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Homélie prononcée par Mgr l'Archevêque de Bangui à la messe de clôture du pèlerinage diocésain de Ngukomba (06 décembre 2014)

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 IMMACULÉE CONCEPTION 2014

 

(Gn 3,9-15.20 ; Ps 122 ; Ep 1,3-6.11-12 ; Lc 1,26-38)

 

« JE SUIS L’IMMACULÉE CONCEPTION »

 

« Quelle joie quand on m’a dit, allons à la maison du Seigneur ». Ces mots sont ceux du chant joyeux des pèlerins de Jérusalem à leur arrivée devant le Temple (Ps 122,1). Les pèlerins de Jérusalem étaient en joie parce qu’ils arrivaient en présence de Dieu dans la ville sainte. Comme ces pèlerins de Jérusalem, nous sommes joyeux d’être ici à Ngukomba. Notre coeur est plein de joie à cause de la présence de Dieu qui remplit cette montagne de Ngukomba. Le Christ est ici et c’est Lui qui fait notre joie. C’est lui qui fait la joie de notre Eglise ; cette église du large qui est allée au-delà de la peur pour se mettre en route à la rencontre de notre Mère, l’Immaculée Conception.

 

Chers frères et soeurs,

 

Le Pape Jean XXIII a dit : « Quand on a une maman, on a tout ». Cela est vrai pour la vie quotidienne. Mais cela est aussi vrai pour la vie spirituelle. Sans Marie comme mère, la vie chrétienne, notre vie du disciple n’a pas de sens. Sans Marie comme mère, nous manquons de chaleur, de soins, de sécurité et d’amour. Sans Marie, nous manquons de modèle.

 

Aujourd’hui, sur le chemin de Noel, nous marquons une étape importante. Nous nous arrêtons pour célébrer dans la joie et la lumière la solennité de l’Immaculée Conception. Anne et Joachim, les parents de Marie sont à l’honneur. Mais la gloire est à Dieu qui comble Marie de sa grâce. Jésus Christ Sauveur est au centre de cette célébration parce que Dieu a préparé Marie à être sa future mère.

 

Aujourd’hui, nous contemplons l’oeuvre merveilleuse et gratuite de Dieu en Marie. Nous célébrons la gratuité absolue du don de Dieu. Nous reconnaissons Marie comme la « fille de la grâce » qui crie plus haut que Paul : « C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce à mon égard n’a pas été stérile » (1 Co 15,10). L’immaculée conception. Qu’est que cela signifie ?

 

Le nom « Immaculée Conception » fut une énigme pour la jeune Bernadette lorsqu’elle l’avait entendu de la bouche de la vierge au cours d’une apparition à Lourdes. Bernadette SOUBIROUS, la bergère illettrée de 14ans, était obligée de redire ce nom à chaque pas pour ne pas l’oublier avant de le communiquer à son curé.

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Aujourd’hui encore, le nom fait difficulté et beaucoup confondent Immaculée Conception et Maternité Virginale. En se proclamant « Immaculée Conception », Marie se fait connaître à l’Église en utilisant la langue de l’Église. Elle montre que le pape Pie IX avait agi selon la vérité de foi en définissant quatre ans plus tôt (1854), son privilège unique en ces termes : « La Bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel… ». La proclamation de cette vérité de foi a sa racine dans la tradition qui invoquait déjà la Vierge comme « sainte Marie, Mère de Dieu ». Selon le Dogme de l’Immaculée Conception, Marie est née intacte. Elle est une créature déjà préservée et sauvée du péché et de ses conséquences. La Vierge sauvée par avance du péché et de ses conséquences annonce la réussite de l’oeuvre de salut. Elle est le signe du renouvellement de la création et d’un nouveau commencement, l’aurore de la nouvelle humanité. Elle bénéficie du plus grand privilège jamais accordé à une femme dans l’histoire du salut.

 

Néanmoins, à l’Immaculée Conception, nous ne célébrons pas seulement la sainteté de Marie. Cette fête nous rappelle aussi notre régénération par le baptême et notre vocation à la sainteté. « Soyez saints car moi le Seigneur votre Dieu je suis saint » dit le Seigneur en Lev 19,2. La sainteté signifie d’abord accueil des dons de Dieu (dons de foi, d’amour, de vie, de miséricorde et de service de ses frères et soeurs). Saint Paul dans la deuxième lecture (Ep 1,3-12), rappelle notre vocation à la sainteté. Pour lui, depuis toujours et avant la création du monde, sans aucun mérite de notre part, « Dieu nous a bénis et choisis dans le Christ pour que nous soyons dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard… ». Si Dieu nous a choisis pour être saints, la sainteté est notre engagement, la tâche que Dieu nous a confiée, et que nous devons réaliser chaque jour.

 

Qu’est-ce que notre baptême a changé dans notre manière de vivre ? Quelle attitude avons-nous vis-à-vis de Dieu ? Que faisons-nous des dons reçus de Lui ? Comment nous comportons-nous à l’égard de nos frères et soeurs ? Vous souvenez-vous, chers frères et soeurs ? Vous souvenez-vous d’avoir rejeté le diable et ses manières le jour de votre baptême ? Pourquoi, avons-nous encore tant de peine à nous démarquer du mal et de ses agents ? Pourquoi continuer à nourrir la haine, la vengeance et la destruction ?

 

Chers frères et soeurs, dans la finale de la première lecture, Adam appelle sa femme « ‘‘Êve’’, c’est-à-dire la ‘‘vivante’’, parce qu’elle fut la mère de tous les vivants » (Gn 3,20). Ce nom est un acte de foi à la vie vécue et transmise par la mère en union avec le père. Il est donné à la première femme après que Dieu ait prononcé le jugement miséricordieux qui annonce les sanctions de la première désobéissance. Celle qui prend sa source dans le péché d’orgueil, d’envie et de méfiance.

 

En effet, se méfiant de Dieu et de sa parole, l’homme et la femme ont préféré obéir au serpent qui leur a promis deux choses : 1) la possibilité d’une expansion de la nature humaine au-delà des limites que Dieu a fixées lors de la création ; 2) l’intensification de la vie, non seulement dans le sens d’un enrichissement intellectuel, mais dans le sens d’une maîtrise des secrets qui dépassent l’homme. Le serpent tentateur représente l’idole type. Il apparait à ses victimes dans un décor magique. Le voyant, Adam et Êve pensent pouvoir acquérir le savoir propre à Dieu en cédant à des procédés magiques comme celui consistant à manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

Leur transgression traduit leur refus d’être ce qu’ils sont. Leur transgression traduit leur volonté de s’arroger une prérogative divine ; la prérogative de décider de ce qui est bien ou mal indépendamment de la Loi de Dieu. Ils veulent devenir dieux sans Dieu et même contre Dieu. Ils veulent renverser l’ordre des valeurs, déclarant bien ce qui est mal et mal ce qui est bien. Is 5,20 dénonce ce péché radical : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal ». Mi 6,8 révèle l’attitude que devrait avoir tout homme :

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« " On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi : rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. "». Am 5,14 ajoute : « Recherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez, et qu'ainsi Yahvé, Dieu Sabaot, soit avec vous, comme vous le dites ».

 

Après la désobéissance, Adam et Êve découvrent la tromperie. « Leurs yeux s’ouvrirent à tous deux », sans qu’ils ne deviennent divins. Dieu s’approche d’eux pour engager un dialogue avec eux. Pris de peur, le couple se cache, cherche à couvrir sa nudité, symbole de sa culpabilité, sa honte et son insécurité. Dieu commence son interrogatoire par une question simple à Adam : « Où es-tu ? ». Où es tu mon frère ? Toi qui te caches derrière le péché et la honte qui te dévorent ? Le Seigneur vient te chercher. Il vient te chercher, toi. Il vient t’appeler en ton nom.

 

- Où es tu, toi le jeune qu’on a armé, drogué et envoyé pour voler, tuer, bruler des villages ? Sors de ces groupes armés, déposes ton arme et reprends le chemin de la formation pour te construire et participer au développement de la Centrafrique.

 

- Où es tu, toi le chef de milice qui manipule, t’enrichit sur le dos des pauvres en semant la peur, la mort et la désolation ? Sors de la rébellion ! Viens faire acte de contrition pour te réconcilier avec ta communauté et retrouver la paix du coeur et de l’âme.

 

- Où es tu, toi la mère ou la soeur qui entretient le feu de la confrontation armée par tes mensonges et tes incitations à la haine et à la division ? Sors de ta colère et de ton désir de vengeance pour dire désormais les mots de la paix, du pardon et de la réconciliation. Ainsi, tu engageras tes enfants et tes frères sur le chemin du bien.

 

- Où es tu, le politicien qui te cache derrière le prétexte d’une crise prétendument religieuse pour assouvir ton désir de vengeance personnelle et conquérir le pouvoir par la violence ? Sors de là, revois ton projet politique et ton engagement pour un mieux être de ce peuple qui ne connaît que la brimade depuis trop longtemps déjà.

 

- Où es tu, toi qui fournis les armes et te caches derrière les groupes armés pour te positionner et avoir des parts de marché ? Où es tu ? où es tu ? Où es tu ?

 

Le Seigneur vient te chercher. Il te parle. A toi comme à Adam et Eve, il vient proposer des lois pour t’aider à vivre en harmonie avec tout homme, en paix, en liberté et grandir en humanité. A toi, il dit : « Un seul Dieu tu adoreras » ; « ne tues pas » ; « honore ton père et ta mère » ; « Tu n'auras pas dans ton coeur de haine pour ton frère » (Lv 19,17) ; «Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18). Que faisons-nous des commandements de Dieu ?

 

Dans sa seconde réponse à Dieu qui le questionne, l’homme dénonce et trahit la femme. Il se désolidarise de la faute et tend à mettre la charge sur Dieu : « C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'ai mangé !» (Gn 3,12). Cette réponse paraît un reproche contre Dieu en qui l’homme voit la cause dernière de ce qui est arrivé. C’est aussi le signe d’une communion brisée entre les humains. Le péché commis ensemble n’a pas uni, mais isolé Adam et Êve devant Dieu. Le Seigneur se tourne alors vers la femme et lui demande : « Qu'as-tu fait là ?». La femme fuit sa responsabilité et dit à Dieu : « C'est le serpent qui m'a séduite, et j'ai mangé » (Gn 3,13).

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Le dialogue de Dieu avec Adam et Êve éclaire ce que nous vivons en ce moment dans notre pays. On tue, on brûle les maisons, on fait des enlèvements, mais on accuse toujours l’autre d’être responsable. On ne commence pas encore à s’interroger sur sa part de responsabilité. On juge l’autre. On le condamne. Les auteurs de crimes odieux n’ont pas honte, ni peur, ni sentiment de culpabilité.

 

Dans son verdict, Dieu respecte la liberté d’Adam et Êve, les condamne et leur donne la possibilité de se convertir. La condamnation touche différentes sphères de la vie humaine : sexualité et mariage, naissance et mort, travail et nourriture, relation entre les hommes et le monde animal. Dieu manifeste sa miséricorde à l’homme et à la femme de plusieurs manières : Adam et Êve ne sont pas anéantis, ni maudits ; Dieu vient à leur aide en leur confectionnant des vêtements de peau, signe qu’il ne les abandonne pas ; il annonce qu’ils auront une postérité ; Adam et Êve mourront mais survivront à travers leurs descendants ; la domination du serpent sera vaincue par la descendance de la femme.

 

Chers frères et soeurs, Marie est affranchie de toutes les conséquences que le péché a introduit dans la nature humaine héritée d’Adam et Êve : ni inclination au mal, ni déséquilibre entre la sensibilité et la raison, ni désharmonie entre le corps et l’âme. L’être de Marie tout entier est orienté à l’amour gratuit de Dieu. Néanmoins la vie qui s’inaugure à l’Immaculée Conception est une vie progressive dans la lumière et l’obscurité de la foi. Le privilège de l’Immaculée Conception ne diminue pas la liberté de Marie. À l’annonciation, elle délibère, s’informe, afin de mieux dire le « oui » qui est attendu d’elle dans un projet où la gloire de Dieu et le salut des hommes sont engagés.

 

Dans l’évangile que nous avons écouté (Lc 1,26-38), la double intention de l’évangéliste Luc est de mettre en lumière la conception virginale de Jésus et son origine divine. Au début de l’évangile situé entre l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste à Zacharie et la Visitation d’Elisabeth, Dieu par l’ange Gabriel révèle la mission qu’il confie à Marie : « Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin » (Lc 1,30-33). Avant de lui faire cette grande révélation, l’ange donne un très grand nom à Marie : « comblée de grâce » qui signifie « favorisée de Dieu ». Souvent Dieu change le nom de celui à qui il confie une mission importante (Abraham, Pierre, Paul…).

 

Le nom « comblée de grâce », indique que Marie est inscrite dans une destinée universelle. Avec la grâce de l’Immaculée conception, Marie est la première créature à bénéficier du rapport positif que le Christ a établi avec le Père avant même son Incarnation. L’oeuvre de Dieu en Marie est absolument gratuite. Le nom « comblée de grâce » est suivi de l’expression « le Seigneur est avec toi » qui souligne l’assistance que Dieu accorde à ceux à qui il confie une mission importante : juges, rois, prophètes, prêtres. Le résultat de l’action de Dieu en Marie est merveilleux : une nouvelle création. Dieu fait de Marie le « Temple de Dieu », le « sanctuaire de l’Esprit Saint », « la femme du oui au Seigneur » pendant toute sa vie.

 

Marie immaculée est le signe que Dieu n’a pas abandonné l’homme à lui-même, mais le sauve à travers son Fils, lieu d’une nouvelle rencontre entre le ciel et la terre, entre la sainteté et la fragilité, entre Dieu et l’homme. Êve a rallié son mari Adam à sa révolte contre Dieu. Maintenant, c’est Marie qui va s’associer à son mari Joseph pour réaliser dans l’obéissance le dessein transcendant de Dieu pour le salut des hommes. Marie s’est laissée façonnée et habitée par la Parole de Dieu. Contrairement à Êve qui a désobéi au commandement de Dieu, le récit de l’annonciation se termine par la réponse favorable de Marie à l’ange prononcée avec une foi humaine, intelligente et proportionnée : « " Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! "» (Lc 1,38). La foi de Marie se traduit par une espérance et un engagement abandonnant tout projet personnel. Marie est servante du Seigneur comme Abraham, Moïse, David… …/… 5

 

Une telle disponibilité montre qu’elle s’est déjà préparée intérieurement. Par elle, nous sommes tous aimés du Seigneur. Avec elle, nous sommes comblés de grâce. La grâce du verbe, celle de la parole à promouvoir dans le dialogue entre factions, dans nos communautés et nos familles. Nous ne pouvons plus, aujourd’hui, attendre trop longtemps de nous mettre aux pieds de l’arbre à palabre pour traiter du problème centrafricain entre centrafricain. C’est pourquoi, nous soutenons l’idée d’un dialogue national. Mais ce dialogue doit être initié à la base de notre société. C’est dans les villages et les villes que nous pouvons porter à terre les semences d’une Centrafrique réconciliée avec elle-même, une Centrafrique qui a pris conscience de ses erreurs et qui prend l’option de les corriger pour se relever.

 

Alors, pourrons-nous accueillir la grâce de la réconciliation et de l’unité qui font les peuples solidaires, forts face à l’épreuve et heureux. Faisons-nous à nouveaux à l’idée de vivre en harmonie avec tous nos frères. Ceux qui parlent comme nous ou pas. Ceux qui mangent comme nous ou pas. Ceux qui habitent dans le même quartier que nous ou pas.

 

Nous avons encore sous les yeux tout le mal et la destruction que la confrontation et la désunion peuvent occasionner. Le moment est venu de s’arrêter. De faire place à la grâce du pardon reçu aujourd’hui pour tourner la page, se revoir à nouveau dans les yeux et marcher à nouveau ensemble. Nous souhaitons tous le retour de la paix pour permettre à chacun de vivre de son travail et d’élever ses enfants. Cette paix ne sera jamais de retour si nous ne pardonnons pas.

 

Avec Marie, nous pouvons être comblés de la grâce de la vérité. Celle qui nous interdit de faire courir les rumeurs, de mentir aux autres, de les détourner des vrais problèmes pour les plonger dans la haine, le désordre.

 

Chers frères et soeurs,

 

Notre responsabilité en temps de crise est d’être des artisans de paix et d’unité, des messagers d’amour et de vérité, les promoteurs du pardon et de la non-violence, les semeurs de la persévérance et de l’espérance.

 

Que la Vierge, mère de l’Oubangui, soit pour chacun une mère toujours disponible… Comme Marie, rendons-nous disponibles à accueillir l’impulsion que l’Esprit saint donne à notre capacité d’agir et de sentir. Qu’avec Marie, nous collaborions à la construction d’une Centrafrique plus paisible, plus unie et plus fraternelle.

 

Que l’Immaculée Conception nous dirige tout au long de notre pèlerinage de foi.

 

Amen !

 

 

 

Homélie prononcée par Mgr l'Archevêque de Bangui à la messe de clôture du pèlerinage diocésain de Ngukomba (06 décembre 2014)
Homélie prononcée par Mgr l'Archevêque de Bangui à la messe de clôture du pèlerinage diocésain de Ngukomba (06 décembre 2014)

MOTION DE SOUTIEN ADRESSÉE AU GENERAL DE DIVISION ABDOULAYE MISKINE

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Nous, jeunes de la diaspora du FDPC (Front Démocratique du peuple Centrafricain), réunis en conclave, ce 06 Décembre 2014, à Londres, sur convocation du président FDPC Europe Mr KOSSI BADA MICHEL enfin de montrer un soutiens indéfectible au General de division Abdoulaye Miskine.

 

· Considérant l’engagement du General de Division Abdoulaye Miskine pour le soutien permanent au maintien de la paix, à la sécurisation et à la stabilité de notre pays, la République centrafricaine.

 

· Considérant le souci permanent du General de Division Abdoulaye Miskine de mener à terme, le processus démocratique du pays, avec la matérialisation récente d’entrer avec les autorités Centrafricaine dans les négociations.

 

· Considérant la réussite avec laquelle son Excellence Mr Denis Sassou Nguesso

Président de la République du Congo dans la médiation dans la crise dans notre nous

souhaitons lui dire merci, en temps qu’un grand homme de paix, son aide a été

primordiale dans la libération du General de Division Abdoulaye Miskine.

 

· Considérant l’engagement et l’amour pour la République Centrafricaine de l'ancien

ministre d'État centrafricain Karim Mekassoua, qui saute toujours au chevet des

centrafricains quand ils sont dans les conditions difficiles dans le monde nous souhaitons

lui remercier de cette nième médiations qui aidera à faire revenir la paix en Centrafrique.

· Nous jeunes de la diaspora du FDPC (Front Démocratique du peuple Centrafricain),

encourageons le Président de la République Excellence Mr Denis Sassou Nguesso à poursuivre l’assainissement dans la médiation enfin d’instaurer un Etat paisible et

prospère en Centrafrique.

 

Prions le Dieu Tout-puissant de continuer à donner santé, sagesse et intelligence au General de Division Abdoulaye Miskine pour poursuivre son plan de paix d’unité et de démocratie de notre pays la Centrafrique.

 

Je vous remercie.

 

Fait à Londres, Le 06 Décembre 2014

 

Les signataires :

 

M. KOSSI BADA MICHEL

Mme MAPOUKA SIMONE

M. AZOUKA ALPHONSE

M. YAKOUZOU JEROME

M. MOHAMMED SEDOU

 

Contact : +44 774 261 2274 Email : mkossibada@yahoo.fr

MOTION DE SOUTIEN ADRESSÉE AU GENERAL DE DIVISION  ABDOULAYE MISKINE

L'ancien ministre gabonais des Affaires étrangères, Jean Ping sur RFI

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Invité Afrique RFI

 

Par Sébastien Nemeth RFI samedi 6 décembre 2014

 

Plusieurs partis de l'opposition gabonaise, de la diaspora, de la société civile ou encore de syndicats sont réunis depuis hier et jusqu'à dimanche, autour d'un Congrès pour l'alternance. Une initiative pour échanger idées et projets en vue de dénoncer les dérives du président Bongo, et notamment lui barrer la route à l'élection de 2016. Parmi les personnalités présentes, figure Jean Ping. Ancien ministre gabonais des Affaires étrangères, et ex-président de la Commission de l'Union africaine, il s'impose toujours comme l'un des plus virulents opposants à Ali Bongo.

 

RFI : Vous avez eu des propos assez virulents vis-à-vis du président Ali Bongo, le chef de l’Etat a dit que vous n’aviez que de la haine pour lui et son parti. Qu’est-ce que vous lui répondez aujourd’hui ?

 

Jean Ping : Je n’ai de haine vis-à-vis de personne, je n’ai pas de haine, je pense simplement qu’il est incapable et qu’il fallait mieux d’aller se voir voir ailleurs, c’est tout. Il est tout le temps en voyage et il laisse le pouvoir à une sorte de régence que les Gabonais ont appelé la Légion étrangère et qui a suscité des remous en parlant de relents de xénophobie. Ce n’est pas du tout le cas, il faut appeler un chat, un chat, un chien, un chien, c’est tout.

 

Comment comptez-vous incarner le renouveau alors que vous-même êtes issu de l’ancien système ?

 

Avez-vous posé cette question à Macky Sall, qui était le Premier ministre de Wade, et qui a mis en place une démocratie ? Avez-vous posé cette question au Burkina Faso, aux anciens ministres de Compaoré, qui sont en train de mettre en place une véritable démocratie  ? J’ai servi à cette époque-là, un régime qui, d’après moi, répondait aux critères que je me faisais du pays. Je me suis peut-être trompé, mais je ne le regrette pas. Les temps ont radicalement changé. Et le pouvoir pense qu’il peut faire entrer le Gabon dans l’histoire à reculons, en restaurant la dictature. Dans des circonstances comme ça, partout ailleurs, il ne reste que la rue. Aujourd’hui, c’est l’aire de la démocratie, ce n’est pas celle du retour au pillage des ressources du pays, c’est fini ! L’Afrique a été au début de son indépendance, partout, sous des régimes de parti unique, de dictatures, parce qu’on estimait à l’époque qu’il fallait créer une nation. Pour cela on avait des Etats mais pas de nations. Les résultats ont été catastrophiques ! Ceux qui ne comprennent pas ça n’ont qu’à se faire voir ailleurs. Moi je comprends, j’ai compris.

 

Vous avez été dans le même gouvernement qu’Ali Bongo, vous avez été membre de sa famille en tant que beau frère, que pensez-vous des conclusions du dernier livre de Pierre Péan qui dit qu’il aurait été adopté ?

 

C’est vrai que j’ai eu deux enfants avec sa sœur, mais je ne le considère pas comme un beau-frère. Avez-vous les papiers qui attestent que j’ai été son beau-frère ? Considérez-vous que le fait d’avoir un enfant signifie que vous avez des liens de famille et de sang avec cette famille ? Pensez-vous qu’il faut accepter n’importe quoi de n’importe qui parce que vous auriez été de la même famille ? Ça, c’est ce que dit le pouvoir pour se donner bonne conscience, mais je n’ai rien à voir avec lui, ni avec sa famille.

 

Ça tombe bien que vous parliez de papier, justement Pierre Péan dans son livre a avancé un certain nombre de conclusions sur sa supposée adoption, que pensez-vous de cet ouvrage ?

 

Mais le Gabonais en parle depuis dix ans. Nous avons un collègue qui s’appelle Luc Bengone Nsi qui a fait un livre à ce sujet et ce que dit Péan aujourd’hui a été démontré par Monsieur Bengone Nsi il y a dix ans. Nous avons déposé des plaintes. Une première concerne le maire du 3e arrondissement de Libreville, qui a délivré un faux, personne ne met en doute ce fait. Deuxième plainte : Monsieur Ali Bongo a utilisé ce faux comme pièce dans la confection de son dossier pour la candidature à la présidence de 2009, donc il y a faux et usage de faux, c’est indiscutable. D’autres camarades de l’UPG ont déposé une autre plainte, une troisième donc, pour demander la destitution du chef de l’Etat. Alors vous allez me dire que Le Monde, récemment, a publié un article. Moi, je vous affirme catégoriquement que Le Monde a été ou influencé, ou manipulé, ou trompé.

 

Donc le document d’état civil publié par Le Monde, qui prouverait qu’Ali Bongo est bien né à Brazzaville en 1959, fils d’Omar Bongo et Joséphine, pour vous c’est également une fausse pièce ?

 

Je vous dis que c’est une nouvelle fausse pièce  ! Allez à Brazzaville vous renseigner, allez à Nantes c’est un faux.

 

Concernant cette histoire d’adoption, aviez-vous vous-même des doutes depuis longtemps comme vous le connaissez de longue date ?

 

Moi je crois simplement que quand je suis arrivé au Gabon, je ne posais pas la question, j’ai vu ce que j’ai vu et pour moi ce n’était pas un problème, jusqu’à ce que le doute nous gagne, jusqu’à ce qu’aujourd’hui, on a des convictions. Pourquoi a-t-il produit un faux ? Et on lui demande des choses très simples, il n’a qu’à faire un test ADN, pourquoi le refuse-t-il ? Il pourrait clouer le bec à l’opposition en disant « Voici mon ADN ! », il y a anguille sous roche.

 

Le cas burkinabè est très discuté en Afrique, Pensez-vous qu’il puisse également toucher le Gabon et servir d’exemple ?

 

On ne peut pas transposer le cas d’un pays automatiquement sur un autre. Je voudrais vous dire qu’Hollande a été clair et net à Dakar, il a mis en garde un certain nombre de pays. C’est fini l’usurpation.

 

Pourtant le président Bongo dit qu’on ne touchera pas à la Constitution donc il n’y aura pas de limite de mandat ?

 

Mais Dakar c’était aussi le respect des règles démocratiques et quand il a parlé de la Tunisie, ce n’était pas une modification de la Constitution.

L'ancien ministre gabonais des Affaires étrangères, Jean Ping sur RFI

Opération Sangaris: un an après, les violences perdurent en RCA

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Par RFI 05-12-2014 à 09:37

 

Le 5 décembre 2013, la France, sous mandat onusien, lançait l'opération Sangaris en Centrafrique. L’intervention était destinée à mettre fin aux violences. 2 000 soldats français ont ainsi été chargés d'accompagner les troupes africaines puis les casques bleus dans leur mission de sécurisation du pays et de protection des populations. Les forces françaises ont perdu trois hommes en un an. Elles ont à leur actif quelques réussites notables, mais elles ont aussi dû revoir leurs ambitions à la baisse en se heurtant, dès le premier jour, à la réalité du terrain. Un an après, la situation s'est un peu améliorée sur le plan sécuritaire, mais la mission n'est pas accomplie pour autant.

 

Aujourd'hui encore, Bangui est prise de poussées de fièvre épisodiques. Début octobre, un homme a lancé une grenade sur un marché bondé. Plus d'une semaine de violences s’en est suivie, faisant 11 morts et plus de 200 blessés.

 

La capitale centrafricaine se fait peur parfois aussi, comme quand des éléments de la Seleka, cantonnés dans deux camps de la ville, ont menacé de faire sauter un dépôt de munitions pour protester contre leurs conditions de vie et leur expulsion supposée. Ou encore quand la prison centrale s'est mutinée.

 

La situation sécuritaire à l'intérieur du pays toujours explosive

 

Mais c'est désormais la Minusca qui est chargée de rétablir l'ordre. Très rapidement, trop rapidement estiment certains, la Sangaris a allégé sa présence à Bangui pour se déployer en province, pour rouvrir la route qui approvisionne Bangui depuis le Cameroun et pour accompagner le déploiement des troupes africaines puis onusiennes.

 

Malgré cela, la situation sécuritaire à l'intérieur du pays demeure explosive. A Bambari, le cycle de violences et de représailles ne s'enraye pas depuis le mois de mai. Dans la zone de Kaga-Bandoro et Batangafo, aux confins des zones d'influences anti-balaka et Seleka, les frictions sont récurrentes et parfois très meurtrières, malgré la présence des soldats français.

 

Aujourd'hui, les Casques bleus poursuivent leur montée en puissance. Ils devraient atteindre leur pleine capacité opérationnelle d'ici le mois d'avril 2015. Alors seulement la France pourra envisager un désengagement progressif de Sangaris.

Opération Sangaris: un an après, les violences perdurent en RCA

Centrafrique : Ban Ki-moon rencontre la présidente de la transition à New York

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French.china.org.cn  le 07-12-2014

 

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rencontré vendredi à New York la présidente de la transition de la République centrafricaine, Catherine Samba-Panza, alors que la situation dans le pays reste fragile.

 

"Ils ont noté que, malgré quelques progrès, la situation humanitaire sécuritaire reste fragile et la présidente Samba-Panza a exprimé ses regrets pour les pertes dont a souffert la Mission des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) en octobre", a précisé le porte-parole de M. Ban dans un communiqué.

 

Le 9 octobre, un convoi de l'ONU avait été attaqué par des hommes armés non identifiés dans la capitale centrafricaine Bangui, causant la mort d'un Casque bleu et en blessant huit autres.

 

M. Ban et Mme Samba-Panza ont convenu qu'il fallait faire des progrès rapidement vers un processus politique inclusif. Le chef de l'ONU s'est félicité de l'annonce de l'organisation du Forum de Bangui dès que possible l'an prochain et de la volonté d'achever le processus électoral avant août 2015.

 

Il y a un an, Bangui était capturée par les anti-Balaka, une milice chrétienne, entraînant le déplacement d'un demi-million de personnes et de nombreux morts parmi les civils.

 

La Coordonnatrice humanitaire principale dans le pays, Claire Bourgeois, a rappelé vendredi que ces affrontements ont laissé des blessures profondes au sein des communautés qui ont encore du mal à vivre côte à côte aujourd'hui.

 

Pour sa part, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a rappelé que plus de 850.000 personnes sont toujours déracinées aujourd'hui et plus de 2,5 millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire.

 

Parmi ces déracinés, plus de 187.000 ont fui dans les pays voisins l'an dernier, portant le nombre total de réfugiés centrafricains dans la région à plus de 420.000, principalement au Cameroun et au Tchad. Il y a également toujours environ 430.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays.

 

Source: Agence de presse Xinhua

Centrafrique : Ban Ki-moon rencontre la présidente de la transition à New York

« N’oubliez pas la RCA ! »

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PARIS, 5 décembre 2014 / PRN Africa / — En RCA, 2014 aura été marquée par de profonds bouleversements : partition de facto du pays[1] ; persécution et fuite des populations musulmanes centrafricaines (184 939 personnes[2] en un an vers des pays tiers), ou enclavement de celles-ci, essentiellement à Bangui, la capitale, et dans l'Ouest du pays ; dégradation du contexte sécuritaire avec d'importants regains de violence et d'affrontements en août et en octobre à Bangui (dont les grands axes sont pourtant intensément patrouillés par les forces internationales).

 

L'insécurité, notamment sur les axes routiers et d'approvisionnement menant vers le Cameroun et le Tchad, empêche toujours toute relance économique et désormais c'est l'économie de prédation qui prévaut. Une insécurité qui concerne désormais aussi le personnel humanitaire. En effet, le nombre d'incidents répétés, plus ou moins violents, impliquant et/ou visant des ONG est en nette augmentation depuis que la RCA est en crise (41 incidents en un an pour la section française de MSF). Paroxysme de cette tendance : le 26 avril dernier, 19 civils non armés – dont trois employés centrafricains de MSF – ont été assassinés au cours d'un vol à main armée à l'hôpital de Boguila, dans le Nord du pays. Pour Claude CAFARDY, chef de mission adjoint MSF, de retour de cinq mois en RCA: « La situation en Centrafrique, en cette fin d'année, est loin d'être « normalisée ». Le « job » n'a pas été fait contrairement à ce que le ministère de la défense français peut affirmer. La violence est certes plus sporadique, moins massive, mais toujours présente et d'un niveau important. Le contexte reste imprévisible et volatile ; tout peut rapidement dégénérer. »

 

Malgré la mise en place d'un calendrier fixant des étapes visant à reconstruire le pays (désarmement, préparation d'élections en juin prochain etc.), dans les faits, l'Etat centrafricain demeure fantomatique. Les services publics, notamment sanitaires, sont à terre. Il y a peu de personnel médical qualifié et ce dernier n'a – pour la plupart – pas regagné son poste au sein de centres de santé pillés ; les difficultés logistiques sont importantes ; et l'accès aux soins ou aux médicaments n'est pas une évidence pour la majorité des malades et patients. Si depuis un an, quelques progrès ont tout de même été constatés et obtenus grâce à l'augmentation du nombre d'acteurs de l'aide et de moyens sur le terrain, en l'absence de système de Santé public fonctionnel, les ONG devront continuer à s'y substituer. Mais elles n'auront jamais les moyens de couvrir – à elles seules – tous les secteurs et besoins, massifs, de la population et du pays.

 

De plus, la réalité des ONG aujourd'hui en RCA c'est un rétrécissement drastique de l'espace humanitaire. Ces derniers mois, les attaques, actes de violences et de racket exercés à l'encontre des ONG se sont multipliés. Tout camion sillonnant les parties Ouest ou Nord du pays est désormais la cible potentielle de groupes armés et autres coupeurs de route, ce qui entrave gravement la délivrance de l'aide dans ces zones. « Le manque de perspective, en province et à Bangui, conduit à ces actes de prédation et les ONG sont une cible facile. La population de ces zones vit dans la terreur et des attaques, sont régulièrement menées, y compris contre nos convois et nos véhicules. Nous avons déjà payé un lourd tribut, notamment sur l'axe Nord, avec violences physiques, mises en joue, menaces de mort…» déplore Claude.

 

La souffrance et les besoins de la population sont immenses. « Cela ne se voit pas forcément, mais la RCA est devenue un immense camp de déplacés par la violence (ils seraient encore 430 000[3], dont 166 000[4] à Bangui même) qui attendent qu'on les sorte de là » dénonce Claude. Ainsi, les conditions de vie continuent à se dégrader pour les 20 000 personnes, très vulnérables, vivant toujours dans le camp de Mpoko et ne pouvant pas rentrer chez elles soit parce qu'elles ont tout perdu ou par peur de l'insécurité dans leurs quartiers. Ce camp, situé près de l'aéroport international de Bangui, à proximité immédiate de la base de Sangaris, est une parfaite illustration de l'échec de l'assistance et des stratégies de protection de la population. Ainsi, ces derniers mois, les agences des Nations unies ont mis un terme aux distributions de nourriture et d'abris. Les groupes armés qui sillonnent Mpoko pressurisent et terrorisent les déplacés (taxes sur les petites entreprises, menaces à l'encontre de ceux qui ne veulent ou peuvent pas payer).

 

Aux maux chroniques (paludisme endémique, quasi absence de couverture vaccinale, prévalences importantes du VIH-Sida et de la tuberculose), se rajoutent aujourd'hui d'importants besoins en soins psychologiques. « La population est traumatisée par les violences, attaques, meurtres, atrocités et pillages continuels. Or cette crise – déjà chronique avant qu'elle ne devienne aigue – ne doit pas retomber dans l'oubli. Aujourd'hui, de nombreuses armes circulent et des quartiers entiers se vident lors des affrontements. Il n'y a plus d'Etat, plus d'espoir, plus de perspective. L'afflux de médicaments, de médecins et d'ONG ne feront pas décroître cette violence ni cette insécurité. La RCA ne doit pas être oubliée, ni négligée, et doit absolument rester dans le radar et l'agenda international » appelle Claude Cafardy.


SOURCE Médecins Sans Frontières

 

Copyright : PR NewsWire

« N’oubliez pas la RCA ! »

Sassou N'Guesso suspendu au verdict du peuple sur le changement ou non de la Constitution

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APA-Brazzaville (Congo) 2014-12-07 12:40:20  Le président Denis Sassou N’Guesso a déclaré qu’il est suspendu au verdict du peuple et non au diktat de l’extérieur s’agissant «de la marche démocratique du Congo et notamment du changement ou non de la constitution ».

 

« Sur la Constitution, comme on le dit à souhait, vous connaissez le point de vue du président qui estime que s'agissant des institutions du Congo, surtout la Constitution, la loi fondamentale, ce sera toujours le peuple congolais qui décidera en toute souveraineté », a déclaré samedi le président Sassou N'Guesso à l'aéroport Maya-Maya de Brazzaville.


Il revenait de La Havane (Cuba) où il était en visite d'Etat dans le cadre du cinquantenaire des relations entre le Congo et Cuba.


Le chef de l'Etat congolais, à qui l'on prête l'intention de changer la constitution de son pays pour rester au pouvoir, avait rejoint la capitale cubaine tout juste après le 15ème sommet de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à Dakar où son candidat pour le poste de Secrétaire général de la Francophonie, Henri Lopes, a été recalé au profit de la Canadienne Michaelle Jean pour succéder à Abdou Diouf.


Il a cité l'expérience française vécue sous le Général De Gaulle qui a décidé de changer la constitution de la 4ème République et a soumis les termes de la 5ème République au choix du peuple français.


« C'est le peuple français qui s'est prononcé et même plus tard lorsqu'il a décidé, demandé ou souhaité que le président de la République soit élu au suffrage universel direct, c'est le peuple français qui a décidé. Je pense que c'est une règle qui ne pourra jamais être remise en cause mais en tous les cas, il y a quand même de longues années que notre peuple a lutté ici, au prix de beaucoup de sacrifices, pour ne plus accepter qu'il ne soit plus régi par des règles qui viendraient d'ailleurs », a-t-il insisté.


« L'OIF ne s'est pas substituée aux Nations Unies et n'a pas balayé d'un revers de main les notions fondamentales qui régissent les relations internationales, c'est à dire la non ingérence dans les affaires des autres Etats, et aussi le respect mutuel », a-t-il dit.


Le débat sur le changement ou non de la Constitution fait rage dans les états majors politiques au Congo. L'alliance pour la Démocratie et la République (ARD), une plateforme de l'opposition avec comme pour chef de file Mathias Dzon, a souligné récemment à Brazzaville au cours d'une conférence de presse'', qu'il n'est pas question de changer l'actuelle constitution ».


L'ARD déclare inscrire son action dans la la paix, pour que l'actuel président « achève son mandat le 14 août 2016 et quitte le pouvoir ».


La constitution du 20 janvier 2002 qui régit le Congo, limite à deux le nombre de mandats présidentiels et fixe l'âge limite des candidats à 70 ans. Denis Sassou N'Guesso a été réélu sur la base de cette constitution en 2009 est à son dernier mandat qui prendra fin le 14 août 2016.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=811551#sthash.ufkGKIhz.dpuf

Sassou N'Guesso suspendu au verdict du peuple sur le changement ou non de la Constitution

Lu pour vous : Centrafrique : Baba Laddé aperçu au village Bateldje ?

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(Alwihda Info) Rédigé par Issa Abakar - 7 Décembre 2014 - 19:38

 

L’ancien chef rebelle et préfet de grande Sido est sur le sol centrafricain, prétendent plusieurs sources. Sa présence aurait été signalée a 25 km de la ville de Kabo, au village Bateldje sur l’axe qui mène a Batangafo.


D’après des informations concordantes Baba Lade est arrivée dans la localité de Bateldje le 05 décembre peu avant midi. «C’est à environ 11h00 du jour que Baba Lade est arrivé dans cette ville avec quelques uns de ses éléments, tous armés », a indiqué une source contactée depuis Kabo.

Lu pour vous : Centrafrique : Baba Laddé aperçu au village Bateldje ?
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1er anniversaire des violences inter communautaires en Centrafrique

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http://www.radiondekeluka.org   vendredi 5 décembre 2014 14:45

 

Le 5 décembre 2013, la population de la capitale Bangui s’était réveillée sous des tirs nourris d’armes lourdes et automatiques. Les miliciens Antibalaka, groupes d’autodéfense, s’attaquaient aux combattants Séléka  au pouvoir depuis le 24 mars 2013. Les Antibalaka, mouvement s’étant renforcé vers la fin du mois d’août 2013, machettes ou armes de fabrication artisanale en main, se sont soulevés contre la Séléka dont le règne était de plus en plus critiqué. Ainsi naissait la genèse d’une série de violences inter communautaires sans précédentes dans le pays. Les tirs d'armes ont retenti dans plusieurs quartiers de Bangui. Ils ont plus visé les quartiers nord et le centre-ville. 


Dès 5 heures du matin ce jeudi 5 décembre, la psychose  a gagné tous les esprits. Des sources militaires parlaient d’attaques coordonnées, simultanées sur trois fronts : le camp Kassaï, l’Assemblée nationale et le quartier de Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui. Les habitants des quartiers environnants se sont terrés chez eux, d’autres ont trouvé refuge dans les églises ou à l’aéroport Bangui M’Poko.

Les combats qui opposaient les éléments de la Séléka aux milices Antibalaka ont fait de nombreuses victimes. S’il est difficile de donner un bilan précis des accrochages, certaines sources évoquaient au moins 500 morts et des centaines de blessés.

Au rang des centaines de cadavres qui jonchaient les rues de la capitale centrafricaine, le Conseil de sécurité des Nations unies, peu avant la tombée de la nuit de ce jeudi 05 décembre, donnait le feu vert à la France pour lancer l’opération Sangaris en envoyant 2000 hommes pour mettre fin aux tueries et appuyer les forces de la Mission de sécurisation de la Centrafrique, Misca. Un an après le déploiement des soldats de Sangaris qui devait empêcher un désastre humanitaire dans le pays, la situation reste fragile et volatile selon de nombreux Centrafricains à Bangui.

« Je salue partiellement l’opération Sangaris parce qu’elle a réussi à rétablir un peu la sécurité dans la capitale, mais en province rien n’a encore changé jusqu’à lors », a fait savoir un jeune rencontré dans les rues le 4 décembre 2014.


Interrogée sur sa vision des choses, une jeune Centrafricaine estime que rien n’a été fait. « Dès lors que les exactions, l’insécurité et les pillages continuent, je dirais que les soldats français de Sangaris n’ont pas bien travaillé », a-t-elle indiqué.


« Dans le 3ème arrondissement, les activités sont bloquées, pas d’écoles, pas de dispensaires, la mission de Sangaris en Centrafrique n’a pas bien fonctionné. C’est du sur place », a dit un jeune commerçant


Du côté de la Sangaris, c’est le revers de la médaille. Le commandant Laurent Bastide, chargé de communication de la Sangaris, rassure que le plan de campagne de cette opération est bel et bien atteint.


« Le plan de campagne a été atteint. L’objectif de la Sangaris était de ramener le niveau minimal de sécurité de sorte que les forces internationales de la Misca puis de la Minusca puissent se déployer. C’est le cas puisque le niveau sécuritaire a atteint aujourd’hui un palier que la Minusca a pu poursuivre et amplifier son déploiement », a-t-il expliqué.


« La résolution 2127 donne mandat principalement aux forces de l’ONU, et la mission de Sangaris, est d’appuyer ces forces », a-t-il poursuivi.


Depuis le 5 décembre, les militaires français se sont portés au secours de centaines de personnes qui étaient directement menacées, quelle que soit leur confession ou leur communauté d’appartenance.


« Chaque jour Sangaris a sauvé des vies », mentionne un communiqué de Sangaris.

Et justement à propos, du 5 décembre 2014, la coordination nationale des Antibalaka, dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka, promet de ne pas manifester. Le mouvement demande aux populations de Bangui, Bimbo et Bégoua de vaquer librement à leurs occupations. L’appel fait suite aux rumeurs d’une probable manifestation des miliciens en commémoration de cette date.

 
Le porte parole des Antibalaka, Igor Lamaka, a promis que des mesures sont déjà prises afin d’éviter tout débordement. « Je demande à la population de Bangui, Bimbo et Bégoua de rester calme, de sortir et de vaquer à ses occupations. Il y a des rumeurs qui circulent dans la ville de Bangui faisant état d’une attaque des Antibalaka et qu’il y aura des crépitements d’armes le 5 décembre. Je dis c’est faux et ce sont des intoxications », a précisé M. Lamaka.

1er anniversaire des violences inter communautaires en Centrafrique

Niger : L'avion russe a été "affrété par la mission de la paix française" depuis Bangui

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Rédigé par Africa Media - modifié le 7 Décembre 2014 - 21:34

 

Un avion russe transportant une cargaison militaire française a été retenu à l'aéroport de la ville nigériane de Kano, a annoncé la mission diplomatique russe à Lagos sur son compte Twitter.


"L'avion russe se trouvant à Kano a été affrété par la mission de la paix française au Tchad et transportait du matériel appartenant à cette mission", indique l'ambassade.


Auparavant, les médias ont rapporté qu'un avion russe avec à son bord des armes et des munitions avait été intercepté par les autorités nigérianes à l'aéroport de Kano. L'appareil était à destination du Tchad voisin mais l'aéroport de Ndjamena étant fermé, a dû atterrir à Kano.


Selon les autorités aéroportuaires de la ville, l'avion-cargo parti de Bangui en Centrafrique, transportait des hélicoptères, une jeep et d'autres équipements.

 

L'avion-cargo parti de Bangui en Centrafrique, transportait des hélicoptères, une jeep ainsi que d'autres équipements, mais le contenu n'a été déclaré sur le manifeste du vol. L'avion qui devait se poser au Tchad, a rencontré un problème technique qui l'a contraint d'atterrir à l'aéroport international de Kano. L’ambassade russe au Nigeria a démenti tout lien avec l’appareil qui a été saisi à l'aéroport international de Kano.


L'armée nigériane qui fait de cette saisie une affaire d'état s'exprime sur le média exagérément et a promis de donner des détails dès la fin de l'enquête sur l'avion. Les membres de l'équipage seraient ên état d'arrestation pour l'intérêt de l'enquête a annoncé l'armée dans un message Twitter.

Niger : L'avion russe a été "affrété par la mission de la paix française" depuis Bangui

Lu pour vous : En Centrafrique, retrait à risques pour la France

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LE MONDE | 06.12.2014 à 10h47 • Mis à jour le 06.12.2014 à 12h04 | Par Nathalie Guibert


 

Paris a commencé à réduire les effectifs de son opération militaire en Centrafrique, « Sangaris », forte de 1 900 hommes aujourd’hui. Derrière le jeu des relèves, elle a retiré depuis le 28 novembre une compagnie de combat de 200 hommes et le mouvement va se poursuivre dans les semaines qui viennent. « Progressivement, la France va se retirer. Au printemps nous serons à 1 500 », a indiqué le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vendredi 5 décembre, jour anniversaire de la décision présidentielle d’intervenir en République centrafricaine (RCA). Dans les faits, l’état-major planifie ce retrait depuis des mois. L’objectif est de partir pour dégager des moyens sur d’autres opérations. Il est prévu un retour au format de l’ancienne force « Boali » (400 à 600 hommes), dès que possible en 2015.

 

La fermeture des théâtres d’opérations extérieures est toujours moins glorieuse que leur ouverture, en particulier dans le cas français, marqué par une spécificité unique parmi les démocraties occidentales : la capacité pour le chef de l’Etat de décider seul, sans délai, d’envoyer les armées combattre dans un pays étranger.

 

A Bangui, la présence militaire française avait été portée de 400 à 1 600 hommes en moins de cinq jours, un déploiement « spectaculaire » du point de vue de la logistique militaire, et mis en scène par le pouvoir politique. Le mouvement inverse ne peut l’être. Le désengagement du Kosovo en février, la fin de l’opération « Epervier » en août après vingt-huit années au Tchad et la réduction de Serval au Mali (toutes deux fusionnées dans l’opération sahélienne « Barkhane ») sont passés plus inaperçus.

 

« Ni euphorie ni dramatisation »

 

Car la situation sur le terrain n’autorise aucune victoire. « Il n’y a ni euphorie ni dramatisation », résume le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major.

 

Quand François Hollande a lancé Sangaris pour stopper les massacres entre les ex-rebelles de la Séléka (en majorité musulmans) et les milices d’autodéfense anti-balaka (en majorité chrétiennes), l’exécutif annonçait une opération de quatre à six mois. Payante sur le plan politique et économe en moyens, la doctrine du « frapper et transférer » dont rêve le pouvoir politique est hors de portée. « Notre problème, c’est qu’on ne met plus les moyens qu’il faut au départ et qu’on ne sait plus finir nos opérations », estime un haut gradé.

 

« Il reste le processus politique à mettre en œuvre », admet M. Le Drian. « Sangaris a accompli sa mission, assure-t-on à l’état-major, mais on est dans le temps long. Ces affaires ne peuvent être réglées par les seules forces armées. Désormais, vous pouvez augmenter les effectifs autant que vous voulez, ça ne changera pas la crise. »

 

Au terme de « diminution » de la force, l’état-major préfère celui de « densification », plus positif

 

Paris assure qu’un palier sécuritaire a été atteint à l’été en RCA, égrenant de bons indicateurs au risque d’être contredit par une réalité volatile : une « certaine normalisation » de l’ouest du pays ; l’ouverture de l’axe économique vital vers le Cameroun ; la division par trois des rangs des ex-Séléka (le nombre de 6 000 est avancé aujourd’hui) ; le départ des rebelles soudanais et tchadiens ; le retour des déplacés chez eux (ils ne seraient plus que 20 000 à Bangui contre 100 000). Les tensions, du point de vue des militaires, ne se jouent plus que dans un triangle central entre Sibut, Dekoa et Bambari.

 

Sous-calibrée au départ, la force Sangaris a connu de nombreuses adaptations. Son commandant, le général Francisco Soriano, parti sans hélicoptères, en a obtenu dix. Le commandement de Sangaris a aussi obtenu la subordination des forces spéciales à Sangaris. Ou encore le renforcement du blindage de la force (de 50 % à 65 %). Jusqu’à un « sas de fin de mission », établi dans un hôtel de Dakar pour les soldats. Une nécessité, car la mission a été qualifiée de « très dure » et les régiments, outre leurs nombreux blessés (120), surveillent de près les dégâts psychiques de l’opération.

 

« Force de réaction rapide »

 

Il a fallu s’adapter, aussi, aux lenteurs de la mise en place des forces européenne et onusienne censées prendre le relais. La mission Eufor-RCA, qui s’achèvera au printemps 2015, a failli ne jamais voir le jour – son deuxième contributeur est un pays non membre de l’Union européenne, la Géorgie. « La mission a exigé cinq conférences de génération de force sans jamais atteindre l’effectif espéré », explique, écœurée, une source française. Quant à la mission de l’ONU, la Minusca, 7 500 soldats, elle atteint 75 % de l’effectif prévu. De nouveaux contingents, pakistanais, marocains ou encore zambiens, sont attendus.

 

Sangaris va donc rester une « force de réaction rapide ». Au terme de « diminution » de la force, l’état-major préfère celui de « densification », plus positif. De fait, des moyens beaucoup plus performants (donc moins nombreux) viennent d’être déployés dans cette perspective : deux hélicoptères Tigre munis de missiles Hellfire, qui remplaceront tout ou partie des six Puma. Des nouveaux véhicules blindés (VBCI) sont aussi arrivés en septembre. Tout comme des mini-drones de reconnaissance. Sursollicitées sur tous les autres fronts du moment, les forces spéciales ont elles aussi vocation à réduire après avoir ouvert les villes (Bambari, Bria, Ndélé) qui seront transférées à l’ONU prochainement.

 

Sur le papier, la logique semble imparable. Il faut passer le relais aux forces locales et profiter de l’approche globale de l’ONU. Mais dans les faits, la France est contrainte d’assurer l’ossature sécuritaire de ces opérations africaines. Pour des durées qui se comptent plus sûrement en décennies qu’en mois.

 

Nathalie Guibert

 
Journaliste au Monde

Lu pour vous : En Centrafrique, retrait à risques pour la France

Centrafrique, un an déjà: on a pour l’instant qu’évité le pire

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http://www.45enord.ca  par Jacques N. Godbout le 7 décembre 2014 à 0:01.

 

En cette semaine qui marquait l’anniversaire du lancement de l’opération Sangaris et alors que la situation en Centrafrique reste fragile, les soldats français, principaux artisans du rétablissement d’un niveau de sécurité au moins minimal dans ce pays, amorce leur retrait progressif pendant que se poursuivent, mais avec moins d’intensité,  les luttes interconfessionnelles.

 

Il y a un an déjà, le 5 décembre 2013, était lancée en Centrafrique l’opération Sangaris, sur décision du Président de la République française.

 

Fin 2012, menacé par la rébellion de la Seleka aux portes de la capitale Bangui, le président François Bozizé avait appelé, sans succès, la France et les États-Unis à l’aide.

 

En mars 2013, le chef rebelle issu de la Séléka, Michel Djotodia, renverse François Bozizé et devient le premier président musulman du pays, mais ne parvient pas à rétablir l’ordre alors que, chaque jour, les ex-rebelles, maintenant au pouvoir, terrorise un peu plus la population chrétienne

 

Le 5 décembre 2013, le conseil de sécurité des Nations unies autorise à l’unanimité le «déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois».

 

Les forces françaises reçoivent alors pour leur part  une double mission: rétablir en urgence un niveau de sécurité minimal pour enrayer la spirale des exactions et permettre le retour des humanitaires, et faciliter la montée en puissance progressive et l’engagement des forces de la communauté internationale (d’abord la MISCA, puis la MINUSCA).

 

Tout de suite, les Français désarment les ex-rebelles Séléka qui terrorisaient les Chrétiens, mais la situation se retourne et Bangui devient alors le terrain de chasse des anti-Balaka, une milice chrétienne qui cherche à faire payer, non seulement aux ex-Séléka, mais à tous les musulmans ce que les Chrétiens ont subi, entraînant le déplacement d’un demi-million de personnes et de nombreux morts parmi les civils.

 

La situation est alors qualifié par tous de pré-génocidaire et, malgré les surprises du début, c’est tout de même l’opération française Sangaris qui aura permis, grâce à son action face à une situation chaotique, d’éviter le pire.

 

Retrait progressif

 

Aujourd’hui, environ 2 000 militaires français sont toujours déployés dans cette opération. Leur mission vise principalement à accompagner le déploiement de la MINUSCA, la force de l’ONU, sur l’ensemble de la Centrafrique.

 

Mais, alors que les combats entre les milices d’autodéfense chrétiennes appelées anti-balakas et les ex-Seleka se poursuivent, bien qu’avec moins d’intensité, et que l’État n’est toujours pas capable de faire régner l’ordre, la France va progressivement retirer ses soldats engagés en Centrafrique, passant de 2 000 hommes actuellement à 1 500 au printemps, a indiqué le jour anniversaire de l’opération Sangaris, vendredi 5 décembre, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, sur BFMTV.

 

«On va diminuer en fonction de la montée en puissance de la Minusca», la force de maintien de la paix de l’ONU, qui compte actuellement 8 600 hommes et doit à terme arriver à 12 000.

 

Avant le déclenchement de l’opération Sangaris, la France comptait quelques centaines de soldats en Centrafrique, basés à l’aéroport de Bangui. «Progressivement, nous reviendrons à un étiage que nous connaissions au départ», a dit le ministre, même s’il admet qu’il y a «toujours des tensions» en Centrafrique.

 

Pendant ce temps, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rencontré vendredi à New York la Présidente de la transition en République centrafricaine, Catherine Samba-Panza.

 

Il faut accélérer le processus politique

 

Le Secrétaire général et la présidente centrafricaine ont convenu vendredi qu’il fallait faire des progrès rapidement vers un processus politique inclusif. Le chef de l’ONU s’est félicité de l’annonce de l’organisation du Forum de Bangui dès que possible l’an prochain et de la volonté d’achever le processus électoral avant août 2015.

 

Mais, «Ils ont noté que, malgré quelques progrès, la situation humanitaire et de sécurité reste fragile et la Présidente a exprimé ses regrets pour les pertes dont a souffert la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) en octobre», a précisé le porte-parole du Secrétaire général dans une note à la presse.

 

Le 9 octobre, un convoi de l’ONU avait été attaqué par des hommes armés non identifiés dans la capitale Bangui, causant la mort d’un Casque bleu et en blessant huit autres.

 

La Coordonnatrice humanitaire principale dans le pays, Claire Bourgeois, a rappelé pour sa part vendredi que ces affrontements ont laissé des blessures profondes au sein des communautés qui ont encore du mal à vivre côte à côte aujourd’hui.

 

La Coordonnatrice a aussi dénoncé l’augmentation du nombre d’attaques contre les travailleurs humanitaires, forçant des organisations à suspendre ou à réduire leurs opérations. Dix-huit travailleurs humanitaires ont été tués depuis janvier 2014.

 

Quant à lui, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a rappelé que plus de 850.000 personnes sont toujours déracinées aujourd’hui et plus de 2,5 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire.

 

Parmi ces déracinés, plus de 187.000 ont fui dans les pays voisins l’an dernier, portant le nombre total de réfugiés centrafricains dans la région à plus de 420.000, principalement au Cameroun et au Tchad. Il y a également toujours environ 430.000 personnes déplacées à l’intérieur de la République centrafricaine.

 

En cette semaine du 1er anniversaire du lancement de la force Sangaris, après avoir évité le pire, tout le travail politique reste à faire, mais ce travail, ce sont les Centrafricains eux-mêmes qui devront le faire.

 

Centrafrique, un an déjà: on a pour l’instant qu’évité le pire

Lu pour vous : TIRS NOURRIS CONTRE ALI BONGO : Quand l’harmattan burkinabè souffle sur le Gabon

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http://lepays.bf   Lundi 8 décembre 2014

 

Plusieurs acteurs de l’opposition, de la société civile et de la diaspora sont réunis depuis le 4 et ce, jusqu’au 7 décembre à Paris, à l’occasion du Congrès  international de l’opposition  gabonaise  (CIOGAP) pour, disent-ils, poser les jalons  d’une alternance par la voie démocratique. Pendant quatre jours, les participants à ces assises de la capitale française, scruteront les voies et moyens de donner  forme au rêve de la nouvelle nation gabonaise. L’issue souhaitée par cette rencontre, est un consensus quant à la stratégie de l’opposition  en vue des prochaines joutes électorales. S’il faut louer  l’initiative de l’opposition gabonaise dans son ensemble, qui a été sans doute inspirée par l’exemple burkinabè, des interrogations demeurent tout de même quant à la sincérité de certains  ex-  hauts responsables  et ministres  ayant servi sous le défunt régime d’Omar Bongo et  qui, aujourd’hui,   se retrouvent subitement  en première  ligne de ce front anti-Bongo. En effet, ces tirs nourris et violents  contre  Bongo fils qu’ils accusent de gabegie, de  mauvaise gouvernance, de répression, etc., sont d’autant plus inexplicables  qu’ils proviennent du camp de ceux qui ont servi son père quand celui-ci était à la tête de l’Etat gabonais.

 

Les malheurs actuels  de Bongo devraient amener tous les dirigeants africains à comprendre que la succession dynastique à la tête de l’Etat n’est pas une bonne chose

 

Pour certains Gabonais,  l’attitude de ces opposants  ressemble à un acte de lâcheté car ils  ne s’en prennent  pas à un système, mais à un homme qui ne fait que gérer un héritage  dont ils sont du reste comptables. C’est le lieu ici de s’interroger sur la sincérité, surtout au plan politique,  de certains de nos dirigeants. En tout cas, on se demande comment Ali Bongo pourra  s’en sortir,  quand on sait que ceux qui ont fidèlement servi  son  père sont aujourd’hui ses adversaires, donc connaissant tous les rouages du système. Ils pourront ainsi mettre le doigt là où ça fait mal. Et c’est ce que semble avoir compris cette opposition qui est sortie du cadre des revendications portant sur l’alternance, pour s’en prendre aux origines de Bongo. Une attitude nauséeuse  en ce sens qu’elle peut contribuer à désennoblir  son combat. Cela dit, les malheurs actuels  de Bongo devraient amener tous les dirigeants africains à comprendre que la succession dynastique à la tête de l’Etat n’est pas une bonne chose ni pour le pays, ni pour la famille présidentielle. La rencontre de Paris  qui verra la participation des forces démocratiques et panafricaines, ainsi que des amis  de l’Afrique et du Gabon qui entendent contribuer à la marche des peuples d’Afrique  vers la nouvelle Afrique  marquée par  l’Etat de droit, se terminera par la signature d’une charte commune. Reste à savoir s’il s’agira d’un texte de plus, ou s’il sera suivi d’effet Car, en Afrique, face au pouvoir, l’union de l’opposition, du fait des egos, est toujours mise à rude épreuve quand arrivent les échéances.

 

Seydou TRAORE      

Lu pour vous : TIRS NOURRIS CONTRE ALI BONGO :  Quand l’harmattan burkinabè souffle sur le Gabon

Lu pour vous : Togo : «Nos frères burkinabés nous redonnent espoir»

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Sophie BOUILLON Libération 8 décembre 2014 à 19:46

 

REPORTAGE

 

La tension monte dans un pays qui, inspiré par son voisin, espère reprendre le pouvoir détenu depuis près d’un demi-siècle par le père puis le fils Gnassingbé.

 

«Tu es riche aujourd’hui, mais ça ne va plus durer longtemps, imbécile !» Une course-poursuite s’est engagée dans les rues de Lomé. Dix chauffeurs de zem (moto-taxi) prennent en chasse une Porsche décapotable, rutilante. Le conducteur, lunettes de soleil sur le nez, musique de coupé-décalé à fond, ne les avait pas vus venir. Il slalomait entre les nids de poule, sans même prêter attention aux essaims de motos-taxis qui envahissent les rues de la capitale togolaise. Au feu rouge, les insultes fusent. «Tu te crois où, là ? Pourquoi tu conduis comme ça ?» l’interpelle un zem. L’homme continue à regarder la route, indifférent. On tape sur la voiture de luxe. Le feu passe au vert, et l’homme «riche» démarre en trombe en faisant crisser ses pneus, larguant les motos-taxis. Les abandonnant à leur colère et à leur frustration.

 

Amalgame. La tension est montée d’un cran à Lomé ces dernières semaines et les langues se délient. Chaque jour, la division sociale, politique, mais aussi ethnique se creuse un peu plus. Dans la capitale, à l’extrême sud du pays, on fait un amalgame dangereux entre «ceux du Nord» et ceux «qui ont le pouvoir et tout l’argent». «Nous avons tous vu ce qu’il s’est passé au Burkina Faso il y a un mois. Nous voulons la même chose ici», confie Daniel. Il est mécanicien la semaine et moto-taxi le week-end pour arrondir les fins de mois. «On en a marre ! On veut du changement.»

 

Depuis quelques semaines, dans les marchés, à la radio ou dans les couloirs de l’Assemblée, on ne parle plus que de ça : la réforme constitutionnelle. Actuellement en discussion au Parlement, la proposition de loi présentée par l’opposition prévoit, entre autres, une limitation du nombre de mandats présidentiels et une élection à deux tours. En bref : restaurer un vote démocratique et donner enfin une chance aux partis d’opposition d’exister sur la scène politique. Ces revendications ne datent pas d’hier : l’opposition ainsi que les organisations de la société civile appellent le peuple dans la rue quasiment toutes les semaines depuis cinq ans. Mais les manifestations avaient perdu de leur sens à force d’être répétées, et le débat avait été mis en sourdine.

 

Après le premier refus du Parlement, en juin, de modifier la Constitution pour la rendre plus démocratique, l’élection présidentielle prévue début mars 2015 n’annonçait pas beaucoup de surprise : Faure Gnassingbé serait candidat à sa propre succession, et sa victoire assurée. «Bébé Gnass» a succédé à son père en 2005, qui lui-même avait gouverné le Togo pendant trente-huit années. «Faure a fait des efforts pour le pays. Mais psychologiquement, quarante-huit ans [de pouvoir entre le père et le fils, ndlr], pour les gens, c’est trop long», analyse un journaliste local. La fuite en catastrophe du voisin Blaise Compaoré a donné des idées à la rue togolaise, le vent de la contestation souffle en Afrique de l’Ouest. «Nos frères burkinabés nous ont redonné espoir ! explique Elisabeth, une mère de famille de trois enfants, habillée d’un jean. J’ai 46 ans, et je n’ai connu qu’une seule famille à la tête de ce pays. On ne peut plus prendre le peuple pour un imbécile. On sait maintenant qu’on a une voix.»

 

Copier-coller. Leur voix, ils la font entendre dans les rues, à défaut de pouvoir la faire entendre dans les urnes. L’opposition et les mouvements des droits de l’homme profitent de cette nouvelle vague du «printemps africain» pour renforcer les manifestations. Fin novembre, ils étaient des milliers à scander le slogan, désormais mondialement célèbre : «Faure Dégage !» On utilise les mêmes ingrédients qu’au Burkina Faso, en espérant que la sauce révolutionnaire prenne : les mêmes discours sur les forces de sécurité qui «sont nos frères et nos cousins et qui souffrent autant que nous tous», les mêmes appels à la résistance face à l’armée («N’ayez pas peur des gaz ! Si nous devons mourir, nous mourrons pour un combat digne»), avec en plus les chansons reprises par le peuple pendant les marches, écrites par le chanteur de reggae Jah Cissé. Certains chefs de parti de l’opposition sont allés jusqu’à copier-coller le mouvement de contestation populaire qui a entraîné et organisé les foules à Ouagadougou, en créant le «Balai citoyen togolais». Il faut aller vite, la présidentielle approche. «Nous voulons monter en puissance et on arrive bientôt au bouquet final, confie le principal leader de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. Je n’envoie personne se faire tuer, mais je mets en garde le pouvoir : le jour où les jeunes n’auront plus peur des gaz, ce sera fini.» Le «bouquet final», selon lui, c’est évidemment le départ de Faure Gnassingbé. Un rêve inespéré il y a encore quelques semaines.

 

«Obtus». Toutefois, les choses ne devraient pas être aussi simples que dans le pays voisin. «Le Burkina, c’est le Burkina. Le Togo, c’est le Togo assène le ministre togolais de l’Intérieur, Pascal Bodjona. Bien sûr, ce dernier a suivi les événements récents de la région : «Si je vous disais que je ne suis pas sensible à ce qu’il s’est passé, je serais obtus. Oui, on est attentif.» Mais il reçoit, confiant et souriant, dans un grand jardin de sa maison de Lomé. Même si Faure Gnassingbé ne s’est toujours pas déclaré candidat, à trois mois de l’élection, sa victoire ne fait pour lui aucun doute. «Ce sont les règles du jeu démocratique. L’opposition voudrait changer la Constitution, mais ils n’ont pas la majorité au Parlement ! C’est totalement antirépublicain !»

 

A la différence du Burkina Faso, où Blaise Compaoré voulait rester au pouvoir en modifiant la Constitution, au Togo, l’article prévoyant la limitation du nombre de mandats présidentiels a été aboli il y a bien longtemps. Comme beaucoup d’autres d’ailleurs. En 2005, Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir «en marchant sur des cadavres», comme aime à le répéter l’opposition. Il a déjà modifié l’âge minimum pour accéder à la présidence - il n’avait que 39 ans en 2005, alors que la Constitution prévoyait un âge minimum de 45 ans. A la mort de son père alors en plein exercice, c’est le président de l’Assemblée nationale qui aurait dû reprendre sa succession. Mais il était absent et l’armée a bloqué les frontières, pendant que «Bébé Gnass» «tripatouillait» une fois encore la Constitution avec l’aide… d’un juriste français. Son accession à la tête de l’Etat s’est faite au prix de centaines de morts dans les rues de Lomé. Plus de mille, même, selon les organisations des droits de l’homme. Quant au chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, il est mis en examen pour une sombre affaire d’incendie. Son procès n’a jamais eu lieu et il doit demander l’autorisation à l’Etat pour effectuer le moindre déplacement en dehors du territoire. Il y a quelques mois, son voyage à Paris pour rencontrer des conseillers du Quai d’Orsay a été annulé.

 

Mauvaise foi. Le parti au pouvoir, dont le ministre togolais de l’Intérieur qui accuse l’opposition d’être «antidémocratique», n’a pas le monopole de la mauvaise foi. La communauté internationale, sous l’égide de la France - soutien historique du pays, avec l’Allemagne - préfère parler de démocratie imparfaite plutôt que de dictature. Le Togo est un Etat stable dans une région volatile. Le petit pays commence à se développer économiquement, grâce à son port autonome, où la gestion du terminal est assurée par l’entreprise Bolloré, qui dispose de 250 000 m2 d’espace de stockage. Laisser le pays à une opposition sans vrai programme, sauf celui du changement, et qui n’a jamais eu l’occasion d’exercer des postes à responsabilité, ce serait un pari trop risqué. Surtout depuis le départ, du «Lion», l’ancien homme fort de la région, Blaise Compaoré. Les récentes déclarations de François Hollande, à la veille du Sommet de la francophonie, fin novembre, appelant les chefs d’Etat africains à respecter «une Constitution, une loi fondamentale» ne mettaient pas en péril le règne de Faure Gnassingbé. Au contraire, la confusion conforte un peu plus le président togolais à la tête de son pays, en attendant le «bouquet final».

 

Sophie Bouillon Envoyée spéciale à Lomé (Togo)

 

 

 

 

Lu pour vous : Togo : «Nos frères burkinabés nous redonnent espoir»

En Centrafrique, le chemin vers la paix passe par celui de l’école

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Par RFI 08-12-2014 à 09:06

 

En République centrafricaine, le retour à une vie normale se sent dans les rues, dans les ministères et désormais dans les écoles. Dans la capitale et les grandes villes, les classes ouvrent depuis 15 jours. Jointe par téléphone, une famille de Bangui témoigne.

 

Un vaste programme géré par les autorités et appuyé par l'Unicef est engagé pour relancer le système scolaire en RCA. Si les ouvertures de classes, essentiellement en primaire, se font au compte-gouttes, après deux ans sans école, le soulagement est grand. « Il est bon que les élèves retournent à l’école, s’enthousiasme Christine, commerçante du quartier Gobongo et mère de deux enfants. C’est une bonne chose pour nous, ça aide nos enfants pour avancer. L’éducation, l’enfant, c’est la base de la paix. C'est bon pour tout le monde, c’est très, très bon. »

 

Christine n'en dira pas plus, sa nièce Flora lui chipe son téléphone. À 10 ans, cette jeune fille sait déjà ce qu'elle veut : « Je suis contente d’aller à l’école, parce que c’est mon avenir. Je veux apprendre des conjugaisons, des langages, des mathématiques, beaucoup de choses. Nous ne voulons pas la guerre. La paix, c’est le vivre bien. Je vous passe mon papa... »

 

Des écoles pour 600 000 enfants

 

Le père de famille, Anicet, est fonctionnaire. « C’est grâce à l’école que j’ai appris à parler le français et que, pour le moment, je cause avec vous en français. L’école est une très bonne chose. [Que] les parents décident de lâcher les enfants très tôt sur le chemin de l’école c’est déjà un signe positif, pour la cohésion sociale, pour la paix. »

 

Le reportage à (ré)écouter 08/12/2014 - par Guillaume Thibault écouter

 

Sur l’ensemble du territoire centrafricain, autorités, Nations unies (notamment l’Unicef), et ONG espèrent d'ici fin décembre ouvrir des écoles pour 600 000 enfants. Et même en brousse, des kits, « l'école en boîte », sont distribués, pour permettre d'apprendre aux enfants dans des conditions difficiles.

 

« Vive l’école, vive l’école, vive l’école ! », s’exclame Anicet avant de conclure la conversation : « C’est tout ce qu’on peut dire pour nous, les parents, et pour les enfants aussi. Vive l’école ! »

 

TEMOIGNAGE

 

« Dans la mesure où une école était ciblée pour servir de campement aux groupes armés, des enfants étaient retirés du système éducatif pour être enrôlés, les enseignants étaient ciblés, etc. Mais nous avons espoir, l’éducation est la clé de la solution des crises récurrentes que connaît ce pays. »

 

Mohamed Fall Représentant de l'Unicef en République centrafricaine 08/12/2014 - par Guillaume Thibault

En Centrafrique, le chemin vers la paix passe par celui de l’école
En Centrafrique, le chemin vers la paix passe par celui de l’école

Lu pour vous :Centrafrique : «Tout le pays est à réinventer»

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http://www.liberation.fr   Cordélia BONAL 8 décembre 2014 à 17:06

 

INTERVIEW

 

Un an après le début de l'opération Sangaris, Delphine Chedorge, chef de mission Médecins sans frontières à Bangui, témoigne d'un pays totalement désorganisé.

 

Il y a un an, le 5 décembre 2013, la France lançait l’opération Sangaris en Centrafrique. Il s'agissait de désarmer les forces rebelles de la Séléka qui menaçaient de plonger le pays dans le chaos. Un an et des milliers de morts plus tard, rien n'est réglé. La Centrafrique reste une vaste zone de non-droit, sous la pression des groupes armés. Deux mille soldats français sont toujours sur place (l’effectif devrait être ramené à 1 500 hommes au printemps). La force de maintien de la paix de l’ONU compte quant à elle 8 600 hommes, bientôt 12 000. La situation est loin d'être pacifiée, témoigne Delphine Chedorge, chef de mission Médecins sans frontières à Bangui depuis un an.

 

Un semblant de calme est-il revenu en Centrafrique ?

 

La situation est la même qu'avant. Il n’y a pas d’Etat, pas d’économie, pas de justice, pas d’écoles, pas de système de santé en état de marche. Loin du désarmement prévu, il y a encore plus de gens armés qu’à une certaine époque. Les jeunes, désœuvrés et désespérés, rejoignent les groupes armés pour avoir le sentiment de faire quelque chose. Ces groupes sont de plus en plus fragmentés, sans leaders clairement identifiés, mais de plus en plus divisés selon des lignes ethniques. Ils continuent à répandre la peur sur les routes, dans les villages, les quartiers. Les camions sont systématiquement rackettés sur les routes, notamment celle qui va de Bangui au Cameroun, une voie essentielle pour l’approvisionnement.

 

 A Bangui même, il y a des braquages tous les jours. Les magasins sont ouverts, mais à partir de 18 heures il n’y a plus personne dans les rues. Les habitants vivent dans un climat d'angoisse et d'épuisement. 

 

L’opération Sangaris et la mission de l’ONU n’ont donc servi à rien ?

 

Les militaires se sont interposés tant bien que mal dans les massacres en cours, mais ils n’ont pas pour mandat de remplacer un Etat inexistant. Pas plus que les humanitaires ne peuvent se substituer à l’Etat sur l’ensemble d’un pays. La Minusca n’a pas reçu les moyens prévus. Depuis des décennies, la Centrafrique est dans un cycle de contre-développement. On ne peut pas mettre sur le dos des militaires un échec qui est d’abord un échec politique.

 

Le gouvernement de transition de Catherine Samba Panza a-t-il une quelconque autorité ?

 

Il est impuissant, il n’arrive pas à jouer son rôle. Quand un préfet est nommé dans une région, il est très vite menacé de mort et contraint à partir. Les habitants n’entendent pas la parole du gouvernement. Il y a un vrai décalage entre le discours des autorités internationales, qui décrit une normalisation de la situation, et la réalité. La réalité, c’est qu’on est tous dépassés. Il ne s’agit pas seulement de restaurer les services de l’Etat, puisque ça fait bien longtemps qu’il n’y en a pas en Centrafrique. Tout le pays est à réinventer. Il est significatif de voir que, à quelques exceptions près, les réfugiés qui ont trouvé refuge dans les pays limitrophes ne reviennent pas. Le pays n’est pas en état de les accueillir. Et la blessure communautaire est encore trop vive. Malgré tout, des milliers de Centrafricains s’accrochent, se battent pour vivre. Mais il faudra plus, il faut un véritable mouvement citoyen.

 

Des élections, d’abord prévues en février, sont censées se tenir en mai prochain.

 

C’est illusoire. On voit mal comment peuvent se tenir des élections réellement représentatives alors que l’autorité de l’Etat fait partout défaut, que l’information circule très mal, que l’insécurité règne. Faute de recensement, on ne sait même pas combien il y a de gens dans ce pays !

 

Cordélia BONAL

Lu pour vous :Centrafrique : «Tout le pays est à réinventer»

Centrafrique : les parties appelées à respecter leurs engagements

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French.china.org.cn  le 09-12-2014

 

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la République centrafricaine (RCA), Babacar Gaye, a appelé lundi les parties concernés à respecter leurs engagements pris lors du dialogue inter-centrafricain tenu en juillet dernier à Brazzaville.

 

Il a lancé cet appel à l'issue d'un entretien avec le président congolais Denis Sassou-N'Guesso, médiateur international de la crise centrafricaine, auquel il a présenté la préparation du Forum sur la paix et la réconciliation.

 

"Nous souhaitons beaucoup à ce qu'il y ait une appropriation de tout ce processus par la partie centrafricaine", a-t-il déclaré, ajoutant que la présidente de la transition en RCA, Catherine Samba-Panza, va mettre sur pied un comité chargé de la préparation de ce forum.

 

En outre, il a fait savoir que la situation sécuritaire sur le terrain, si elle s'améliore, reste encore précaire.

 

"Nous sommes toujours à la merci des soubresauts", a-t-il dit, citant l'exemple de la localité de Bambari où on a déploré plus d'une dizaine de morts lors des récentes violences entre communautés.

 

Le représentant spécial de l'ONU s'est dit toutefois optimiste quant au processus de normalisation en RCA.

 

Source: Agence de presse Xinhua

Centrafrique :  les parties appelées à respecter leurs engagements

Le parlement de transition exige la révision des mesures de confiance

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http://www.radiondekeluka.org   lundi 8 décembre 2014 15:10

 

Le président du Conseil national de transition (CNT), parlement provisoire en Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguéndet, demande la révision des mesures de confiance signées entre le gouvernement centrafricain et la communauté internationale au début de la crise centrafricaine. Selon Alexandre Ferdinand Nguéndet, « le contexte n’est plus le même ». Il l’a dit lors de l’interview accordée dimanche à RNL, suite à l’attaque contre sa sécurité à Bambari au centre du pays la semaine dernière.


Selon Alexandre Ferdinand Nguéndet, le contexte a beaucoup changé et nécessite une révision. Aussi est-il que ces mesures de confiance ont été imposées. « Au début de la transition, il y avait une mesure de confiance qui avait été signée entre le gouvernement et les forces internationales. Mais cette mesure de confiance nous avait été imposée à l’époque. Le contexte a beaucoup évolué », a-t-il indiqué.


« Aujourd’hui, je demande la révision de ces mesures de confiance et que le gouvernement explique sa vision concernant le redéploiement de nos forces de défense et de sécurité », a martelé Nguéndet qui a ajouté que, « La sécurité du peuple centrafricain revient en premier au gouvernement. Il est de sa responsabilité aujourd’hui de créer les conditions nécessaires pour faciliter le redéploiement de nos forces de défense et de sécurité ».


La sécurité est l’un des piliers au moment où les choses se précisent avec les préparatifs autour du dialogue inter centrafricain. « Les autorités de la transition ont décidé d’envoyer les ministres résidents accompagnés des conseillers nationaux (parlementaires provisoires), (…) pour préparer le prochain forum de réconciliation nationale », a souligné le président du parlement provisoire.

 
Et par rapport au forum de Bangui prévu en 2015, des voix s’élèvent pour rejeter le projet. L’Organisation nationale des personnes handicapées (ONAPHA) estime qu’il s’agit d’un dialogue de trop. Lors de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, l’organisation a recommandé la stricte application des résolutions des précédents dialogues dans le pays comme l’une des pistes de sortie de crise.


« Je pense que c’est un dialogue de trop. Nous nous sommes réunis depuis le séminaire de réflexion, le grand débat, le dialogue politique inclusif, on a eu à faire des résolutions. Je ne suis pas pour ce dialogue. Je suis pour qu’on sorte les résolutions et les recommandations assorties de ces premiers dialogues, mettre un comité en place et provoquer une plénière afin de réunir les groupes armés », a souhaité François Célestin Ounda Moutengah, président de l’ONAPHA.


Le désarmement des groupes armés reste et demeure un préalable à la tenue du pourparler inter centrafricain a fait savoir Ounda Moutengah.


Et comme le reconnait le président du parlement provisoire Alexandre Ferdinand Nguéndet, « Cela fait plusieurs mois que la population est terrorisée, prise en otage par des groupes non conventionnels sous le regard des forces internationales qui sont sur place ».


« J’ai demandé aux forces internationales de relocaliser les ex-éléments de la Séléka (de la Ouaka) dans une autre région en attendant le forum de réconciliation nationale et nous aider à redéployer nos forces de défense et de sécurité. Il n’y a que les forces armées centrafricaines qui peuvent aujourd’hui défendre le peuple centrafricain et garantir l’intégrité du territoire national », a exigé Alexandre Ferdinand Nguéndet.

Le parlement de transition exige la révision des mesures de confiance

Discours de Son Excellence Mme Catherine SAMBA-PANZA, à la 13e session de l’Assemblée des Etats parties du statut de Rome

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New York, 7 Décembre 2014

 

Madame la Présidente de l’Assemblée des Etats Parties de la Cour Pénale Internationale,


Monsieur le Président désigné de l’Assemblée des Etats Parties,


Monsieur le Président de la Cour,


Madame le Procureur,


Monsieur le Greffier,


Excellences,


Mesdames et Messieurs les représentants des Etats parties,


Mesdames et Messieurs,

 

Madame la Présidente de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale a bien voulu me convier à cette 13e session de l’Assemblée des Etats Parties de la Cour Pénale Internationale et me donner l’occasion d’y prendre la parole en tant qu’invitée et oratrice principale. C’est un grand honneur et un privilège pour moi ainsi que pour mon pays, la République Centrafricaine, qui traverse des moments particulièrement difficiles de son histoire de tout point de vue et singulièrement du point de vue du respect des droits humains et du droit international humanitaire.

 

Depuis plus de deux décennies en effet, mon pays est en proie à l’instabilité et à un climat d’insécurité généralisée qui ont créé un contexte global de violation massive des droits humains. Il en est résulté d’énormes pertes en vies humaines, la destruction du tissu socioéconomique, une intense fracture sociale et de profonds traumatismes chez les populations qui vivent majoritairement dans la détresse et la précarité.

 

C’est dans ce contexte que j’ai accédé au pouvoir de l’Etat il y a bientôt un an avec la ferme détermination de relever les grands défis auxquels mon pays est confronté, au centre desquels il y a le défi de la lutte contre l’impunité. Là où les hommes avaient échoué, j’ai cru qu’une femme pouvait faire mieux dans l’intérêt du grand nombre, pour rétablir la paix et la stabilité en Centrafrique. Le peuple centrafricain et moi-même consacrons ainsi toute notre énergie à la reconstruction de nos institutions, de notre Etat et de notre nation. En tant que femme juriste et militante des droits humains, je tiens à vous assurer en personne de mon attachement à la lutte contre l’impunité et de mon engagement en faveur de la justice pénale et de la primauté du Droit dans mon pays.

 

Eminentes personnalités,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Le contexte de violence qui a marqué l’histoire récente de mon pays, la République Centrafricaine, a désagrégé l’ensemble des structures de notre Etat, rendant ainsi impossible le fonctionnement normal de nos institutions. Devant l’étendue du désastre dans le domaine des violations des droits humains, face aux crimes commis à grande échelle sur notre sol et face à la fragilité de notre système judiciaire, mon pays s’est tourné vers la communauté internationale et a eu à recourir par deux fois à la Cour Pénale Internationale.

 

Notre dernier renvoi devant la Cour témoigne de notre volonté de poursuivre sans relâche la lutte contre l’impunité dans notre pays en traquant les auteurs des crimes les plus graves en vue de rendre justice à notre population et ainsi rétablir la sécurité et la paix dans notre pays.

 

C’est pourquoi je tiens, au nom du peuple Centrafricain, à vous exprimer toute ma gratitude pour l’occasion qui m’est ici donnée d’attirer l’attention des représentants de cette auguste assemblée sur l’impact de la crise humanitaire et politique qui sévit ces derniers temps en Centrafrique, en mettant un accent particulier sur les questions de justice.

 

Mais avant cela, permettez-moi de saisir cette occasion pour remercier le Président de la Cour, M. le Juge Song et pour saluer le travail extraordinaire qu’il a accompli en qualité de juge et de Président de la Cour ces onze dernières années.

 

Mon pays et moi-même sommes également reconnaissants envers le Procureur Fatou Bensouda et le Greffier Herman Von Hebel et, à travers eux, l’ensemble du personnel de la Cour, pour le travail difficile qu’ils continuent d’effectuer dans la poursuite des auteurs de crimes de masse à l’échelle mondiale.

 

Distinguées personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

L’occasion que vous m’offrez est très opportune pour vous réaffirmer l’engagement fort du gouvernement de la République Centrafricaine à la cause de la justice pénale internationale en général. Elle permet surtout de réaffirmer l’excellente relation entre mon pays et la Cour Pénale Internationale. Ma présence physique devant vous ici, malgré la tension qui persiste toujours dans mon pays, est justifiée par ma volonté de vous faire connaître les aspirations de mon peuple qui attend de nous de restaurer la justice en demandant des comptes aux auteurs des crimes les plus graves.

 

Aujourd’hui, je viens devant vous pour vous faire entendre la voix du peuple Centrafricain.
Le peuple Centrafricain a confiance en votre Cour en qui il place son espoir d’une justice réparatrice des torts subis. Cette confiance va aussi à l’endroit des États parties qui sont les garants des espérances que suscite le Statut de Rome.

 

Je viens devant vous pour vous demander de continuer à nous soutenir avec vigueur et à nous aider à briser la spirale de la violence qui a dévasté mon pays et à restaurer la justice en demandant des comptes aux auteurs des crimes les plus graves.

 

Dans un contexte global marqué depuis plusieurs décennies par la violence comme mode d’alternance et de gestion du pouvoir politique, des crimes et des atteintes aux droits humains les plus inimaginables ont été commis contre des civils, des hommes, des femmes et des enfants innocents. Noussollicitons à nouveau l’aide de la communauté internationale.

 

Ce n’est pas la première fois que la République Centrafricaine sollicite le concours de la Cour Pénale Internationale. En décembre 2004, mon pays a déjà déféré devant votre Cour la situation concernant les crimes commis au cours du conflit de 2002-2003, ce qui a abouti à l’arrestation et à la comparution de M. Jean-Pierre Bemba Gombo devant la Cour. Dans la continuité de cette action, c’est d’un conflit plus récent que je vais vous parler aujourd’hui.

 

Depuis Août 2012 au moins, la République Centrafricaine est profondément ébranlée par l’une des crises les plus graves de son histoire récente. Je parle ici d’un conflit armé dans lequel les atrocités et les crimes les plus odieux ont été commis. Des meurtres ont été perpétrés en pleine rue à la vue de tous. Les gens ont vu leurs proches se faire tuer ou mutiler par la lame tranchante et impitoyable des machettes ou par d’autres armes. D’autres ont subi des formes de torture dégradantes. Certains parmi les plus vulnérables de notre société, les femmes et les enfants, ont été victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles et à caractère sexiste. Près d’un demi-million de nos frères et sœurs ont été contraints d’abandonner leur village et des dizaines de milliers d’entre eux ont fui dans des pays voisins.

 

L’effet dévastateur de ce conflit a également empêché des services gouvernementaux essentiels de fonctionner. Les mécanismes judiciaires permettant de mener efficacement des enquêtes et des poursuites contre les responsables des crimes en question ont pour une large part cessé de fonctionner.

 

Distinguées personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

Si nous voulons œuvrer pour obtenir une paix et une réconciliation durable entre tous les Centrafricains, nous ne pouvons fermer les yeux sur ces crimes. Pour sceller la réconciliation et rétablir durablement la paix en Centrafrique, il faut que la justice soit rendue aux victimes dans un pays dont les fondations se sont écroulées et où la justice a jusque-là disparu. Cependant, nous ne pouvons triompher de cet obstacle majeur tout seul.


C’est pour cette raison que le 30 Mai 2014, nous avons déféré la situation dans notre pays à la Cour Pénale Internationale en lui demandant d’enquêter sur les crimes présumés relevant de sa compétence, commis par toutes les parties au conflit depuis le 1er Août 2012.

 

Faisant suite à notre requête, le Procureur de la CPI a courageusement pris la décision d’ouvrir une enquête à la fin du mois de septembre de cette année, décision qui a ravivé l’espoir d’une justice dans l’esprit de nos concitoyens tout en faisant comprendre aux auteurs des crimes les plus abominables contre leur propre peuple qu’ils ne seront jamais à l’abri des poursuites.

 

C’est ici le lieu de rendre un hommage mérité à l’action du Procureur de la Cour, Mme Fatou Bensouda, en faveur de la justice et de la primauté du droit en Afrique en général, en République Centrafricaine en particulier.

 

Je me réjouis des relations privilégiées que j’ai avec elle grâce auxquelles je suis régulièrement tenue informer de l’évolution du dossier Centrafricain. Je suis surtout fier de cette brave fille d’Afrique qui démontre aux yeux du monde que non seulement la femme Africaine est capable de beaucoup de choses mais que la volonté de l’Afrique est aussi de sortir définitivement du cercle vicieux de l’impunité pour entrer dans le cercle vertueux du droit et du respect de la loi.

 

L’Afrique, notre continent, souffre en effet de conflits récurrents, aux répercussions dramatiques sur les vies de millions d’entre nous. Nous devons faire face à cette réalité et utiliser tous les moyens dont nous disposons pour rétablir la stabilité dans nos sociétés et leur offrir un cadre où elles peuvent s’épanouir pleinement. Il faut pour cela à tout prix mettre un terme à l’impunité des auteurs des crimes commis à grande échelle et empêcher que d’autres ne soient perpétrés. Toutes les victimes de ces crimes abominables méritent que justice leur soit rendue.

 

J’exhorte les Etats parties ici représentés à ne ménager aucun effort pour soutenir l’action du Procureur de la Cour et lui donner les moyens de son action de grande portée humaniste.

 

Eminentes personnalités,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Notre engagement en faveur de la justice ne consiste pas uniquement à renforcer la coopération et le dialogue international, mais aussi à rétablir notre système judiciaire national et l’Etat de droit dans notre pays. C’est pourquoi mon gouvernement, avec le soutien de la communauté internationale, a adopté une série de mesures visant à rebâtir les mécanismes d’une justice nationale et se consacre actuellement au renforcement de ses capacités dans les services de police, dans l’armée et dans les institutions judiciaires, pour empêcher que des crimes présumés continuent de se soustraire à la justice.

 

L’adoption par le Conseil National de Transition au cours de sa présente session du projet de loi sur la Cour Criminelle Spéciale devra conforter l’ensemble du dispositif légal de la lutte contre l’impunité. Dans ce cadre, nous souhaitons aussi nous enrichir de l’expérience de la Cour Pénale Internationale en matière d’enquêtes et de poursuites pénales. Au-delà, solliciter auprès de la Cour des informations concrètes ou des éléments pertinents qu’elle pourrait nous communiquer dans le cadre des dispositions du Statut de Rome, conformément au principe de complémentarité.

 

Nous ne pouvons cependant,Mesdames et Messieurs, ignorer le défi majeur auquel nous sommes confrontés et qui est celui de la sécurité. En effet une grande partie de notre territoire est encore aux mains de personnes que nous soupçonnons d’avoir commis de graves atteintes aux droits de l’homme. L’insécurité, y compris dans de nombreux quartiers de notre capitale Bangui, nous empêche de nous rendre sur les scènes de crimes ou de prendre contact avec des témoins. Ces obstacles ne doivent pas paralyser notre action. Ils doivent au contraire nous inciter à redoubler d’effort, à trouver des moyens innovants de travailler et à nous consacrer au renforcement de la coopération et au partage des meilleures pratiques.

 

Mon Gouvernement est disposé à coopérer avec les Etats pertinents et avec la Cour Pénale Internationale. C’est pourquoi, le 13 octobre 2014, j’ai autorisé mon Ministre de la justice à signer un accord en vue de modifier et de renforcer la coopération entre mon gouvernement et le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale, pour garantir une coopération judiciaire totale entre mon Gouvernement et ce dernier.

 

Nous sommes aussi conscients que d’autres partenariats dans le domaine seront nécessaires pour améliorer la situation dans mon pays et pour y promouvoir la justice.

 

J’appelle les États et les organisations intergouvernementales ici présents à apporter une coopération totale, rapide et constante à mon Gouvernement et à la Cour et à nous fournir, ainsi qu’aux autres acteurs concernés, notamment les organes de l’Organisation des Nations Unies, les moyens de mettre en œuvre la justice et d’apporter les réparations adéquates aux victimes.

 

Je profite de votre tribune pour plaider auprès des Etats parties en faveur de la mobilisation de plus de moyens à la CPI qui constitue l’ultime rempart contre l’injustice et l’ultime espoir pour de nombreuses victimes.

 

Eminentes personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

Au moment de mon élection en tant que Chef de l’Etat de la transition de la République Centrafricaine en janvier de cette année, j’ai indiqué que mon pays était sur le point d’imploser. L’insécurité dominait et des actes de violence sans précédent avaient été commis.

 

Dans ces moments difficiles vécus par le peuple centrafricain, la communauté internationale ne nous a jamais abandonné et son soutien ne nous a jamais fait défaut. Avec l’appui des partenaires internationaux et des pays frères de la sous-région, nous avons pu obtenir des principaux groupes armés la signature d’un accord de cessation des hostilités le 23 juillet dernier. Grâce aux effets bénéfiques de cet accord, nous avons prévu d’organiser des consultations populaires dans les 16 préfectures du pays en vue de prendre en compte les aspirations des populations dans le cadre du forum national de réconciliation devant se tenir au début de l’année 2015, en prélude aux élections démocratiques prévues en juillet 2015.

 

Sur ce chemin qu’il nous reste à parcourir pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel, nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup d’obstacles à lever mais nous ne doutons pas que la communauté internationale, la CPI et tous les États parties nous apporteront leur aide afin de mettre un terme à la violence et aux souffrances de mes concitoyens.

 

Distingués personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

Le peuple Centrafricain aspire à la paix et au développement dont la pierre angulaire est la justice. Pour ma part, j’ai pris le ferme engagement de conduire la Transition actuelle à son terme et de jeter les bases de la refondation d’une Centrafrique stable, prospère et unie où la justice occupera une place centrale. Je suis convaincue de pouvoir y parvenir grâce à votre soutien et à votre aide.

 

Je vous remercie de m’avoir écouté

Discours de Son Excellence Mme Catherine SAMBA-PANZA, à la 13e session de l’Assemblée des Etats parties du statut de Rome

Centrafrique : la Croix-Rouge appelle à une assistance immédiate

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http://www.adiac-congo.com   Lundi 8 Décembre 2014 - 19:29

 

Malgré les multiples efforts déployés par  la communauté internationale et les ONG humanitaires, les conditions de vie des populations restent précaires. Cette situation a conduit la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et la Croix-Rouge locale à appeler les pays donateurs à « agir vite avant qu’il ne soit trop tard ».

 

« A présent, nous sommes plongés dans une catastrophe silencieuse de grande envergure. Les besoins humanitaires sont énormes et nécessitent un renforcement considérable des ressources pour apporter une réponse adéquate. C’est une question de vie ou de mort pour des centaines de milliers de personnes qui souffrent depuis très longtemps », a souligné Antoine Mbao Bogo, président de la Croix-Rouge locale.

 

En raison de l’insécurité et du manque de soutien, le personnel humanitaire est dans l’incapacité d’assurer des services efficaces et constants dans de nombreuses régions.

« Notre objectif est de couvrir tout le territoire », a relevé Jean-Moïse Modessi Mogedo qui dirige l’unité de gestion des catastrophes à la Croix-Rouge centrafricaine. « Nous devons redoubler d’efforts pour faire en sorte que les gens comprennent bien qui nous sommes et quels sont nos objectifs, de manière à pouvoir opérer dans un environnement plus sûr et toucher les plus vulnérables. », a-t-il insisté.

 

Les volontaires de la Croix-Rouge locale, bien que recrutés au sein de leurs communautés d’origine, ne sont souvent pas épargnés lors des affrontements entre différentes communautés. En août 2014, un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué alors qu’il portait secours aux personnes déplacées. Un autre volontaire avait subi le même sort en mars dernier.

 

Pour Alasan Senghore, directeur de la zone Afrique à la FICR, en dépit de ces menaces, rien ne pourra les pousser à « abandonner la population centrafricaine à son sort. »

Un rapport de l’ONG humanitaire indique que le nombre d'habitants chassés de leurs foyers continue d’augmenter. Il évalue à plus de 410 000 le chiffre des personnes déplacées accueillies par des familles hôtes ou hébergées dans des camps. A Bangui, une quarantaine de sites abritent plus de 60 000 personnes. « Les pays environnants sont confrontés eux aussi à de sérieuses difficultés. La crise n’est plus seulement nationale, mais régionale.», précise le texte.

 

Sur le terrain, plusieurs forces internationales sont présentes pour tenter de restaurer la paix et la sécurité. Le 5 décembre dernier, alors que la force française Sangaris célébrait sa première année d’opération en sol centrafricain, Paris avait annoncé officiellement la réduction de ses effectifs de 2000 à 1500 soldats sur place.

 

« L’objectif est de partir pour dégager des moyens sur d’autres opérations. Il est prévu un retour au format de l’ancienne force de Boali  (400 à 600 hommes), dès que possible en 2015 », a avait précisé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

Fiacre Kombo (stagiaire)

Centrafrique : la Croix-Rouge appelle à une assistance immédiate
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