillages sauvages n’ont pas cessé. Mais les anti-balaka ont sophistiqué leurs techniques. Désormais, raconte un entrepreneur local, les miliciens travaillent de concert avec les forces de l’ordre et les agents de l’Etat. Le montant du racket est fixé au passage de la frontière camerounaise et doit être versé à l’arrivée à la douane à Bangui, devenue un bastion des anti-balaka.

 

Cette nébuleuse de bandes armées a entamé sa mue en parti politique et pénétré les rouages de l’économie centrafricaine. Il y a deux mois, leur chef, Patrice-Edouard Ngaïssona, projetait de faire tomber le pouvoir de transition. Une forme de normalisation, en somme.

 

Cyril Bensimon (Yaloké, RCA, envoyé spécial)


Journaliste au Monde

Lu pour vous : En Centrafrique, l’exode interdit des Peuls

Tribune du Collectif des policiers en colère

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COUP D’ŒIL SUR LA POLICE CENTRAFRICAINE

 

D’aucuns pensent que la Police Centrafricaine est inefficace car elle manque de cadres compétents.

 

Archifaux, puisqu’il y a dans cette Police de valeureux officiers formés, comme leurs frères d’arme

 

de la sous-région, dans des académies de police encore appelées écoles supérieures comme celles de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Maroc et au Cameroun. On peut  avoir en mémoire les Généraux de police Ismaïlia-NIMAGA, Jean WILIBYRO-SACKO qui furent ministres de la sécurité et qui ont bien géré.

 

La Police Centrafricaine, jadis très active et efficace, était réputée et respectée pour avoir déjoué, sous les défunts Empereur Jean-Bedel-BOKASSA 1er et le Général d’Armée André-KOLINGBA avec le Colonel Jean-Christophe-GRELOMBE, des coups d’Etat en gestation dans les pays voisins dont les auteurs et complices en transit sur le territoire centrafricain ont toujours été interpellés et leurs matériels saisis en dépit des moyens obsolètes et rudimentaires de la police centrafricaine qui étaient en déphasage avec l’évolution du monde sécuritaire.

 

Cette police va connaître un déclin sans pareil sous le régime du Président déchu François BOZIZE, qui a pourtant reconnu après sa chute le rôle primordial joué par la police en matière de renseignements pendant les événements des séléka. Répondant lors d'une interview à Christophe-BOISBOUVIER de Radio France Internationale, il a déclaré : «nous avons su que le Tchad était derrière les séléka car à chaque prise des villes, nous avons reçu des informations des services de police de ces villes sur la présence des éléments tchadiens parmi les séléka».Mais qu’avait-il fait pour cette police quand il était encore au pouvoir ?

 

Sous la présidence de François BOZIZE, la police a fait l'objet d'une gestion marquée par le népotisme et le tribalisme car les postes clés étaient occupés par les membres de son groupe ethnique. Les policiers  n’ont jamais eu de galons, excepté ses parents comme Yves-Valentin GBEYORO et Serge-WILIBOY, qui, seuls parmi leurs promotionnaires, ont été promus commissaires Principaux de police à titre exceptionnel. Il en est de même pour Sylvain-MBOROBONA, le seul de sa promotion à être promu commissaire de police à titre exceptionnel. A cela s'ajoute les nominations de militaires et civils proches de BOZIZE comme ministres de la Sécurité avec pour mission de démanteler le syndicat de la police et de sanctionner les policiers ayant géré des dossiers impliquant François BOZIZE et ses proches, à savoir notamment la tentative de coup d’Etat du 28-mai 2001 et la rébellion de novembre 2001 à mars 2003.

 

Mais pourquoi BOZIZE en voulait-il tant à la police ?

 

Voici l’arbre qui cachait la forêt. Un policier, paix à son âme, voisin de François BOZIZE à la Cité (4ème arrondissement) avait vu les mouvements des militaires qui venaient nuitamment pour des réunions au domicile de ce dernier en prélude à son coup de force du 28 mai 2001. Il a rédigé une fiche, arme redoutable de tout bon policier, au président Ange Félix PATASSE, qui n’avait pas cru à cela car il était grisé de confiance aveugle à BOZIZE. Ayant des antennes dans l'entourage de PATASSE, comme KONAMNA, MOKONAM et Joël-MOIDAMSE-SINFEI, BOZIZE a été informé. Une fois le coup de force du 28 mai manqué, PATASSE s’est réveillé trop tard. Devenu président, François Bozizé s'emploiera à marginaliser la police, mais c’était une erreur grave car la police fait partie du système de sécurité. Cette attitude  a eu des conséquences sur les autres appareils sécuritaires car le système, par définition, est un ensemble d’éléments lié entre eux dans le cadre d’interaction ; tout changement affectant l’un a des répercussions sur les autres.

 

Avec sa bénédiction, le défunt Général Jules-Bernard-OUANDE et certains officiers généraux et supérieurs de la police tels que Ernest LATAKPI, à l’époque Directeur général de la police, Joël MOIDAMSE-SINFEI, Chef de cabinet particulier de BOZIZE, Yves-Valentin GBEYORO, Directeur de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) à l’époque, ainsi que Arnauld DEIYA-AHMAT, Directeur de la  Réformes des textes au Ministère de la Fonction publique, ont procédé à une intégration inédite dans l’histoire de la police centrafricaine et du monde entier .Car on trouvait dans ce lot une panoplie de gens aux profils atypiques (maçons, handicapés, éleveurs et grabataires), certains, en raison de leur âge très avancé, ne pouvant faire une épreuve physique au risque d’avoir un arrêt cardiaque. Ce recrutement insolite, n’avait pas respecté les règles de l’art, à savoir visite médicale et test écrit qui sont les pré requis pour entrer dans un corps de police. Pour justifier leur acte ignoble, les auteurs ont allégué que les cadres de la police venus fraîchement du Cameroun seraient des partisans de Ange Félix PATASSE et donc susceptibles de déstabiliser le régime BOZIZE.

 

Mais là où le bât blesse, c'est que ces fils et filles à papa ont été intégrés avec des galons de commissaire, commandant, pour certains et capitaine, lieutenant, pour d’autres sans une formation préalable. Comme le dit un adage, il n’y a jamais eu de un sans deux, de deux sans trois, de trois sans quatre, cette situation s’est encore réitérée sous OUANDE II, puisque OUANDE a été deux fois ministres de la sécurité ; ensuite sous Richard GOUANDJIA, Josué BINOUA et Denis KIZIMALE-WANGAO qui a été plus loin en intégrant  pour la plupart les parents de son épouse, policière intégrée dans les mêmes conditions sous OUANDE I. Vous comprendrez que dans ce deal, chacun avait placé les siens.

 

OUANDE avait inséré ses proches, DEIYA –AHMAT-Arnauld avait placé son épouse, sage-femme de formation, au grade de commandant de police ; sous OUANDE II,  Ernest-LATAPKI, Directeur de Cabinet, a inséré sa fille au grade de commissaire de police, etc.

 

Ces facteurs n'ont pas été sans conséquence sur les performances des services de police. Il y a une persistance de l'insécurité urbaine car les cadres formés sont écartés au profit des bras cassés qui ne maîtrisent pas la situation et tâtonnent. Il règne dans ce corps une indiscipline à grande échelle par faute d’une formation militaire et policière préalable ; Un service vital de la police tel que la sûreté urbaine, qui est chargée de la sécurité et de la sûreté, n’est pas réhabilité jusqu’aujourd’hui car son local est toujours occupé par le contingent camerounais de la MINUSCA ;  La Direction des services de police administrative, un des services de police  restés opérationnels après la chute de François Bozizé  et qui a fonctionné jusqu'à la prise de pouvoir de la Cheffe de l'Etat de transition Catherine SAMBA-PANZA, manque de budget de fonctionnement et de moyens matériels. Une telle direction très sensible doit parfois recourir aux services de cybercafés pour imprimer des documents confidentiels pour le Ministre, voire la Cheffe de l'Etat. Ses mises en garde ne sont même pas suivies bien que ses prévisions se vérifient. La Direction de surveillance du territoire n’existe que de nom puisque dirigée par un capitaine de la gendarmerie qui ne maîtrise pas ce qui se passe autour de lui. Mais rien d'étonnant à cela quand on sait qu'un philosophe disait : «nul n’entre ici s’il n'est géomètre».

 

Pour mieux corroborer cette hécatombe, il n’y a qu’à réfléchir aux derniers événements de la cité banguissoise. Un passager en possession de 152 carats de diamants centrafricains et 50.000 000 FCFA qui a rempli toutes les formalités et tous les contrôles sera interpellé sur la piste, au bas de l’échelle de l’avion par un agent de la police, qui lui a couru après. On se demande pourquoi sur la piste au bas de l’échelle ?

 

Peut-être que ce policier n’a pas eu sa part de gâteau et a préféré verser du sable dans le tapioca ! L’histoire nous le dira un jour.

 

Le commissariat de l’aéroport Bangui M'poko, est équipé d’un appareil aux rayons X, d’une brigade minière équipée et d’une brigade de douane, elle aussi équipée. Sous d’autres cieux et à une certaine époque, le commissaire de l’aéroport, le commandant de la brigade minière et le commandant de la douane ainsi que tout leur personnel seraient déjà limogés  et en train d’être entendus par les services spécialisés. Toujours à l’aéroport, une bagarre a opposé un parent d’un passager à un policier en service qui a même perdu les boutons de sa tenue, mais cela n’a pas fait l’objet d’un compte rendu aux chefs hiérarchiques de ce commissaire devenu policier sans formation préalable car intégré dans la police en 2004 par Jules-Bernard-OUANDE directement au grade de commissaire de police. Elle brille par le laxisme, le népotisme et l’indiscipline. C’est un grand danger pour la République si l’on n’arrive pas à sécuriser l’aéroport, porte d’entrée  et de sortie de tout le pays, arrivera-t-on à sécuriser tout le pays ? Cette commissaire ne respecte pas sa hiérarchie car ne rend compte qu’au directeur de cabinet qui est banda comme elle ou au Ministre, au détriment de ses supérieurs hiérarchiques qui sont le Directeur Général de l’émigration-Immigration, le Directeur Général adjoint de l’émigration-immigration et le Directrice des frontières. Une séance de travail prévue au commissariat de l’aéroport s’est tenue sans ce commissaire qui, prévenue de l’arrivée de ses trois supérieurs hiérarchiques, a préféré quitter le bureau pour revenir après leur départ.

 

Plus grave, le personnel de ce commissariat  devrait être récompensé en grade pour acte de bravoure, mais le commissaire a fait une discrimination en ne triant que les membres de son groupe ethnique parmi les autres.

 

Tous les régimes stables et forts au monde le sont grâce à une police efficace, forte et dynamique. Il n’y a qu’à voir Israël ou bien se rapprocher du Cameroun de Paul BIYA  pour être édifié.

 

Les policiers centrafricains ont toujours la mémoire courte et oublient très facilement l’histoire, sinon ce commissaire de l’aéroport ne devrait pas clamer haut et fort à qui veut l’entendre que : «je suis parent à la présidente Catherine SAMBA-PANZA». Ou bien les policiers n’ont pas encore acheté une lunette prescrite par un ophtalmologue digne de ce nom pouvant leur permettre de faire une bonne lecture des évènements. C’est pourquoi lisent-ils très mal. Dans un passé récent, on avait vu des officiers généraux et supérieurs de la police qui ont fait la pluie et le beau temps car ils avaient le monopole des nominations, des décisions concernant la vie des policiers et de la police, du fait de leur accointance avec le régime de BOZIZE, de leur appartenance ethnique ; se bombaient la poitrine en affirmant : «c’est mon régime, notre régime, je suis parent direct de BOZIZE», se sont même attribués des pseudonymes comme des vedettes. Où  sont-ils aujourd’hui ?

 

Si ma mémoire ne me trahi pas, j’ai la faiblesse de penser au Général de police, Joël-MOIDAMSE-SINFEI, chef de cabinet particulier de BOZIZE, au commissaire de police, Yves-Valentin-GBEYORO alias le Grand-Baobab le Tout Puissant, qui en fuyant a pris soin de partir avec sa cigare, le commissaire principal de police Sylvain-MBOROBONA alias Singo qui  venait même au bureau à l’époque directeur de l’OCRB en tenue du parti KNK bien qu’il est interdit au policier de s’habiller en tenue, casquette et insigne d’un parti politique y compris  leur maisonnée. Ils fréquentent même les pègres, les falsificateurs des billets de banque ainsi que de faux documents tels que passeports et visa pour Paris.

 

Décidément la police centrafricaine n’est pas encore au bout de son chemin de la croix ,car des rumeurs  provenant de la bouche des intéressés eux-mêmes  : un militaire habitant le quartier Benz-vi ;qui affirment être le beau-frère du ministre de la sécurité  ; un étudiant fils d’un ancien officier supérieur de la police décédé, être parent du directeur de cabinet du ministre de la sécurité et du délégué de solde du ministère de l’intérieur qui déclare être proche parent du Directeur Général  de la police faisant état de leur reversement imminent dans la police, si cela venait à se concrétiser. Nous n’osons pas croire à cela, puisque le Général METENKOUE est un homme intègre, légaliste, guidé par la vertu républicaine.

 

Madame la présidente de la transition, Monsieur le Ministre de la sécurité, Monsieur le Directeur Général de la police, c’est l’homme qui fait l’histoire ; et en faisant l’histoire, il fait son propre histoire.

 

Présentement vous faites l’histoire de la police, en la faisant vous faites aussi la vôtre ; évitez à ce corps moribond une mort programmée savamment, car nous sommes tous appelés un jour à répondre devant l’histoire à  défaut  nos enfants.

 

Un adage dit : «la vie est une scène de théâtre d’où chacun vient jouer son rôle et s’en va». Jouons bien notre rôle car il est de coutume qu’à la fin de chaque spectacle, les spectateurs donneront leur appréciation sur le rôle de chaque acteur et ils garderont un bon souvenir ou  mauvais témoignage."

 

Le collectif des Policiers en colère

 

 

Tribune du Collectif des policiers en colère

Des poussins remis à 20 groupements de jeunes aviculteurs centrafricains

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APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-12-12 14:55:09 Vingt sur quarante groupements des aviculteurs de la ville de Bangui et de la commune de Bégoua et Bimbo dans l’Ombella Mpoko ont reçu vendredi de la part de l'Etat cinq-cents poussins chacun.


Ce don s'inscrit dans le cadre du Projet des jeunes initié par la présidente de transition Catherine Samba-Panza en mai 2014 pour l'insertion des jeunes désœuvrés centrafricains à travers l'aviculture et la pisciculture.


Selon une source proche de ce dossier, ce don qui est la phase ultime du Projet des Jeunes vient après une série de formations dispensées aux jeunes réunis dans quarante groupements. Identifiés, ils ont ensuite été répartis en quatre groupements par arrondissement de Bangui, quatre autres à Bimbo et quatre autres à Bégoua.

‘'Il s'agit pour ce projet de former ces jeunes, de les doter en matériels, en poulaillers enfin de leur remettre les poussins, l'aliment et les médicaments pour qu'ils puissent mener des activités génératrices de revenus'', a expliqué le coordonnateur dudit projet, le Docteur vétérinaire Thierry Nicaise Kouzoukende.


‘'Aujourd'hui, on a planifié les activités de telle manière qu'il n'y a pas de saturation sur le marché lorsque ces jeunes vont commencer à vendre leurs poulets. Donc on remet aujourd'hui aux vingt groupements et les vingt autres seront servis dans quinze jours'', a précisé le coordonnateur, lors de la remise des poussins aux ayant- droits au Ministère de l'agriculture à Bangui.


‘'Au départ, on ne pensait pas que les choses allaient se matérialiser. Et tout doucement on a compris à partir de ce jour que nous sommes des heureux bénéficiaires'', s'est réjoui l'un des bénéficiaires, Jocelyn Amendée Witiké du groupement ‘'Tiri na Yéré'' ( en sango, Combattre la pauvreté).

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=812005#sthash.XxbBukig.dpuf

 

Des poussins remis à 20 groupements de jeunes aviculteurs centrafricains

Blaise Compaoré de retour à Yamoussoukro (média)

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APA-Ouagadougou (Burkina Faso) - 2014-12-12 14:28:52 Le président burkinabè déchu, Blaise Compaoré, après un séjour de plus de trois semaines au Maroc, est de retour à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire, a-t-on appris vendredi de source médiatique.


Selon Jeune Afrique, l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré a atterri ce vendredi matin à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, où il avait séjourné quelques jours, avant de regagner le Maroc.


Le journal précise que Blaise Compaoré, avant de rejoindre la capitale ivoirienne, aurait au préalable séjourné brièvement à Libreville, au Gabon, puis à Brazzaville, au Congo, selon des sources gouvernementales.

Le président Compaoré a été poussé à la démission par une insurrection populaire les 30 et 31 octobre derniers, consécutive à sa volonté de modifier la Constitution du Burkina Faso afin de se maintenir au pouvoir.


Après sa démission le 31 octobre, Blaise Compaoré a fui son pays, quelques heures plus tard, pour se réfugier en Côte d'Ivoire grâce à l'aide la France.


Dans la capitale ivoirienne, il a été hébergé à l'hôtel Président de Yamoussoukro, avec des membres de sa famille dont son épouse ivoirienne Chantal, avant de regagner le Maroc, le 20 novembre dernier.


Au Maroc, le couple Compaoré, a séjourné dans une villa proche de Casablanca prêtée par un de leurs amis, rapportent certains confrères.


Des partis politiques de l'opposition marocaine s'étaient farouchement opposés à la présence de Blaise Compaoré au Maroc.


De même, en Côte d'Ivoire, certains partis politiques, notamment, le front populaire ivoirien (FPI), de l'ex-président Laurent Gbagbo, s'étaient opposés à l'''exil doré'' de Blaise Compaoré sur le sol ivoirien.


Quant au président Alassane Ouattara, il avait affirmé que Blaise Compaoré pouvait séjourner en terre ivoirienne tant qu'il le voulait.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=812001#sthash.1tNDrLAF.dpuf

 

Blaise Compaoré de retour à Yamoussoukro (média)

La face cachée du conflit centrafricain (ICG)

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International Crisis Group Briefing Afrique N°105, 12 décembre 2014

 

I. Synthèse

 

Alors que la communauté internationale et le gouvernement de transition ont le regard braqué sur la capitale, Bangui, une bonne partie du monde rural, notamment à l’ouest et au centre de la République centrafricaine (RCA), est devenue un terroir de violence. La lutte qui oppose les combattants de l’ex-Seleka et les milices anti-balaka a conduit à une recrudescence des affrontements entre communautés d’éleveurs et d’agriculteurs depuis 2013. Ces affrontements forment maintenant un conflit dans le conflit loin des yeux des acteurs internationaux et du gouvernement de transition et déstabilisent davantage la Centrafrique. A l’aube d’une nouvelle saison de transhumance qui risque d’intensifier la guérilla rurale en cours, les acteurs internationaux et le gouvernement de transition doivent impérativement prendre en compte cette dimension de la crise dans leur stratégie de stabilisation et prévenir les risques immédiats de violence entre communautés d’éleveurs et d’agriculteurs.

 

Avant le déclenchement de la crise centrafricaine à la fin de l’année 2012, le pastoralisme était déjà depuis plusieurs années une source de violence en zone rurale, particulièrement entre éleveurs et agriculteurs. En libérant les ressentiments entre ces communautés et en associant les éleveurs à l’ex-Seleka, la crise a amplifié ces violences de manière exponentielle. Alors que le bétail est l’objet de la convoitise des miliciens anti-balaka et de l’ex-Seleka, les éleveurs répondent aux vols de leur cheptel par des représailles brutales car le bétail est la richesse des pauvres. Le basculement de jeunes éleveurs vulnérables dans les groupes armés, le délitement des structures traditionnelles de médiation entre agriculteurs et éleveurs, et l’arrivée comme chaque année de transhumants, notamment tchadiens, en Centrafrique risquent d’amplifier la guérilla rurale en cours.

 

Par ailleurs, depuis 2013, cette dernière a déjà forcé de nombreux éleveurs à se réfugier au Tchad et au Cameroun ou à migrer vers d’autres régions en Centrafrique au terme de longues marches. Ces déplacements forcés ont des effets dangereux tels que l’effondrement de la filière de l’élevage, la radicalisation de certains groupes d’éleveurs et le blocage de la transhumance entre le Tchad et la Centrafrique. Ces conséquences de long terme risquent d’entraver la stabilisation du pays et doivent être prises en considération.

 

Pour contenir la violence dans le monde rural à court terme :

 

 Créer un réseau d’informations, coordonné par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) et le ministère centrafricain de l’Elevage, pour localiser les risques de confrontation violente entre, d’un côté, les éleveurs et, de l’autre, les anti-balaka et les communautés locales. Ce réseau doit servir de système d’alerte pour les autorités centrafricaines, les ONG et les forces internationales (la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en RCA (Minusca) et la mission française Sangaris).

 

 Inclure la lutte contre le trafic de bétail dans les missions de la cellule de lutte contre les trafics de diamants, d’or et d’ivoire intégrée à la Minusca, dont Crisis Group recommandait la création en juin 2014.

 

 Désaturer les zones agricoles du Sud-Ouest du Tchad en organisant une concertation régionale entre les autorités tchadiennes, centrafricaines, camerounaises et les ONG sous l’égide de la Minusca pour identifier dans les trois pays des lieux d’installation pour éleveurs qui combinent pâturages et sécurité. Leur installation doit être temporaire et nécessite l’accord des communautés hôtes et des éleveurs.

 

Pour agir sur les causes de la violence dans le monde rural à moyen terme :

 

 Donner un second souffle aux mécanismes traditionnels de médiation agriculteurs éleveurs grâce à l’organisation, par des ONG spécialisées dans la prévention des conflits, de rencontres informelles entre les représentants des différentes communautés.

 

Les forces internationales devraient s’assurer que l’interdiction de siéger au sein de ces arènes de concertation et d’échanges soit intégrée parmi les mesures de confiance aux groupes armés.

 

 Encourager la diffusion grâce aux radios communautaires soutenues par les ONG locales et les organismes religieux de messages de coexistence pacifique rappelant les intérêts communs et les échanges entre éleveurs et cultivateurs, en ciblant les femmes qui jouent traditionnellement un rôle clé dans les relations intercommunautaires.

 

 Veiller à inclure dans les programmes d’activités génératrices de revenus mis en oeuvre par les ONG internationales les éleveurs sans troupeaux réfugiés au Tchad et au Cameroun ainsi que ceux qui sont encore en Centrafrique.

 

 Réaliser une étude socioéconomique par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour étudier des pistes de relance de l’élevage là où la situation sécuritaire le permet.

 

II. Un conflit invisible et brutal

 

Les éleveurs ont été particulièrement touchés par le conflit en RCA. Qu’ils soient sédentaires ou semi-sédentaires, transhumants centrafricains ou tchadiens, ils jouent un rôle méconnu mais central dans cette crise. Ils sont impliqués dans le cycle des vengeances intercommunautaires et sont souvent victimes de la prédation des groupes armés.1

 

Dès le début de la progression de l’ex-Seleka vers l’ouest centrafricain en 2013, les anti-balaka ont prêté aux éleveurs une complicité avec leurs ennemis selekistes.2

 

La présence dans les rangs de l’ex-Seleka de jeunes Peul, paupérisés et souvent déconnectés des structures traditionnelles, pour certains ayant un passé de miliciens ou de « coupeurs de route », a suscité des amalgames et provoqué un cycle de représailles sanglantes.3 En effet, la dénonciation de comportements individuels de jeunes Peul s’est rapidement transformée en imputation collective et finalement en stigmatisation de la communauté peul dans son ensemble. Cette perception populaire a été facilitée par le fait que les Peuls soient musulmans et par l’accumulation de ressentiments entre éleveurs et cultivateurs dans les zones rurales ces dernières années.4

 

Entre septembre et décembre 2013, l’assimilation des éleveurs à la Seleka a déclenché une vague de violence à leur encontre.5 Les opérations punitives se sont succédées, les camps ont été attaqués et les éleveurs massacrés comme à Bossangoa, au nord-ouest, et à Boali, au nord de la capitale, Bangui, en octobre.6 Cela a entrainé la radicalisation de certains éleveurs, très souvent bien armés, animés par un désir de vengeance et qui répliquent aux tueries par d’autres tueries comme ce fut le cas récemment non loin de la ville de Bambari, dans la région de la Ouaka au centre du pays.7 Cette logique de règlements de compte a conduit à une escalade de la violence sans précédent qui se déroule dans les espaces ruraux, loin des yeux et des préoccupations des acteurs institutionnels en charge de la résolution de la crise centrafricaine (le gouvernement de transition, les Nations unies, l’Union africaine, la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, l’Union européenne).

 

A. Les communautés d’éleveurs : victimes et auteurs du conflit

 

1. Le bétail : source de richesse, source de violence

 

En RCA comme dans toute la sous-région, le bétail représente un capital économique important et est depuis longtemps à la fois source de richesse et source de violence.8

 

Dès les années 1970, dans l’Ouest du pays surtout peuplé par les Gbaya9 des administrations locales ont commencé à imposer des taxes aux éleveurs, conscientes que la valeur des boeufs excédait très largement les possessions des communautés sédentaires des chasseurs-cueilleurs-cultivateurs gbaya. Ces taxations ont eu pour conséquence de fragiliser les relations autrefois bienveillantes entre les populations peul sédentaires ou semi-sédentaires venues du Cameroun dans les années 1920 et les populations de cultivateurs.10 Ces pratiques ont ensuite été étendues à d’autres provinces.

 

Depuis vingt ans, les soldats de l’armée centrafricaine, les « coupeurs de routes », et les groupes armés ont très largement profité de la richesse des éleveurs.11 Maraudant près des couloirs de transhumance, ils ont engendré de l’insécurité pour les éleveurs, contribué à leur militarisation et aux changements des itinéraires de transhumance.

 

12 Cela n’a fait qu’appauvrir davantage des éleveurs qui, depuis une vingtaine d’années, voient leurs troupeaux diminuer en raison de l’insécurité, de l’inflation et de l’accroissement des tailles des familles. Cette évolution a modifié des pratiques pastorales anciennes et poussé de nombreux éleveurs à diversifier leurs activités pour devenir agro-éleveurs ou commerçants-éleveurs.13

 

L’ex-Seleka et les anti-balaka se sont rapidement et pleinement inscrits dans cette longue histoire de prédation et la crise actuelle a abouti à un trafic de bétail sans précédent. Ce phénomène s’explique en premier lieu par le « recyclage » des combattants des groupes armés et des comités d’autodéfense depuis les années 1990. Les mêmes acteurs commettent les mêmes méfaits mais avec des étiquettes différentes. Par exemple, un des chefs des anti-balaka les plus en vue en ce moment est un ancien « coupeur de route » qui, jusqu’en 2012, sévissait à Batangafo, au nord de la RCA, et avait fait du vol de bétail sa spécialité. Les autorités tchadiennes avaient alors demandé aux autorités locales centrafricaines de neutraliser ce bandit devenu célèbre.14

 

2. La criminalisation et la « milicianisation » de certains jeunes éleveurs

 

La reconversion de certains éleveurs dans le banditisme n’est pas un phénomène nouveau en Afrique centrale en général et en RCA en particulier. Parmi les « coupeurs de route », nombreux sont ceux qui viennent des communautés d’éleveurs. La perte du cheptel et la paupérisation qui s’ensuit incitent certains à pratiquer un banditisme de subsistance et la fragilité de la cellule familiale entraine des conflits générationnels. De jeunes éleveurs veulent s’émanciper des structures traditionnelles en partie hiérarchisées par classe d’âge et cherchent des moyens de s’enrichir rapidement. En ville, cette quête d’indépendance est compliquée par l’environnement social et culturel. Certains décident donc d’intégrer les groupes armés qui s’adonnent au banditisme rural et dont les premières victimes sont d’autres éleveurs.15

 

Dès sa création, l’ex-Seleka a eu un effet d’attraction sur ces jeunes. En effet, la crise a favorisé ces reconversions. Les vols de troupeaux, une volonté de vengeance qui s’enracine chez les jeunes et la promesse d’une prime d’intégration dans les groupes armés ont été les ingrédients d’un cocktail explosif. Au sud du Tchad, des réfugiés évoquent le départ depuis les camps de groupes de jeunes Peul passant la frontière pour se faire enrôler contre rétribution financière.16 De même, les mouvements de jeunes Peul entre le Sud du Tchad et l’axe Nana Bakassa-Markounda sont fréquents et meurtriers.17 La présence d’éleveurs dans des groupes armés évoluant au nord de Bémal ces derniers mois a été signalée ainsi que des attaques de « coupeurs de route » peul.18

 

Enfin, parmi les éleveurs qui s’adonnent aux exactions, certains ont auparavant appartenu au Front populaire pour le redressement (FPR) de Baba Laddé.19 En effet, si le chef de guerre peul est rentré fin 2012 au Tchad avec 400 de ses hommes, d’autres combattants du FPR, à l’instar d’Ali Darassa et du colonel Saad, ont décidé de rester en RCA et d’intégrer la Seleka ou encore de se regrouper en milices indépendantes, notamment au nord de l’Ouham Pende au nord-ouest de la RCA où ces dernières ont perpétré plusieurs attaques.20

 

B. Les éleveurs pris au piège des groupes armés

 

1. Les anti-balaka, adeptes du vol de bétail

 

Dès leur expansion, au sud et à l’ouest du pays à la fin de 2013 et au début de 2014, les anti-balaka ont pillé les troupeaux et très souvent tué leurs propriétaires.21 Contrôlant les axes pour racketter les commerçants de bétail, ils ont également mené des expéditions en brousse pour s’emparer des troupeaux. Une partie des animaux ainsi dérobés ont été vendus à des bouchers non musulmans dans les marchés locaux et à Bangui.22 D’autres ont été écoulés par les anti-balaka dans les marchés frontaliers du Cameroun voisin comme à Margouga, Tibati et Ngaoui dans la région de l’Adamaoua.23 A la frontière camerounaise, les anti-balaka ont aussi intercepté du bétail appartenant à des réfugiés peul qui parfois l’ont récupéré contre paiement.24 A Yaoundé, les informations sur « ce commerce bon marché » sont connues des commerçants de bétail et des bouchers.25

 

Si les autorités centrafricaines n’ont pas réagi, le Tchad a envoyé à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, une mission composée d’un chargé de mission sur l’élevage à la présidence et d’éleveurs tchadiens qui ont reconnu une partie de leur bétail sur les marchés. Finalement, le gouverneur de l’Adamaoua a reconnu l’existence de ce commerce illicite et la mission tchadienne a obtenu des compensations financières.26

 

2. Le contrôle du marché de l’élevage par l’ex-Seleka

 

Les combattants de l’ex-Seleka ont également largement tiré profit de la manne bovine.

 

Plus organisés que les anti-balaka, ils ont tenté de mettre la main sur le commerce de l’élevage comme au marché de Bangui à PK13, un ancien marché délocalisé à PK45 sous Bozizé mais réinstallé par l’ex-Seleka après le coup d’Etat de mars 2013.27 Présenté comme un ancien commerçant de bétail, le colonel de l’ex-Seleka Hissene Koursi a mis en place une véritable administration parallèle sur le marché, interdisant aux services techniques de l’élevage de s’y rendre et détournant les taxes liées à cette filière pendant plusieurs mois.28 Il a aussi organisé le convoyage de troupeaux volés vers le Tchad.29

 

Aujourd’hui, la prédation se développe en province. Au nord du pays, de nombreux éleveurs installés sur les axes Kabo-Batangafo, Kabo-Ouandago ou Kabo-Moyenne Sido reçoivent régulièrement la visite des selekistes, transformés en percepteurs armés.30 Les points d’eau ou les zones de passage des transhumants deviennent des lieux de taxation privilégiés.

 

Les interactions entre éleveurs et combattants de l’ex-Seleka sont fluctuantes: elles dépendent de dynamiques locales et de la sociologie des combattants et des éleveurs.

 

A Kabo, au nord-centre de la RCA, les éleveurs sont inégalement touchés par le racket de l’ex-Seleka. Les éleveurs arabes missérié venus du Tchad dans les années 1980 entretiennent des relations privilégiées avec des commerçants de la ville, dont certains appartiennent aujourd’hui aux groupes de combattants de l’ex-Seleka. A l’inverse des Peul, ces relations privilégiées leur évitent vols de bétail et rackets.31

 

3. La médiation : une activité lucrative

 

Les stratégies de contrôle des territoires diffèrent fortement entre les groupes antibalaka et ceux de l’ex-Seleka. Alors que les groupes de jeunes anti-balaka cherchent à contrôler des tronçons de route afin de prélever des taxes informelles et voler (véhicules, aide humanitaire, argent, etc.),32 les combattants de l’ex-Seleka contrôlent des villes et se substituent complètement à l’administration, jusqu’à utiliser ses locaux afin de remplir le rôle de douaniers, de policiers et même de magistrats à certaines occasions.

 

Aujourd’hui, les « comzone » ou « combase » de l’ex-Seleka vont jusqu’à investir la sphère des médiations traditionnelles.33 A Kabo, les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont désormais « arbitrés » par les chefs de guerre locaux : lorsque des bêtes piétinent les champs, les hommes de l’ex-Seleka dressent les constats, fixent le montant des amendes et prennent au passage leur tribut. L’appropriation d’une fonction traditionnelle par les chefs de guerre locaux est lourde de conséquences : cette médiation armée entraine un délitement des ententes traditionnelles et des règlements à l’amiable qui permettent de conserver une certaine cohésion sociale au sein des zones du Nord et, de surcroît, elle « milicianise » une fonction sociale. Alors que certaines ONG internationales envisagent de redynamiser des comités de médiation entre agriculteurs et éleveurs pour recréer du lien social, la présence d’hommes armés dans ces processus pourrait porter un coup fatal à toutes ces initiatives.

 

C. Les conséquences du pastoralisme en guerre

 

La crise centrafricaine a redessiné la géographie du pastoralisme en RCA34 conduit à l’effondrement de la filière de l’élevage, fragmenté l’ex-Seleka, et elle risque d’être aggravée par l’actuelle transhumance en provenance du Tchad.

 

1. Une nouvelle géographie de l’élevage et l’effondrement de la filière du bétail

 

La crise a provoqué des déplacements forcés des éleveurs de l’Ouest et du centre du pays vers les pays voisins et vers l’est et le nord de la RCA. L’Ouest du pays s’est littéralement vidé de ses éleveurs qui ont fui massivement vers le Cameroun et le Tchad.35

 

Conséquence directe de cet exode, les camps de réfugiés du Cameroun et du Tchad sont en bonne partie peuplés d’éleveurs.36 Dans la zone contrôlée par les anti-balaka, seules certaines enclaves comme Yaloké et Boda abritent encore des éleveurs mais elles sont davantage des îlots d’insécurité que des espaces sanctuarisés pour des populations constamment sous la menace de nouvelles attaques.37

 

Au nord et à l’est de la ligne de front reliant Paoua, Batangafo et Kaga Bandoro, de nouvelles zones d’implantation et de concentration des éleveurs sont aujourd’hui visibles en RCA. Le triangle Kabo-Batangafo-Ouandago est traditionnellement une zone où transhument de nombreux éleveurs centrafricains. Mais depuis le début de la crise, des milliers de nouveaux arrivants ont à leur tour installé leurs campements en quête de sécurité.38

 

Les affrontements ont poussé de nombreux éleveurs du centre vers le sud-est et les régions du Mbomou et du Haut Mbomou qui ont accueilli de nombreux Mbororo à partir des années 1980 et restent plus ou moins épargnées par la crise actuelle.39

 

La région du Haut-Mbomou, à la frontière avec le Soudan du Sud et la Province orientale de la République démocratique du Congo est actuellement attractive pour les éleveurs. Le marché de Mboki est aujourd’hui l’étape obligée pour la vente de bétail en direction de ces pays limitrophes.40

 

Enfin, la commune d’élevage de Koui située près de Bocaranga, et dans une moindre mesure celle de Niem près de Bouar, à l’ouest, ont été des pôles d’attraction pour des éleveurs en fuite. Les conditions de sécurité y sont meilleures et les éleveurs se déplacent de part et d’autre de la frontière avec le Cameroun. Cette mobilité est facilitée par les liens forts qui unissent les Peul Jaafun présents des deux côtés de la frontière.41

 

L’exode d’une partie des éleveurs centrafricains a provoqué l’effondrement de ce secteur économique. La viande se fait rare : l’activité du grand abattoir de Bangui a chuté de 85 pour cent (de 200 abattages par jour en 2012 à seulement trente aujourd’hui).

 

42 Les crises passées ont souvent abouti à une recomposition des échanges,43 mais aujourd’hui des régions entières dépendent de l’importation de bovins. Au sud-ouest du pays, les bouchers vont parfois acheter des bovins à leurs anciens fournisseurs au sein même des camps de réfugiés au Cameroun.44 En province, là où des éleveurs sont restés, les marchés primaires (villages) et secondaires (villes) sont bien souvent désertés en raison de l’insécurité qui prévaut.45 La déstructuration des réseaux commerciaux et l’inaccessibilité des principaux marchés contribuent à l’appauvrissement des éleveurs.

 

Par ailleurs, le panorama des acteurs de la filière est complètement bouleversé, entrainant l’assèchement des circuits commerciaux. Les systèmes de préfinancements des bouchers par les grossistes et les commerçants nigérians ont périclité. En effet, à Bangui, les bouchers vivaient en partie grâce aux crédits accordés par les commerçants nigérians qui leur permettaient d’acheter des bêtes. Ces derniers, spécialisés notamment dans l’exportation des peaux de bêtes en direction du Nigéria, sont partis et n’injectent donc plus d’argent dans les circuits.

 

2. Une fragmentation accrue des groupes armés : la révolte des Peul de l’ex-Seleka

 

A Bambari, l’émergence d’une grande faction peul de l’ex-Seleka en 2014 est le produit de tensions communautaires qui se manifestent par les affrontements avec les anti-balaka, mais aussi la conséquence d’un racket systématique des éleveurs par les selekistes originaires de l’Est du pays. En effet, les combattants de l’ex-Seleka qui ont quitté Bria pour rejoindre l’Ouest du pays, en 2013, ont racketté de nombreux Peul, revendant le produit de ce vol sur place à des commerçants de bétail complices qui alimentaient une filière vers le Soudan.46 Par la suite, l’installation du « comzone »

 

« Ben Laden »47, un Gula proche de l’ancien dirigeant de la Seleka Michel Djotodia, a désavantagé les éleveurs de Bambari mis à contribution pour financer l’effort de guerre. Par ailleurs, les hommes de l’ex-Seleka placés sous le commandement de Tom Adam ont aussi attaqué les troupeaux des Peul.48

 

Face aux agissements des hommes de la Seleka à Bambari et aux attaques des anti- balaka, Ali Darassa, ancien commandant peul de l’ex-Seleka et ancien bras droit de Baba Laddé, a formé en octobre 2014 son mouvement armé, l’Unité pour la paix en Centrafrique.49 Depuis, deux autres mouvements se sont créés et l’ex-rébellion Seleka est désormais divisée en trois factions.50 Accompagné de beaucoup d’hommes et bien armé,51 Ali Darassa avait repris le contrôle de Bambari et infligé aux Gula de Zoundeko de multiples défaites militaires depuis plusieurs mois, avec souvent en toile de fond des luttes pour le contrôle des ressources.52 A Bambari, Ali Darassa peut compter sur le soutien des Peul Uuda’en dont il est issu et qui sont très nombreux dans la périphérie de la ville. En outre, face à une menace collective, les autres clans peul se sont solidarisés, mettant en sommeil les tensions inter-claniques qui existaient avant la crise.

 

Quittant le registre de l’autodéfense, certains Peul commettent aujourd’hui de nombreuses représailles contre la population non musulmane de Bambari, pour partie déplacée dans les villages alentours.54 Loin de pratiquer la riposte graduée, ils se rendent coupables de tueries et accentuent la haine intercommunautaire, comme en septembre et octobre 2014, lorsque des Peul ont tué 30 personnes.55

 

3. La transhumance transfrontalière Tchad/Centrafrique : un nouveau risque à l’horizon Crisis Group a analysé les conflits liés à la transhumance annuelle tchadienne en RCA et leur déficit de régulation interétatique aux dangereuses conséquences : éclatement des couloirs traditionnels, militarisation croissante de certains éleveurs transhumants et développement du phénomène des néo-éleveurs.56 Habituellement violente, la descente des éleveurs nomades tchadiens en RCA risque de s’effectuer dans un contexte désastreux : les provinces de l’Ouham et l’Ouham Pende, au nord-ouest, sont occupées par les anti-balaka et quelques autres groupes comme Révolution et justice,57 et les relations entre Tchadiens et Centrafricains se sont dégradées.

 

De plus, en dépit de contacts préliminaires pour réguler la transhumance entre les autorités tchadiennes et centrafricaines, ces dernières n’ont pas la capacité administrative de mettre en oeuvre le dispositif existant et la crise qui frappe la RCA est venue porter un coup fatal à ces initiatives.58 La transhumance traditionnelle risque d’être synonyme de « sur-crise ».

 

En effet, la remontée précoce des transhumants tchadiens entre mars et mai 2014 a été très violente et offre un avant-goût tragique de ce qui pourrait advenir pendant la descente. La région de l’Ouham Pende a été particulièrement touchée. En avril, les attaques menées à Bémal par des éleveurs qui remontaient vers le Tchad, avec la complicité de soldats tchadiens,59 ou encore les cycles de vengeances entre transhumants tchadiens et groupes anti-balaka entre Bozoum et Bocaranga, également au nord-ouest, ont entrainé leur lot d’atrocités.

 

Parmi les transhumants tchadiens qui sont remontés, certains ont laissé leurs troupeaux aux mains de leurs jeunes avant la frontière,60 d’autres ont passé la frontière avec leur bétail. Souvent soumis à un prélèvement forcé des soldats de l’armée tchadienne, beaucoup ont dû fournir une ou deux bêtes pour passer. La fermeture de la frontière par les autorités tchadiennes, en mai 2014, est venue compliquer la situation des éleveurs au sud du Tchad et saturer les pâturages dans le Sud-Ouest du Tchad, une région principalement agricole.61 Bien que cette fermeture soit vécue comme un obstacle par de nombreux éleveurs, certains envisagent de contourner le dispositif sécuritaire en place.62

 

A Mbitoye, une ville située au confluent des trois frontières Tchad-RCA-Cameroun, des éleveurs pourraient décider de se diriger vers le Cameroun pendant la saison sèche.63 Cependant, de nombreux éleveurs interrogés au sud du Tchad en septembre déclarent vouloir redescendre en RCA pour sauver leurs troupeaux : « on n’a pas d’autre choix que de suivre nos troupeaux, si on reste ici, ils vont mourir ».64

 

Aujourd’hui, ce mouvement est déjà enclenché. Le début de la transhumance tchadienne en RCA commence habituellement en octobre-novembre; plusieurs groupes ont déjà passé la frontière de façon éparse et des incidents ont déjà été signalés.

 

En octobre, des groupes d’éleveurs venus du Tchad ont attaqué les villages de Kava, de Samba, de Vafio et de Behili sur l’axe reliant Batangafo à Kabo.65 Même si certains éleveurs tchadiens déclarent vouloir se déplacer plus à l’est et éviter le Sud du pays contrairement à leurs habitudes,66 les régions de l’Ouham et de l’Ouham Pende, théâtres réguliers d’affrontements entre éleveurs et populations locales, demeurent incontournables pour beaucoup d’entre eux. Compte tenu du contexte actuel en RCA et de la présence minoritaire mais réelle au sein des éleveurs tchadiens de convoyeurs de bétail liés aux autorités militaires et administratives du Sud du Tchad,67 cette transhumance peut facilement se transformer en une véritable expédition militaire.

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III. Contenir et prévenir la guérilla rurale

 

La crise centrafricaine a accentué les anciens conflits au sein du monde rural et en a fait émerger de nouveaux. Une plateforme réunissant les autorités, les ONG, certains bailleurs et l’ANDE a été créée à Bangui pour travailler sur les problèmes d’élevage en situation de conflit, mais celle-ci est confrontée au dilemme suivant : les politiques d’amélioration et de régulation de l’élevage s’inscrivent dans la longue durée, or le début de la transhumance, les violences intercommunautaires, et le risque d’une aggravation de la crise liée à la transhumance tchadienne qui a commencé ces dernières semaines exigent des réponses rapides.

 

De ce fait, les mesures proposées ci-dessous relèvent du court et du moyen terme.68 A court terme (un trimestre), il importe de mettre en place un système d’information, d’enquêter sur le trafic de bétail et d’éviter la saturation des pâturages du Sud-Ouest du Tchad. A moyen terme (un semestre), il importe de développer la médiation et de réduire la vulnérabilité socioéconomique des éleveurs en intégrant la relance de l’élevage dans une stratégie globale de reconstruction socioéconomique du pays.

 

A. Actions de court terme

 

1. Savoir pour prévenir

 

Les conflits liés au bétail se déroulent en milieu rural, loin des yeux des autorités centrafricaines et des acteurs internationaux présents en RCA. Par conséquent, à court terme, un véritable réseau d’informations doit être créé sous l’égide d’OCHA et du ministère de l’Elevage afin de localiser les risques de confrontation violente entre les éleveurs et les anti-balaka et/ou communautés locales, et servir de système d’alerte pour les autorités centrafricaines et les forces internationales. A moyen terme, ce projet doit se transformer en un suivi dynamique de la transhumance.

 

La connaissance des parcours des transhumants passe en premier lieu par la connaissance des éleveurs eux-mêmes. Il est donc essentiel de localiser les zones de concentration d’éleveurs, de procéder à l’identification de leurs chefs traditionnels (peul ou arabes) en allant à leur rencontre et d’estimer l’importance des troupeaux.

 

A cet effet, la mise en place de services pour les éleveurs, à l’instar des campagnes de vaccination, sont des voies privilégiées pour établir ces premiers contacts. Des ONG procèdent déjà à la vaccination du bétail dans plusieurs localités centrafricaines quand la sécurité le permet.69 Il faut dorénavant reproduire ces initiatives dans d’autres villes centrafricaines, ainsi qu’au sud du Tchad.70

 

En outre, afin de faciliter la collecte d’informations, les bailleurs de fonds devraient financer le recrutement d’un expert du pastoralisme au sein de chacune de ces ONG afin d’échanger avec les éleveurs et de collecter des informations pour les envoyer à Bangui et à Ndjamena. La prise de contacts avec les transhumants tchadiens au sud du Tchad est également essentielle pour comprendre leurs intentions et les itinéraires qu’ils comptent emprunter. Enfin, côtoyant à diverses occasions les éle veurs en brousse, les forces internationales devraient envoyer leurs informations au bureau d’OCHA à Bangui.71

 

A partir de ces données, à court terme, OCHA devrait élaborer une base de données et une cartographie des zones à risques.72A moyen terme, pour fournir des informations actualisées et avoir une lecture dynamique des mouvements des éleveurs, il faudrait mettre en oeuvre un projet de suivi de la transhumance en s’inspirant des expériences réalisées dans d’autres pays.73

 

2. Lutter contre les trafics de bétail

 

La lutte contre la prédation des groupes armés ne peut faire l’impasse sur le vol de bétail, un phénomène en pleine expansion et une source de financement importante pour les combattants. Crisis Group recommandait en juin 2014 la création d’une cellule de lutte contre les trafics de diamants, d’or et d’ivoire intégrée à la Minusca.74

 

Cette recommandation est toujours valide et devrait être étendue au trafic de bétail.

 

A partir des travaux du Groupe d’experts des Nations unies, cette cellule devrait mener des investigations pour identifier les organisateurs des filières parallèles de revente des troupeaux ainsi que les lieux où sont écoulés ces cheptels, notamment dans les pays voisins.75 La composition et le mandat onusien de cette cellule devraient lui permettre de mener ces enquêtes et d’impliquer les pays voisins pour lutter contre cette forme de criminalité.

 

3. Eviter la saturation des pâturages du Sud-Ouest tchadien

 

Dans le Sud-Ouest du Tchad, les pâturages sont saturés en raison de l’arrivée d’éleveurs centrafricains et du blocage de la descente de certains transhumants tchadiens à la frontière centrafricaine par l’armée tchadienne. Les attaques de villages au nord de la Centrafrique par des hommes armés non-identifiés ressemblent à des mesures d’intimidation dans la perspective de la transhumance. Afin d’éviter que les conflits sur les ressources ne dégénèrent et que la descente des troupeaux en Centrafrique ne se fasse dans la violence, les autorités tchadiennes, centrafricaines et camerounaises et les ONG en charge des réfugiés devraient se concerter sous l’égide de la Minusca pour proposer aux éleveurs des lieux d’installation dans les trois pays qui combinent pâturages et sécurité. Cela nécessite bien sûr une acceptation à la fois des autorités mais aussi des communautés hôtes et des éleveurs. Ces nouvelles zones d’installation seraient provisoires et ne donneraient lieu à aucun aménagement ni à aucune décision administrative qui pourraient fixer les éleveurs sur un territoire à long terme.

 

B. Actions de moyen terme

 

1. Développer la médiation intercommunautaire

 

Dans le Nord-Ouest de la Centrafrique et dans certaines localités comme Bambari au centre, les conflits d’accès aux ressources, doublés de fortes tensions communautaires entre les groupes d’éleveurs et les autres composantes de la population, rendent essentielle la redynamisation des anciens comités de médiation entre éleveurs et agriculteurs, dissous de facto par la crise.76

 

Ces comités ont périclité pour deux raisons : la persistance des affrontements intercommunautaires et la confiscation par des hommes armés des instances traditionnelles de règlement des conflits. Le plan d’action d’urgence pour la réconciliation nationale en RCA lancé en mai 2014 devrait inclure cette problématique.77 Les ONG spécialisées dans la prévention des conflits devraient, lorsque la situation sécuritaire le permet, tenter de donner un second souffle à ces mécanismes traditionnels en organisant des rencontres informelles entre les représentants des différentes communautés.

 

78 Dans ces enceintes, les échanges devraient notamment porter sur la reconnaissance de manière consensuelle des ententes coutumières passées. Pour donner corps à ces initiatives, les forces internationales (Minusca, Sangaris) devraient introduire dans les mesures de confiance des groupes armés l’interdiction de siéger au sein de ces arènes de concertation et d’échanges.

 

Parallèlement, les bailleurs de fonds devraient financer un véritable programme de sensibilisation afin de diffuser, outre des messages d’apaisement, des messages rappelant les intérêts communs et échanges entre éleveurs et cultivateurs (notamment l’usage des bêtes pour les travaux des champs et la fertilisation, ou le troc alimentaire : viande et lait contre produits agricoles). Ces messages devraient spécialement cibler les femmes qui jouent traditionnellement un rôle d’intermédiaire dans les échanges entre éleveurs et cultivateurs.79 Le financement par les bailleurs de radios communautaires pourrait faciliter la diffusion de tels messages.

 

2. Réduire la vulnérabilité des éleveurs

 

Pour un éleveur, perdre son troupeau est une double peine : c’est à la fois perdre son revenu et son statut social. Cette situation plonge beaucoup d’entre eux dans une extrême pauvreté et favorise leur adhésion aux groupes armés. Il est donc indispensable de mettre en place des mesures de soutien aux éleveurs vulnérables en fournissant des activités génératrices de revenus et en étudiant d’ores et déjà les possibilités de relance de l’élevage.

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Les éleveurs sans troupeaux qui vivent dans les camps de réfugiés du Tchad et du Cameroun devraient être inclus dans les programmes d’activités génératrices de revenus, tout comme les éleveurs sans troupeaux qui se sont installés en ville ou à leur périphérie. Chez les Peul les travaux manuels étant souvent déconsidérés, il sera difficile de les impliquer dans des projets à haute intensité de main d’oeuvre.80 D’autres canaux de réinsertion par le travail doivent donc être envisagés.

 

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) devrait réaliser une étude socioéconomique dans une dizaine de localités où des éleveurs sont concentrés afin d’identifier leurs besoins et de les aider à reprendre une activité. Cette étude devrait d’abord évaluer les pertes subies puis envisager les possibilités de recapitalisation du bétail81 ou de la formation des éleveurs à de nouveaux métiers, notamment dans le commerce, en fonction des conditions de sécurité et de l’environnement économique local.82

 

La recapitalisation du bétail n’est possible que si elle épouse des formes traditionnelles de solidarité au sein des sociétés peul. Dans ces dernières, les éleveurs qui ont perdu leur cheptel en raison de catastrophes naturelles ou d’épidémies peuvent bénéficier de mécanismes de solidarité très efficaces mais très codifiés. Les prêts d’honneur ou « habbanaa’e », très pratiqués notamment chez les Wodaabe, correspondent au prêt par des éleveurs de vaches à d’autres éleveurs en détresse, qui ne conservent que la descendance du bétail prêté et remettent ensuite ce dernier à leurs propriétaires. Cela permet une réelle appropriation par les éleveurs de leurs nouveaux cheptels.83 Toute action des acteurs de développement et des ONG humanitaires visant à reconstituer une partie des troupeaux des éleveurs doit s’inspirer de ces mécanismes d’entraide traditionnels. Par ailleurs, la formation à de nouveaux métiers est possible. Pour des éleveurs qui ont perdu leurs troupeaux, faire du commerce est par exemple souvent considéré comme une reconversion honorable.

 

Plus généralement, la réinsertion économique des éleveurs doit faire partie d’une stratégie globale de relance de l’économie et de reconstruction du tissu social. Dans beaucoup de villes centrafricaines, les marchés sont vides et les échanges commerciaux ont très fortement chuté. En fonction du contexte sécuritaire, cette étude devra proposer une série de mesures pour la recréation de filières de bétail, la relance des systèmes de production et la redynamisation des marchés.

 

IV. Conclusion

 

Alors que la communauté internationale a les yeux braqués sur Bangui, une grande partie du conflit centrafricain se joue aujourd’hui ailleurs, dans la profondeur rurale du pays. Outre les affrontements entre miliciens anti-balaka et ex-Seleka, les zones rurales sont surtout le théâtre d’une confrontation autour de la richesse des pauvres : le bétail. Ce conflit dans le conflit est particulièrement difficile car il oppose des communautés et a des racines qui préexistent à la crise. Ceux qui sont actuellement au chevet de la Centrafrique doivent comprendre qu’au-delà des jeux politiques et sécuritaires du microcosme de la capitale, le conflit centrafricain prend la forme d’une guérilla rurale qui doit urgemment être prise en compte dans leur stratégie de sortie de crise.

 

Nairobi/Bruxelles, 12 décembre 2014

 

 

1 Ce briefing a été réalisé à partir d’entretiens effectués en milieu rural, dans les camps de réfugiés du Tchad et du Cameroun et avec les autorités centrafricaines et tchadiennes.

 

2 Voir les rapports Afrique de Crisis Group N°203, République centrafricaine : les urgences de la transition, 11 juin 2013 et N°219, La crise centrafricaine : de la prédation à la stabilisation, 17 juin 2014.

 

3 Les Peul comprennent de nombreux groupes en Afrique centrale pour la plupart Mbororo et Fulbe. En RCA, les groupes de Mbororo se composent de Wodaabe et de Jaafun venus du Cameroun dans les années 1920 mais aussi d’Aku (parfois appelés Daneeji en référence à leurs troupeaux de zébus blancs) qui sont venus un peu plus tard du Sud du Tchad. Plus récemment, des Mbororo venus du Tchad font la transhumance en RCA où certains se sont installés. Parmi eux, on retrouve en majorité des Uuda’en réputés pour être bien armés et plus violents, des Biibe Woyla, des Hontorbe et des Anagamba. Emmanuel Chauvin et Christian Seignobos, « L’imbroglio centrafricain, Etat, rebelles et bandits », Afrique contemporaine, no. 248 (2013-2014), p. 119-148.

 

4 Voir le rapport Afrique de Crisis Group N°215, Afrique centrale : les défis sécuritaires du pastoralisme, 1 avril 2014.

 

5 « Les éleveurs sont avec eux, ils font partie du camp d’en face ». Entretiens de Crisis Group, habitants de la capitale, Bangui, 27 février 2014.

 

6 « Ils sont venus pour tuer », Human Rights Watch, 19 décembre 2013; « En Centrafrique: massacres et représailles entre chrétiens et musulmans », Le Monde, 5 décembre 2013.

 

7 « Attaque meurtrière en Centrafrique », BBC Afrique, 23 octobre 2014.

 

8 Voir le rapport de Crisis Group, Afrique centrale : les défis sécuritaires du pastoralisme, op. cit.

 

9 Sur les Gbaya, lire Pierre Kalck, Histoire de la République centrafricaine (Paris, 1977); Pierre Vidal, Tazunu, Nana-Modé, Toala ou: de l’archéologie des cultures africaines et centrafricaines et de leur histoire ancienne, (Bangui 1982); Paulette Roulon-Doko, Conception de l’espace et du temps chez les Gbaya de Centrafrique, (Paris, 1996).

 

10 Pendant longtemps, les Gbaya et les Mbororo ont entretenu des relations de confiance qui ont poussé notamment les femmes à développer des systèmes d’entraide et de solidarité. Par ailleurs, les échanges économiques entre Mbororo et Gbaya étaient fréquents sans qu’aucun système hiérarchique ne vienne altérer cette relation. Pour plus d’informations sur la nature de ces relations, voir Paulette Roulon-Doko, « Mon amie Mbororo, vingt ans de contact Gbaya-Mbororo », in Baumgardt Ursula et Jean Derive (dir.), Paroles nomades, écrits d’ethnolinguistique africaine (Paris 2005), p. 281-287. Voir aussi Jean Boutrais, « Les savanes humides: dernier refuge pastoral: l’exemple des Wodaabe, Mbororo de Centrafrique », Genève Afrique, no. 28 (1990) p. 65-90.

 

11 Emmanuel Chauvin et Christian Seignobos, op. cit.

 

12 Voir le rapport de Crisis Group, Afrique centrale : les défis sécuritaires du pastoralisme, op. cit.

 

13 Voir Claude Arditi, « La paupérisation des éleveurs peuls de RCA », in Guillaume Duteurtre et Bernard Faye, L’élevage, richesse des pauvres (Paris 2009), p. 37-51.

 

14 Andilo, autrement appelé Angelo, est un des chefs anti-balaka les plus redoutés en RCA. Il a volé beaucoup de bovins dans les environs de Batangafo pendant plusieurs années. Bien connu des autorités locales de Batangafo ainsi que des éleveurs de la zone, Angelo a été arrêté mais a finalement retrouvé la liberté en 2012 dans des conditions encore méconnues. Entretiens de Crisis Group, autorités locales, Batangafo, décembre 2012.

 

15 Pour plus d’informations sur les volontés d’émancipation des jeunesses peul en RCA et au Cameroun, voir Jean Boutrais, « Nderkaaku: la folle jeunesse chez les Foulbés de l’Adamaoua », Journal des africanistes, no. 1 (2002), p. 165-181; Christian Seignobos, « Le phénomène zargina dans le nord du Cameroun », Afrique contemporaine, no. 239 (2011), p. 35-59. Lire également Jeanne Guégan, « La marginalisation des Mbororo au nord Cameroun », mémoire d’études, Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris, 2008-2009.

 

16 Entretien de Crisis Group, réfugié centrafricain, Goré, Sud du Tchad, 31 août 2014.

 

17 « Centrafrique: une vingtaine de morts en trois jours dans le nord », Le Parisien, 3 mai 2014.

 

18 Entretien de Crisis Group, membre d’une ONG humanitaire, Bangui, 5 octobre 2014. « Centrafrique: une vingtaine de morts en trois jours dans le nord », Le Parisien, 3 mai 2014; rapport d’ONG international, Bangui, 27 novembre 2014.

 

19 Baba Laddé, un rebelle tchadien, a dirigé le FPR, un groupe armé né en 1998 qui a commis de nombreuses exactions dans les régions centrafricaines de la Ouaka, Nana-Grébizi et l’Ouham. Dénonçant la marginalisation des pasteurs peul, Baba Laddé a protégé de nombreux éleveurs mais en a racketté bien d’autres. En septembre 2012, l’armée centrafricaine et les troupes tchadiennes ont mené des opérations contre le FPR forçant Baba Laddé à la reddition et s’en sont pris à des populations peul présumées complices du mouvement. De nombreux Peul ont péri lors de ces opérations.

Entretien de Crisis Group, chercheur, Bangui, 5 octobre 2014. Une fois rentré au Tchad, Baba Laddé est nommé conseiller à la primature puis se rend au Niger et évoque des menaces à son encontre.

En 2014, il est nommé préfet de Maro par le président tchadien Idriss Déby et prend ses fonctions très tardivement en octobre avant de disparaître récemment. Voir le rapport de Crisis Group, Afrique centrale : les défis sécuritaires du pastoralisme, op. cit. Entretiens de Crisis Group, autorités tchadiennes, Sud du Tchad, 30 août 2014. « Tchad: la mystérieuse disparition de l’ancien rebelle Baba Laddé », RFI, 3 décembre 2014.

 

20 Début 2014, ces groupes ont même réussi à prendre temporairement le contrôle de Bang, une ville proche de la frontière camerounaise et tchadienne. Voir « Mapping conflict motives: the Central African Republic », International Peace Information Service (IPIS), Anvers, novembre 2014. Le colonel Saad a été le « comzone » de la Seleka à Berberati, dans le Sud-Ouest de la Centrafrique, jusqu’au début 2014. Entretiens de Crisis Group, autorités locales, Berberati, 13 mars 2014. Il serait aujourd’hui détenu à Koro Toro au Tchad. Voir ibid.

21 « La communauté des commerçants musulmans de Bossangoa a dressé une liste des

 

21 campements de bétail raflés qui appartenaient à des musulmans, recensant ainsi près de 5 000 têtes de bétail pillées, ce qui représente une énorme perte financière, sociale et culturelle pour cette communauté majoritairement nomade ». « Ils doivent tous partir ou mourir », Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), Paris, juin 2014. Entretiens de Crisis Group, autorités locales et membres d’ONG, Berberati, 13 mars 2014 et responsables religieux, Berberati, 12 mars 2014.

 

22 Les anti-balaka ont parfois tué le bétail sur place, fumé et vendu la viande dans les villes. Voir le « Rapport final du Groupe d’experts sur la République centrafricaine créé par la résolution 2127 (2013) du Conseil de sécurité », S/2014/762, 29 octobre 2014.

 

23 Par ailleurs, les réfugiés centrafricains sont arrivés avec de nombreux bovins affaiblis à la frontière, ce qui a entrainé une mortalité importante du bétail et les a poussé à vendre une partie de leur cheptel à bas prix. Entretien de Crisis Group, cadre des services de l’élevage, Bangui, 4 octobre 2014.

 

24 Entretiens de Crisis Group, réfugiés, Gbiti (Est du Cameroun), mai 2014.

 

25 Entretien téléphonique de Crisis Group, boucher de Yaoundé, 24 novembre 2014.

 

26 Entretien de Crisis Group, conseiller à la présidence du Tchad, Ndjamena, 28 août 2014.

 

27 L’emplacement du marché à bétail a longtemps été un sujet de crispation très fort entre le gouvernement et les commerçants de bétail mais aussi entre ces derniers et la Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FNEC). Il n’est donc pas étonnant de retrouver au sein de la Seleka d’anciens commerçants de bétail de Bangui. Les quatre grandes associations de commerçants de bétail sont majoritairement arabes et une seule est peul. Les tensions entre ces commerçants et la FNEC, essentiellement composée de Peul, n’étaient pas rares. Entretien de Crisis Group, cadre des services de l’élevage, Bangui, 4 octobre 2014.

 

28 Michel Djotodia, alors président de la Centrafrique depuis le coup d’Etat de mars, est intervenu en août 2013 pour que les services de l’élevage reprennent leurs activités au marché PK13. Entretien de Crisis Group, directeur du grand abattoir de Bangui, Bangui, 5 octobre 2014.

 

29 « Un colonel tchadien de la Seleka tente la partition de la RCA: que disent Djotodia, Tiangaye et la CEEAC », Kangbi-Ndara (www.kangbi-ndara.com), 3 août 2013.

 

30 Entretien de Crisis Group, chef traditionnel peul, Kabo, 12 octobre 2014.

 

31 Les grands commerçants de la ville de Kabo sont des Arabes missérié et quelques Runga qui font notamment les étoffes et les habits. La fermeture de la frontière avec le Tchad a considérablement affecté l’économie de Kabo qui était auparavant un carrefour commercial. Aujourd’hui le commerce est à l’arrêt, le prix du carburant a doublé et les commerçants soudanais ont quitté la ville. Entretien de Crisis Group, commerçant, Kabo, 13 octobre 2014.

 

32 De très nombreux rapports d’ONG internationales relatent ces braquages comme le 18 novembre 2014, lorsqu’un camion affrété par une ONG et transportant des médicaments et des produits de première nécessité a été arrêté et pillé sur l’axe Bambari-Grimari par des éléments assimilés aux anti-balaka; ou comme les 5 et 7 novembre lorsque des convois humanitaires ont été braqués par des miliciens anti-balaka sur l’axe Bangui-Boali. Rapports d’ONG internationale, Bangui, 5, 7 et 18  novembre 2014.

 

33 « Comzone » et « combase » sont des dénominations que se donnent les chefs de l’ex-Seleka.

 

34 Les déplacements forcés des éleveurs en raison de l’insécurité en RCA ne sont pas des phénomènes nouveaux. En 2005-2006, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), 25 000 réfugiés, essentiellement mbororo, ont fui vers le Cameroun en raison des coupeurs de route qui leur volent leur bétail et enlèvent des enfants. « Cameroun: de nouveaux bureaux sont ouverts pour assurer la protection et dispenser des soins aux centrafricains Mbororo », point de presse, HCR, 27 mars 2007.

 

35 « Cameroun: aider les réfugiés centrafricains à surmonter les traumatismes des massacres », CARE, 21 novembre 2014.

 

36 Entretiens de Crisis Group, réfugiés, camps de Garoua-Boulai et Gbiti, mai 2014; réfugiés, camps de Sido, de Goré et village de Mbitoye, Sud du Tchad, août 2014.

 

37 Les populations encerclées dans ces enclaves « encourent un risque très élevé d’attaques et elles ont d’urgence besoin d’une amélioration de la situation de sécurité », déclarait le porte-parole du HCR. « Le HCR appelle à protéger 15 000 personnes directement menacées en République centrafricaine », point presse, HCR, Bangui, 25 février 2014.

 

38 Entretiens de Crisis Group, éleveurs en fuite, Moyenne Sido, 12 octobre 2014.

 

39 Dans le Sud-Est, des combattants de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) sont toujours actifs mais ce groupe est dans un état de déliquescence avancé. Entretien de Crisis Group, acteur humanitaire, Bangui, 3 octobre 2014. Des violences entre la population et les Peul ont néanmoins eu lieu récemment dans le Sud-Est. « Centrafrique-Zémio: une attaque de Peul fait trois morts au village Dar », Réseau des journalistes pour les droits de l’homme, 4 décembre 2014.

 

40 A Ango en RDC, un Peul a confié à Crisis Group remonter à Mboki du côté centrafricain pour faire du commerce et revenir en Province orientale. Entretien de Crisis Group, chef traditionnel peul, Ango, 20 août 2013.

 

41 Entretien de Crisis Group, expert du pastoralisme, Paris, 8 décembre 2014.

 

42 Alors que Bambari et les régions du Sud-Est de la RCA sont des zones très importantes d’élevage et approvisionnaient le marché de Bangui, les animaux ne partent presque plus par la route mais prennent la voie fluviale et sont transportés dans des baleinières. Une fois à Bangui, certains bouchers associés à des anti-balaka en interceptent une partie à Ouango Sayo dans « le port » du septième arrondissement et abattent les bêtes sur place. Les membres de l’Agence nationale de l’élevage centrafricain (ANDE) s’y sont vu refuser l’accès. Entretien de Crisis Group, directeur du grand abattoir de Bangui, Bangui, 1 octobre 2014.

 

43 Emmanuel Chauvin, « Conflits armés, mobilités sous contraintes et recomposition des échanges vivriers dans le nord-ouest de la Centrafrique », étude doctorale de géographie de Paris, Université Paris Panthéon Sorbonne, 2014.

 

44 Entretien de Crisis Group, acteur du secteur de l’élevage, Bangui, 4 octobre 2014.

 

45 Entretien de Crisis Group, membre d’une organisation humanitaire, Bangui, 3 octobre 2014.

 

46 Entretien de Crisis Group, Peul membre d’une agence humanitaire et originaire de Bambari, Bangui, le 18 octobre 2014. Voir le « Rapport final groupe du Groupe d’experts », op. cit.

 

47 « Ben Laden » était réputé pour commettre de nombreuses exactions sur les populations civiles à Bambari. « Congo-Brazzaville: visite de Michel Djotodia à Oyo pour préparer la réunion de Bangui sur la RCA », RFI, 7 novembre 2013.

 

48 Voir le « Rapport final du Groupe d’experts », op. cit.

 

49 « Communiqué final de l’assemblée générale de Bambari », communiqué de presse, hauts responsables militaires du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), 25 octobre 2014.

 

50 Latente depuis plusieurs mois, la division de l’ex-Seleka est dorénavant officielle. A Bambari, Ali Darassa est soutenu par le chef de guerre Al Khatim qui contrôle le Nord-centre de la RCA. A Bria, il existe une faction nommée le Rassemblement patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (RPRC) essentiellement composée de Gula de l’ex-Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) dirigée par les chefs de guerre Zacharia Damane et Zoundeko. Nouredine Adam, ancien bras droit de Michel Djotodia, a organisé le congrès de sa faction, le FPRC en novembre à Kaga Bandoro. Cette fragmentation du mouvement vient matérialiser des divisions qui ont toujours existé au sein de la Seleka. « RCA: le temps des questions difficiles », In Pursuit of Peace blog, 4 novembre 2014.

 

51 Mahamat Ousmane Mahamat serait le principal fournisseur d’armes d’Ali Darassa. Entretien de Crisis Group, Peul, Bangui, 18 octobre 2014.

 

52 « Bambari: violents combats entre Peuls et Goula de la Seleka », Journal de Bangui, 27 août 2014. Voir aussi le « Rapport final du Groupe d’experts », op. cit.

 

53 Entretien de Crisis Group, Peul membre d’une agence humanitaire et originaire de Bambari, Bangui, 18 octobre 2014.

 

54 « 20 000 personnes, des chrétiens pour la plupart, vivent actuellement dans trois camps de personnes déplacées à Bambari: à côté de la base de la MINUSCA, à côté de la base de l’armée française et dans l’enceinte de l’église catholique de Notre-Dame des Victoires. Par ailleurs, plusieurs milliers de musulmans déplacés ont trouvé refuge auprès de familles hôtes dans le quartier musulman de la ville, le quartier Bornu ». Voir « Une réaction est requise en urgence afin de combattre la violence croissante dans le centre du pays », déclaration, Amnesty International, 6 novembre 2014.

 

55 Ibid.

 

56 Voir le rapport de Crisis Group, Afrique centrale : les défis sécuritaires du pastoralisme, op. cit.

 

57 Ce groupe armé a déjà indiqué qu’il avait combattu des pasteurs peul et l’armée tchadienne. Voir le « Rapport final du Groupe d’experts », op. cit.

 

58 En octobre 2012, à l’issue d’une réunion de la commission mixte tchado-centrafricaine à Ndjamena, un accord a été signé afin de réguler les mouvements des éleveurs des deux côtés de la frontière.

« Accord bilatéral de coopération technique entre la RCA et la République du Tchad en matière de mouvement de bétail », Ndjamena, 30 octobre 2012. La crise centrafricaine a plongé cet accord dans l’oubli. En mai 2014, la Banque mondiale a relancé la question de la régulation de la transhumance transfrontalière en organisant à Ndjamena un atelier réunissant la plateforme pastorale tchadienne, les autorités administratives, des institutions de médiation, des fédérations d’éleveurs et d’agriculteurs des deux pays et des ONG. « Echange RCA-TCHAD sur la prévention de conflits et l’accompagnement de la transhumance », Banque mondiale, Ndjamena, 10-20 mai 2014.

 

59 Entretien de Crisis Group, membre d’une ONG humanitaire situé au nord du pays, Bangui, 18 octobre 2014.

 

60 Des éleveurs tchadiens et centrafricains réfugiés au Tchad confient avoir laissé leur troupeau en RCA, notamment à Faradzala, Ouandago, Kabo et Moyenne Sido. Entretiens de Crisis Group, éleveurs réfugiés, Sido, 3 septembre 2014.

 

61 Par ailleurs, l’annonce par les autorités tchadiennes de l’ouverture prochaine d’un corridor humanitaire sur un couloir de transhumance reconnu est peut-être un geste vis-à-vis des éleveurs. En effet, le corridor, situé loin des foyers de population en RCA et difficilement accessible pour les ONG en raison de l’absence de routes, est localisé dans la préfecture du Mandoul où chaque année de nombreux éleveurs passent pour descendre en RCA. Entretien de Crisis Group, personnel des Nations unies, 3 octobre 2014.

 

62 Entretiens de Crisis Group, éleveurs peul, Sido, Goré, Mbitoye, août 2014.

 

63 Chaque année, seuls quelques éleveurs tchadiens effectuent leur transhumance au Cameroun; la RCA demeure le jardin d’éden d’une majorité des éleveurs tchadiens. Entretiens de Crisis Group, chercheur sur le pastoralisme, Ndjamena, 23 août 2014 et représentant d’une association de Peul au Tchad, Ndjamena, 24 août 2014.

 

64 Entretiens de Crisis Group, éleveurs peul, Sido et Mbitoye, août 2014.

 

65 Entretien de Crisis Group, acteur humanitaire, Kabo, 15 octobre 2014.

 

66 Entretiens de Crisis Group, éleveurs peul, Sido et Mbitoye, août 2014.

 

67 Voir le rapport de Crisis Group, Afrique centrale : les défis sécuritaires du pastoralisme, op. cit.

 

68 Par court et moyen termes, nous entendons un trimestre et un semestre. Il s’agit de délais raisonnables de mise en oeuvre pour les projets envisagés dans ce chapitre.

 

69 Des campagnes de vaccinations sont menées à Ouandago, Kabo et Bozoum. Entretien de Crisis Group, acteur humanitaire, Bangui, 5 octobre 2014.

 

70 Au sud du Tchad, la Banque mondiale finance un programme de vaccination du bétail qui devrait être mis en oeuvre rapidement.

 

71 Conscient de la nécessité de collecter un maximum d’informations sur les éleveurs, le bureau d’OCHA à Bangui a déjà réalisé une carte statique des couloirs de transhumance en RCA. Entretien de Crisis Group, responsable d’OCHA, Bangui, 5 octobre 2014.

 

72 Le Système d’information sur le pastoralisme au Sahel (SIPSA) mis en oeuvre au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad et coordonné par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Initiative élevage, environnement et développement (LEAD) est un bon exemple. « Mise en oeuvre d’un système d’information sur le pastoralisme au Sahel », LEAD et Groupement d’intérêt scientifique pôle pastoral zones sèches (PPZS).

 

73 De tels projets ont été mis en place dans d’autres pays subsahariens mais nécessitent au préalable de dialoguer avec les éleveurs transhumants. Voir B.G.J.S. Sonneveld, M.A. Keyzer, K. Georgis, S. Pande, A. Seid Ali, A. Takele, « Following the Afar: Using remote tracking systems to analyze pastoralists’ trekking routes », Journal of Arid Environments, vol 73, n°11 (2009), p. 1046-1050. Entretien de Crisis Group, expert en pastoralisme, Paris, 1er décembre 2014.

 

74 Voir le rapport de Crisis Group, La crise centrafricaine : de la prédation à la stabilisation, op. cit. Entretien de Crisis Group, personnel des Nations unies, Bangui, 26 juin 2014.

 

75 Voir le « Rapport final du Groupe d’experts », op. cit.

 

76 En RCA, ces instances sont également appelées comités d’entente et de règlement des conflits éleveurs-agriculteurs.

 

77 Plan d’urgence pour la réconciliation nationale et la cohésion sociale, ministère de la Communication et de la Réconciliation nationale, Bangui, mai 2014.

 

78 Afin de ne pas dévoyer le caractère traditionnel de ces comités, les ONG ne devraient pas offrir de compensations financières aux chefs traditionnels pour leurs actions de médiation. Entretiens de Crisis Group, chercheur sur le pastoralisme, Ndjamena, 28 août 2014, et acteur humanitaire, Bangui, 5 octobre 2014.

 

79 Entretien de Crisis Group, expert en pastoralisme, Paris, 27 novembre 2014.

 

80 Entretien de Crisis Group, expert en pastoralisme, Paris, 8 décembre 2014.

 

81 Des recapitalisations de cheptel ont été expérimentées, notamment au Kenya dès 1983 et au Burundi en 2002. Suite à la perte de leurs troupeaux, les bénéficiaires des programmes ont reçu des bovins et/ou caprins dans l’objectif de poursuivre leur activité d’élevage. Si, au Kenya, le coût élevé du programme a été critiqué, dans les deux cas ces recapitalisations ont augmenté les capacités de résilience des communautés bénéficiaires. Patrick Kilby, « Emergency Relief Programmes for Pastoral Communities », Development in Practice, vol. 3, no. 2 (1993), p. 92-102, et « Programmes agricoles: de l’évaluation initiale à la mise en oeuvre », Action contre la faim – International Network, décembre 2008. Il importe d’évaluer le seuil de rentabilité d’un troupeau avant d’effectuer leur reconstitution et de faire des prêts plutôt que des dons de bétail afin que les éleveurs soient motivés économiquement pour prendre soin de leur bétail et le faire prospérer. Entretien de Crisis Group, expert en pastoralisme, Paris, 27 novembre 2014. La recapitalisation du bétail est toutefois fortement liée aux conditions de sécurité locales. Dans les zones où les groupes armés s’en prennent régulièrement aux éleveurs, leur fournir du bétail, c’est prendre le risque d’en faire des cibles.

 

82 Dans la région du Haut Mbomou, des éleveurs peul qui ont perdu une partie de leurs troupeaux en raison des maladies ont été appuyés par des ONG pour entamer une reconversion dans les activités agricoles. Entretien de Crisis Group, acteur humanitaire, Bangui, 3 octobre 2014.

 

83 Entretien de Crisis Group, expert du pastoralisme, Paris, 8 décembre 2014.

La face cachée du conflit centrafricain (ICG)

Programme de la cérémonie de rentrée politique de la CRPS

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CONVENTION REPUBLICAINE POUR LE PROGRES SOCIAL

 

JUSTICE-PAIX-DEVELOPPEMENT

 

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PROGRAMME OFFICIEL DE LA RENTREE POLITIQUE 2014-2015

 

LE 13 DECEMBRE 2014 A L'HOTEL LEDGER PLAZA BANGUI

 

 

HEURES

ACTIVITES

INTERVENANTS

7H30

Mise en place terminée

Protocole

8H00

Arrivée des Fédérations

Protocole

8H30

Arrivée des membres du Directoire Politique Provisoire

Protocole

8H45

Arrivée des Présidents des partis politiques, de la plate forme religieuse  et de la société civile

 

Protocole

9H00

Arrivée des Ambassadeurs et des Représentants des Organisations Internationales

 

Protocole

9H30

Arrivée du Président-Fondateur Nicolas TIANGAYE

 

-  Ouverture de la cérémonie

 

-  Présentation du cérémonial par le protocole

 

-  Présentation des membres du Directoire Politique Provisoire

 

-  Historique du parti par le Secrétaire National aux Affaires  

   Administratives

 

-  Remise de la lampe symbolique au Président 

 

-  Allocution du Président

 

-  Retrait des invités et cocktail dans le Hall de l'Hôtel LEDGER PLAZA

-  Fin de Cérémonie

Protocole

Président

 

Maurice LENGA

Maurice LENGA

 

1 Fille d'accueil

Me Nicolas TIANGAYE

Protocole

 

Programme de la cérémonie de rentrée politique de la CRPS

Deux milliards de FCFA du PNUD pour appuyer la réconciliation nationale en RCA

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APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-12-12 15:26:25 Le ministère de la Réconciliation nationale et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont signé vendredi à Bangui une convention de partenariat d’un montant de plus de deux milliards de FCFA.


Cette enveloppe va permettre au gouvernement centrafricain d procéder à la mise en œuvre du projet d'appui au processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale.

La convention a été paraphée du côté du gouvernement par la ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Florence Limbio, et sa collègue de la Réconciliation nationale, Jeannette Déthoua, et du côté du PNUD par le représentant résident, Aurélien Agbonency.


Selon une source officielle, cet accord va s'étendre sur trois ans, renouvelable.

‘'Le bénéficiaire de cet accord est le ministère de la réconciliation nationale auprès de la population pour qu'on puisse travailler pour ramener la paix en Centrafrique. Cet accord va permettre la vulgarisation de l'accord de Brazzaville, le forum national de Bangui et la consultation à la base'', a indiqué Jeannette Déthoua.


Selon elle, le document signé comporte des séries d'activités à mettre en œuvre dont la première partie démarre en début 2015.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=812009#sthash.ha0Ax7E5.dpuf

Deux milliards de FCFA du PNUD pour appuyer la réconciliation nationale en RCA

Lu pour vous : Centrafrique : l'EELRCA, un espace de réconciliation au cœur du conflit

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http://www.defap.fr    12/12/2014

 

Le pasteur Jean-Luc Blanc revient du Cameroun où il était allé participer à une rencontre des partenaires de l'Église Évangélique Luthérienne de République centrafricaine. Loin de Bangui et des rares médias s'intéressant à la Centrafrique, l'EELRCA, qui est en lien avec le Défap à travers la Colureum (Commission luthérienne des relations avec les Églises d’outre-mer), accomplit une œuvre cruciale d'apaisement et de réconciliation.

 

La réunion entre l’Église Évangélique Luthérienne de République centrafricaine (EELRCA)  et ses partenaires devait avoir lieu en novembre à Garoua Boulaï, ville frontière avec le Cameroun. En effet, si les grandes villes de la RCA ont été globalement sécurisées par la force internationale de l'ONU, les milices des deux bords, anti-balakas et Séléka, n'en continuent pas moins de semer la terreur sur les routes devenues impraticables. Le seul moyen de voyager dans la région Ouest du pays est de le faire dans un convoi militaire.  La réunion a donc été programmée à la frontière. Mais la veille de la rencontre des combats entre milices anti-balakas et l'armée camerounaise ont amené cette dernière à fermer la frontière.  D'un côté, il y avait donc l'ensemble des partenaires de l’Église et de l'autre, ses responsables !  Heureusement, certains partenaires vivant la plupart du temps en RCA ont pu apporter documents et informations récentes.

 

L'EELRCA, un espace de paix au cœur de la guerre

 

L'EELRCA est une Église importante dans le pays (plus de 500 paroisses réparties dans 7 régions et 27 districts), présente surtout dans la partie Ouest du pays (ville de Bouar, Bohong…). Pendant la période de troubles qui se poursuit encore aujourd'hui, l'EELRCA a tenu à continuer ses activités d'accompagnement des populations.

 

On aurait pu imaginer qu'un conflit de ce type ait poussé l’Église au repli sur soi. Il aurait pu paraître normal de protéger, défendre, accompagner uniquement  les membres de la communauté chrétienne. Ce choix aurait été d'autant plus compris que  le caractère religieux du conflit a souvent été mis en avant par les médias et certains protagonistes.  Mais, au contraire, l'EELRCA, consciente de sa mission auprès de toutes les populations, y compris musulmanes, a fait le choix d'œuvrer pour la paix et la réconciliation.

 

Au lendemain de la première attaque très meurtrière de la Séléka dans la région, en août 2013, le Président de l’Église Luthérienne, le pasteur Goliké, prenait l'initiative d'un rassemblement interreligieux à Bouar. Il s'agissait alors de restaurer la confiance et d'expliquer à la population les « vraies causes » du conflit en tentant de désamorcer tout ce qui pouvait en faire un conflit religieux local. Trois mille personnes ont répondu à son appel et  c'est là qu'a été créée la « Plateforme Inter-religieuse » toujours présidée par le pasteur Goliké. Divers observateurs  sont d'avis que s'il n'y a pas eu de massacre de grande ampleur dans la région, si les attaques de la Séléka n'ont pas dégénéré en conflits locaux entre chrétiens et musulmans, c'est en grande partie grâce à cette initiative de l’Église qui a permis un retour au calme pendant les mois qui ont suivi les premières  attaques.

 

Lorsque de nouvelles exactions ont été commises détruisant des villages de la région de Bohong, au lieu de se décourager, l’Église  s'est investie dans l'accueil des réfugiés dans ses locaux. Et lorsque les représailles des anti-balakas sont venues, en février 2014, et que ce fut le tour des musulmans de devoir se réfugier à la mosquée pour échapper à leurs agresseurs, c'est aussi l’Église Luthérienne qui, la première, est allée leur porter des vivres et les encourager, gagnant ainsi le respect des populations musulmanes désorientées. Pendant ce temps, le pasteur Goliké entretenait des relations avec les chefs des anti-balakas pour obtenir d'eux qu'ils n'attaquent pas le quartier de la mosquée où se trouvaient les réfugiés musulmans. La suite a montré qu'il avait été écouté. Et si la zone concernée aujourd'hui est calme, on peut affirmer que c'est en grande partie grâce à l'action de l’Église sur le terrain, au plus près des populations.

 

Et maintenant, il faut reconstruire….

 

Avec l'aide de ses partenaires américains (ELCA), l’Église Luthérienne est en train d'élaborer un programme ambitieux de réconciliation et de reconstruction. Quatre projets constitueront ce programme :

 

  • la réconciliation des communautés villageoises absolument nécessaire avant tout autre projet
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  • le travail d'écoute des traumatisés :  des formateurs à l'écoute des traumatisés ont été formés et doivent maintenant, eux-mêmes, en former d'autres afin de permettre une écoute la plus large possible des souffrances de toute une région.
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  • la formation à la paix : cet aspect de la reconstruction s'inspirera de ce qu'a fait l’Église Évangélique du Congo en collaboration avec le Défap après la guerre civile.
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  • la reconstruction de l'habitat et des infrastructures des villages. Quatre cents maisons individuelles dans treize villages seront reconstruites ainsi que des infrastructures telles que des centres de santé, des puits… Le matériel sera acheté et acheminé par l’Église et les habitants apporteront eux mêmes la main d'œuvre nécessaire à ces reconstructions.
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L'EELRCA, malgré toutes ses faiblesses et ses difficultés, a su montrer qu'il est possible pour l’Église de continuer à être missionnaire dans les pires des circonstances. Cela devrait en encourager d'autres…

 

Jean-Luc Blanc

 

Lu pour vous : Centrafrique : l'EELRCA, un espace de réconciliation au cœur du conflit

Les troupes internationales promettent de faire respecter l'autorité de l'Etat

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http://www.radiondekeluka.org   vendredi 12 décembre 2014 12:10

 

Les forces internationales déployées en Centrafrique se sont engagées une nouvelle fois à accompagner le gouvernement de transition centrafricain dans le processus de restauration de l'autorité de l'Etat. « Les groupes qui menacent les administrations vont être contactés dans un premier temps pour un dialogue. Et si jamais le dialogue ne suffit pas, on interviendra de manière beaucoup plus déterminée », a annoncé jeudi lors d'une conférence de presse à Bangui, le commandant Laurent Bastide, conseiller en communication de l'opération française Sangaris. « Voilà déjà une expression de Sangaris. Si jamais, il y a à nouveau des pressions exercées à l'endroit des administrations, Minusca et Sangaris ne seront pas sans réaction, c'est certain », a assuré le commandant Laurent Bastide.


Les forces internationales promettent de faire respecter « les mesures de confiance », adoptées par Bangui et la communauté internationale au début de la crise centrafricaine et qui sont contenues dans la résolution 2127 du Conseil de sécurité. Ces mesures interdisent aux groupes armés de porter des armes en public et prévoient le cantonnement des hommes en armes et des milices actives en Centrafrique. « Attention, si les mesures de confiance ne sont pas respectées, il y aura la réaction de Sangaris. Les choses sont bien claires », a averti l'officier français.

Lundi dernier, le président du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire) Alexandre-Ferdinand Nguéndet avait demandé la révision de ces mesures de confiance. « Le contexte n'est plus le même », avait-il expliqué, à son retour de Bambari où sa garde avait essuyé des tirs attribués à des combattants ex-Séléka.

Les troupes internationales promettent de faire respecter l'autorité de l'Etat

Catherine Samba Panza sollicite à nouveau la CPI

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https://www.cameroon-tribune.cm   12 Décembre 2014 Sainclair MEZING

 

La présidente de  la Transition invite cette juridiction internationale à enquêter sur les crimes et atrocités commis dans son pays.

 

En séjour à New York aux Etats-Unis, dans le cadre des assises de la 13e assemblée générale des Etats-parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), Catherine Samba Panza a, à nouveau, interpelé cette juridiction internationale sur les crimes et autres atrocités commis pendant la crise dans son pays. En réponse à une requête des autorités centrafricaines en mai dernier, la CPI a ouvert une enquête en septembre dernier sur ces crimes. Mme Samba Panza reconnaît tout de même que cette décision a ravivé l'espoir d'une justice dans l'esprit de certains Centrafricains, tout en faisant comprendre aux auteurs de ces abominations qu'ils ne seront jamais à l'abri des poursuites. Raison pour laquelle la présidente de la Transition reste convaincue que le retour à la paix et à une véritable réconciliation passe nécessairement par une justice équitable. «Si nous voulons œuvrer pour obtenir une paix et une réconciliation durable entre tous les Centrafricains, nous ne pouvons fermer les yeux sur ces crimes. Pour sceller la réconciliation et rétablir durablement la paix en Centrafrique, il faut que la justice soit rendue aux victimes, dans un pays dont les fondations se sont écroulées et où la justice a jusque-là disparu», assure-t-elle.

 

Dressant un état des lieux de la situation, la présidente de la Transition parle de la plus grande crise de l’histoire de la Centrafrique. «Depuis août 2012 au moins, la République centrafricaine est profondément ébranlée par l'une des crises les plus graves de son histoire récente. Je parle ici d'un conflit armé dans lequel les atrocités et les crimes les plus odieux ont été commis», souligne-t-elle. Au chapitre de ces exactions, elle cite pêle-mêle : «des viols, d’autres formes de violences sexuelles et à caractère sexiste» avec pour principales cibles les femmes et les enfants.  Dans un communiqué publié lundi dernier à New York, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) mentionne que sur 2,3 millions d’enfants touchés par la crise en Centrafrique, 10 000 enfants auraient été enrôlés par des groupes armés et plus de 430 autres tués et mutilés l’année dernière.

Catherine Samba Panza sollicite à nouveau la CPI

Le Maroc et la Centrafrique explorent les moyens de renforcer la coopération dans les domaines d'équipement et de transport

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French.china.org.cn  le 13-12-2014

 

Le ministre marocain de l'Equipement, du transport et de la logistique Aziz Rebbah a eu, jeudi à Rabat, une réunion de travail avec le ministre centrafricain de l'Urbanisme, de l'habitat et des édifices publics Carlo Kamoun, en vue de renforcer la coopération dans leurs domaines de compétences.

 

Les discussions ont ainsi porté sur différents axes de coopération dans les domaines de l'équipement, du transport et de la logistique, notamment la formation dans le secteur aéroportuaire et l'assistance technique marocaine pour l'étude et la construction du réseau routier de Bangui, selon un communiqué publié vendredi par le0 ministère marocain de l'Equipement.

 

A cette occasion, M. Rebbah a fait part de son engagement à assister et à faire bénéficier la Centrafrique de l'expérience marocaine dans différents secteurs, notamment ceux évoqués par la partie centrafricaine.

 

Lors de cette rencontre, les deux parties ont également évoqué les relations amicales liant le Maroc et la Centrafrique, exprimant leur volonté d'asseoir un cadre de coopération fructueux.

 

Source: Agence de presse Xinhua

Le Maroc et la Centrafrique explorent les moyens de renforcer la coopération dans les domaines d'équipement et de transport
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