31/10/14 (AFP)
Des dissensions sont apparues vendredi au sein de l'armée du Burkina Faso après l'annonce par le chef d'état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qu'il assumait les fonctions de "chef de l'Etat" à la suite de la démission du président Blaise Compaoré.
Un groupe de jeunes officiers, dirigé par le colonel Isaac Zida, ancien numéro 2 de la garde présidentielle, a publié une déclaration dans laquelle ils affirment que la Constitution est "suspendue".
Ils ont dit s'exprimer "au nom des forces armées et des forces vives".
Mais, a précisé le colonel Auguste Barri, ancien ministre de la Sécurité et membre ce groupe, ces officiers ne parlent pas "au nom du général Traoré".
Ces "jeunes" officiers ont exprimé leur hostilité envers une partie de la haute hiérarchie militaire, selon eux trop âgée et compromise avec l'ancien régime.
Burkina: un groupe d'officiers annonce un nouvel organe de transition
Ouagadougou - AFP / 31 octobre 2014 21h17 - Un groupe d'officiers burkinabè a annoncé vendredi la mise en place prochaine d'un nouvel organe de transition pour un retour le plus rapide possible à l'ordre constitutionnel, demandant le soutien de la communauté internationale, dans un communiqué reçu par l'AFP.
Cette déclaration intervient quelques heures après et contredit l'annonce par le chef d'état-major de l'armée, le général Nabéré Honoré Traoré, qu'il assumait les fonctions de chef de l'Etat à la suite de la démission du président Blaise Compaoré.
Nous, forces vives de la Nation, (...) à la demande du peuple burkinabè, avons décidé que la Constitution du 2 juin 1991 est suspendue, affirme le texte signé du lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, n°2 de la garde présidentielle.
Un organe de transition sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la Nation en vue d'organiser une transition encadrée pour un retour à une vie constitutionnelle normale, expliquent ces officiers.
La composition de cet organe consensuel de transition, ainsi que sa durée que nous souhaitons la plus brève possible, seront déterminées (...) dans les plus brefs délais possibles, ajoute le texte.
Les mêmes officiers sollicitent l'accompagnement de la communauté internationale pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel, et assurent que les engagements pris par l'Etat burkinabè seront respectés.
Nous appelons l'ensemble des forces vives à rester calmes, à nous faire confiance, souligne le texte, qui appelle également les Forces de défense et de sécurité à prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des biens et des personnes, alors que les scènes de pillages se multiplient.
Un autre communiqué, également signé par le lieutenant-colonel Zida, fait état de la fermeture des frontières aériennes et terrestres du pays.
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Burkina: Washington appelle à une transition dans le respect de la Constitution
Washington - La Maison Blanche a appelé vendredi à une transition dans le respect de la Constitution au Burkina Faso, exprimant son inquiétude face aux informations selon lesquelles le chef d'état-major de l'armée assume désormais les responsabilités de chef de l'Etat.
Confronté à une contestation populaire d'une ampleur sans précédent, le président Blaise Compaoré a quitté le pouvoir vendredi après 27 ans de règne.
Nous condamnons fermement toute tentative de prise de pouvoir par des moyens qui ne sont pas conformes à la Constitution, a indiqué à l'AFP Bernadette Meehan, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
La situation évolue rapidement et nous continuons à rassembler les éléments, mais nous sommes particulièrement inquiets des informations selon lesquelles le chef d'état-major de l'armée, Honoré Traoré, a annoncé qu'il agissait désormais en tant que chef d'Etat, a-t-elle ajouté.
La situation à Ouagadougou était très confuse vendredi soir.
Un groupe d'officiers burkinabè a annoncé la mise en place prochaine d'un nouvel organe de transition pour un retour le plus rapide possible à l'ordre constitutionnel. Quelques heures plus tôt, le général Nabéré Honoré Traoré avait annoncé qu'il assumerait les responsabilités de chef de l'Etat, s'engageant à procéder sans délai à des consultations en vue du retour à une vie constitutionnelle normale.
(©AFP / 31 octobre 2014 21h16)
Burkina : l'Union européenne appelle à des élections démocratiques
Bruxelles - L'Union européenne a pris acte vendredi de la démission du président Blaise Compaoré, et appelé à l'organisation d'élections démocratiques, inclusives et transparentes au Burkina Faso.
Nous prenons acte de la démission du président Blaise Compaoré. Nous appelons tous les acteurs et toutes les forces politiques locales à faire preuve de responsabilité et à respecter les dispositions de la Constitution, notamment en ce qui concerne l'organisation de l'intérim et la tenue d'élections démocratiques, inclusives et transparentes, a déclaré un porte-parole du service diplomatique de l'UE dans un communiqué.
Il est indispensable que la sortie de la crise actuelle se déroule dans un climat apaisé, fondé sur un retour du dialogue national, a-t-il ajouté. L'Union européenne se tient prête à contribuer aux efforts engagés. Elle salue en particulier la mission commune de l'Union africaine, de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) et des Nations unies.
Le président Blaise Compaoré, confronté à une contestation populaire d'une ampleur sans précédent, a annoncé vendredi qu'il quittait le pouvoir après 27 ans de règne.
Le chef d'état-major de l'armée, le général Nabéré Honoré Traoré, a aussitôt annoncé qu'il assumerait les responsabilités de chef de l'Etat. Assurant agir conformément à la Constitution, il s'est engagé à procéder sans délai à des consultations avec toutes les forces vives de la Nation en vue du retour à une vie constitutionnelle normale.
Mais vendredi soir, un groupe d'officiers a dit prendre le destin du pays en main, et annoncé la fermeture des frontières.
(©AFP / 31 octobre 2014 21h09)