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Centrafrique : des ONG à l’Elysée pour alerter sur une situation humanitaire «catastrophique»

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RFI samedi 24 août 2013 à 00:51

 

Des représentants de six Organisations non gouvernementales intervenant en République centrafricaine ont été reçus à l’Elysée, ce vendredi 23 août, pour une réunion avec le président français portant sur la situation humanitaire dans le pays. Une situation « catastrophique qui va s’aggraver », juge François Daniel, d’Action contre la faim, qui plaide pour un renforcement des moyens de la force internationale africaine.

 

Dans le communiqué diffusé à la fin de la réunion, la France a exprimé sa profonde préoccupation face à la situation « très dégradée » en République centrafricaine. Exprimant la « profonde préoccupation de la France » face à la situation humanitaire dans le pays, l’Elysée a insisté sur « la nécessité absolue de rétablir la sécurité pour assurer l’accès humanitaire à la population. » Devant les représentants des Organisations non gouvernementales (*) présents à cette réunion, François Hollande a également dit souhaiter voir l'ONU « s'impliquer davantage » pour résoudre la crise en Centrafrique.

 

Les ONG n'ont accès qu'à 20% du territoire

 

Pour François Daniel, directeur général d'Action contre la faim (ACF), il y a, en effet, urgence. Soulignant qu’il y a actuellement « 1,6 million de personnes qui sont en insécurité alimentaire », le directeur d’ACF a évoqué une situation catastrophique. « La saison agricole a été ratée, et donc la situation va encore s’aggraver, dans les mois qui viennent. La situation nutritionnelle est catastrophique. La situation de la santé est catastrophique », liste-t-il, insistant sur un chiffre : « Aujourd’hui, les humanitaires que nous sommes n’accèdent qu’à 20 % du territoire de la RCA. » François Danel accuse la situation sécuritaire dans le pays, qui empêche les ONG d’« assister les populations vulnérables ».

 

« Il y a un vrai enjeu pour que la force africaine pacifie le pays, sécurise le pays, de manière à ce que les humanitaires et les autres puissent faire leur travail par rapport à une situation qui est dramatique et qui va encore s’aggraver », a-t-il plaidé sur le perron de l’Elysée, à l’issue d’un échange avec le président français qu’il a inscrit dans une démarche de « mobilisation politique, pour que cette force africaine ait des moyens logistiques humains et financiers à la hauteur de la gravité de la situation dans le pays. »

 

« La sécurité est entre les mains de groupes informels »

 

« J’avais dit, au lendemain de l’investiture du chef d’Etat de la transition que la situation était dramatique au regard des violations des droits de l’homme, des problèmes sécuritaires, au regard également des problèmes humanitaires des populations. Malheureusement, ce qualificatif est plus que jamais d’actualité, parce que la sécurité est entre les mains de groupes informels », martèle le général Babacar Gaye, représentant du secrétaire général des Nations unies pour la Centrafrique, joint par RFI.

 

« Il y a au sein de la Seleka des éléments isolés qui, par petits groupes, commettent de véritables actes de banditisme », souligne-t-il, se refusant à pointer la responsabilité directe de Michel Djotodia. « En revanche, quelle est l’autorité réelle sur l’ensemble des groupes qui composent la Seleka ? C’est la question que l’on se pose. Il viendra un moment où l’on aura la réponse à cette question, notamment lorsque la force africaine viendra à se déployer à Bangui, et qu’elle mettra en œuvre sa mission de sécuriser Bangui et de sécuriser le corridor qui va de Bangui à la frontière camerounaise », estime le général Babacar Gaye.

 

* Les ONG qui ont participé à cette réunion à l’Elysée sont : la FIDH, le CCFD-Terre Solidaire, Action contre la faim, le Secours Catholique, Médecins sans Frontières, Médecins du Monde et « Crisis action ».

 

Hollande appelle l'ONU à s'impliquer davantage en Centrafrique

 

PARIS Vendredi 23 août 2013 | 13:59 UTC (© 2013 AFP) - François Hollande a appelé vendredi l'ONU à "s'impliquer encore davantage pour résoudre la crise" en Républicaine centrafricaine (RCA), un pays en proie à l'insécurité et à une grave crise humanitaire et politique.

 

"Des consultations ont eu lieu au Conseil de sécurité des Nations Unies le 14 août dernier", a rappelé la présidence française dans un communiqué, mais le chef de l’État français "a souhaité que l'ONU s'implique encore davantage pour résoudre la crise en RCA".

 

"Saluant" leur action en faveur de la population, François Hollande a reçu vendredi à l’Élysée les représentants de six organisations non gouvernementales engagées en RCA: la FIDH, le CCFD-Terre Solidaire, Action contre la faim, le Secours Catholique, Médecins sans Frontières, Médecins du Monde et "Crisis action".

 

La ministre chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, a précisé sur le perron de l'Elysée qu'une réunion internationale sur la Centrafrique pourrait se tenir en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, "autour du 25 septembre".

 

"La France veut mobiliser la communauté internationale", notamment les pays voisins de la RCA, et souhaite que le Conseil de sécurité "se saisisse de la situation un jour ou un autre", souligne-t-on à Paris.

 

Selon Sidiki Kaba, avocat sénégalais et président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), les ONG ont appelé le président Hollande à conduire une "action diplomatique forte" au sein de l'ONU, mettant en garde contre le risque d'une "somalisation" de la RCA.

 

Les organisations humanitaires "n'accèdent qu'à 20% du territoire" de la RCA, a souligné pour sa part François Daniel, directeur général d'Action contre la Faim pour qui "l'axe prioritaire" doit être "de sécuriser le pays par une force internationale africaine dotée de vrais moyens". Selon lui, le président Hollande "n'a pas pris d'engagement précis" sur ce point "mais il y travaille".

 

François Hollande, pour sa part, a exprimé selon l’Élysée la "profonde préoccupation de la France face à la situation très dégradée en RCA". Le chef de l’État a ainsi souligné "la nécessité absolue de rétablir la sécurité pour assurer l'accès humanitaire à la population et permettre la mise en place d'un processus politique sur la base des accords de Libreville et de N'Djamena".

 

"La totalité de la population de 4,5 millions d'habitants est affectée par la crise et 1,6 million de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire avec 200.000 déplacés et 500.000 personnes souffrant de malnutrition", a encore rappelé la présidence française.

 

La France, a-t-elle spécifié, "soutient les initiatives de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique centrale (CEEAC) notamment la Mission internationale de soutien en Centrafrique (MISCA)", une force panafricaine, militaire et policière pour l'essentiel, censée compter 3.650 hommes à terme mais dont le déploiement traîne en longueur.

 

La France compte pour sa part quelque 450 hommes dans le pays, essentiellement employés à la sécurisation de l'aéroport international de Bangui et à apporter un soutien logistique aux forces africaines.

 

Paris a par ailleurs consenti cet été un effort humanitaire supplémentaire, débloquant 2 millions d'euros supplémentaires au profit des ONG déployées sur le terrain. 

 

La RCA vit dans une grande insécurité depuis le 24 mars, date marquant l'arrivée au pouvoir de la Séléka, une ex-rébellion qui a renversé le président François Bozizé.

 

 

Centrafrique : le CCFD-Terre Solidaire attire l’attention de François Hollande sur le rôle de la société civile

 

http://ccfd-terresolidaire.org  23 août 2013

 

Lors d’une rencontre avec le président français sur la situation en République centrafricaine, le CCFD-Terre Solidaire a fait part de son analyse sur la situation dramatique et a exposé des propositions de sortie de crise.

 

Depuis l’offensive rebelle de mars 2013 qui a conduit à la destitution du président Bozizé, la République Centrafricaine connaît une situation sécuritaire, alimentaire et humanitaire dramatique et sans précédent. Le nouveau pouvoir peine à contrôler la capitale et le reste du pays. Les ONG internationales - dont le CCFD - Terre Solidaire - tirent la sonnette d’alarme depuis des mois sur la gravité de la situation. En juin 2013, face à la gravité de la situation, nous avons apporté un soutien d’urgence de 50.000 euros à notre partenaire ACORD Centrafrique pour qu’il puisse renforcer ses activités auprès des populations vulnérables.

 

Le 23 août 2013, Philippe Mayol, responsable du service Afrique, et Bruno Angsthelm, chargé de mission pour la Centrafrique, ont été conviés avec cinq autres organisations françaises à une réunion de travail avec le Président François Hollande à l’Elysée. L’objectif pour le Président de la République était de s’informer de la situation locale et de présenter l’action de la France face à cette crise centrafricaine.

 

A cette occasion, le CCFD-Terre Solidaire a fait part au Président de la République de son analyse des défis actuels pour ce pays. Outre les priorités liées à la sécurité et à l’urgence humanitaire dont la France et la communauté internationale doivent se saisir, le CCFD - Terre Solidaire a souligné l’importance de prendre en compte dès maintenant les causes qui expliquent les crises récurrentes dans ce pays. Notre expérience en Centrafrique et dans d’autres pays africains, nous montre l’impérieuse nécessité d’aider des sociétés traumatisées à relancer des processus de cohésion sociale et de réconciliation si l’on souhaite effectivement aider la Centrafrique à sortir durablement de l’impasse dans laquelle elle se trouve.

 

L’enjeu de la paix en Centrafrique n’est en effet pas que politique, il faut agir sans attendre sur le vivre ensemble au sein de la société centrafricaine. Le CCFD - Terre Solidaire a ainsi appelé la France et la communauté internationale à soutenir dès maintenant – et dans la durée - la société civile centrafricaine pour qu’elle puisse relancer des espaces de dialogue et de médiation au sein de la population.

 

Enfin, le CCFD - Terre Solidaire a pu réaffirmer auprès du Président de la République que la société civile locale doit être considérée comme un acteur incontournable à consulter et à associer dans les rencontres internationales prévues dans les semaines qui viennent sur la Centrafrique.

 


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