http://www.portesouvertes.fr 04/12/2013
Alors que l’adoption d’une résolution à l’ONU sur l’intervention française en Centrafrique est imminente, les responsables chrétiens exhortent les fidèles à ne pas prendre les armes.
En Centrafrique, beaucoup de violence a pu être évitée grâce à la clairvoyance de la plate-forme inter-religieuse dirigée par Nicolas Grekoyame-Gbangou, l’archevêque Dieudonné Nzapalainga et l’imam Omar Kabine Layama, le principal responsable musulman en Centrafrique.
Récemment, des combats ont opposé les mercenaires de la Séléka, à des groupes d’auto-défense. Ces groupes sont connus sous le nom d’anti-Balaka et sont formés d’anciens soldats chrétiens et animistes, des déserteurs de la Séléka et de certains groupes de fermiers. Leur objectif est de se défendre face aux atrocités dont ils sont victimes, même s’ils ne font pas le poids devant les armes lourdes des mercenaires de la Séléka.
Cependant, la plupart des chrétiens ne tombent pas dans ce piège. En juin, la conférence des évêques de Centrafrique a fait circuler une lettre appelant les chrétiens à s’appuyer sur leur foi dans ces moments d’épreuve, comme l’ont fait les premiers chrétiens (1 Pierre 3:15). Ils sont invités à affermir leur foi en résistant à la tentation d’aller à la confrontation religieuse.
Risque de chaos total
Pendant ce temps, la Séléka continue de piller, de violer, de tuer des civils et de raser leurs villages, particulièrement dans les régions du nord-ouest. La situation sécuritaire se détériore également de plus en plus à Bangui, la capitale. Le 27 novembre, les Nations-Unis ont tiré la sonnette d’alarme à propos de la crise centrafricaine, affirmant que le pays risquait « de plonger dans un chaos total ».
Jan Elliasion, vice-secrétaire général de l’ONU a estimé qu’il y a actuellement en Centrafrique 400 000 déplacés à l’intérieur du pays, que 200 000 personnes ont fui le pays et qu’un million de personnes sont dans une situation vulnérable, face à la faim et aux maladies telles que le paludisme, la grippe et le choléra.
Portes Ouvertes suit la situation de près depuis le début des exactions de la Séléka. Depuis juin 2013, des actions d’aide médicale et d’urgence ont été effectuées. Nous sommes en train de former une équipe sur le terrain pour soutenir et accompagner les églises affaiblies et déterminer des projets à mettre en place. Une campagne de prière pour la Centrafrique est en préparation. Par ailleurs, nous effectuons des démarches auprès des diplomates et conseillers politiques en France et dans d’autres pays afin de les sensibiliser à la situation.
Caritas Internationalis au chevet des Centrafricains
http://fr.radiovaticana.va 2013-12-04 17:03:04
(RV) Entretien - Intervention militaire imminente dans une Centrafrique en pleine anarchie. A la veille de l'adoption programmée ce jeudi d'une résolution de l'ONU autorisant le déploiement pour 12 mois de la force africaine de la Misca afin de « protéger les civils et de rétablir l'ordre et la sécurité par les moyens appropriés », nouveau massacre à la machette. A une centaine de kilomètres au nord de la capitale, au moins douze civils, des éleveurs peuls musulmans, ont été massacrés dans la nuit de lundi à mardi. Dix très jeunes enfants ont également été gravement blessés.
Depuis le renversement du président Bozizé en mars dernier, la population subit les exactions des anciens rebelles de la Seleka et des milices composées de paysans chrétiens, qui se sont créées pour leur opposer résistance.
« Tous ceux qui veulent nous aider à éteindre l’incendie sont les bienvenus », affirme Emmanuel Mbuna. La mission du responsable de l’équipe d’intervention d’urgence de Caritas Internationalis est d’accompagner la caritas de Centrafrique pour venir en aider aux civils. Depuis mars, on compte 400 000 déplacés internes pour 65 000 centrafricains ayant quitté le pays.