Le Monde.fr | 27.12.2013 à 14h23
Les troupes tchadiennes sont à nouveau décriées, après la mort d'au moins un civil, atteint par des grenades lancées par ces soldats de la force africaine (Misca) à Bangui, vendredi 27 décembre. Plusieurs enfants ont également été blessés. Les soldats tchadiens protégeaient un convoi de leurs compatriotes fuyant la ville, a-t-on appris de sources militaire et humanitaire.
Les grenades ont été lancées par les soldats en direction de la foule, qui s'est massée au bord de la chaussée pour injurier des réfugiés tchadiens. Ces derniers prenaient par la route la direction de leur pays, sous la protection de militaires, selon une source militaire.
Avec 850 hommes, aguerris et bien équipés, le contingent tchadien est omniprésent à Bangui. Il y joue le rôle de protecteur de la minorité musulmane, mais également du pouvoir du président, et ex-chef rebelle, Michel Djotodia. Mais les Tchadiens sont accusés par une majorité de la population de soutenir les ex-rebelles Séléka, dont certains sont originaires du Tchad.
REDÉPLOIEMENT PROGRAMMÉ DU CONTINGENT
Mercredi a été annoncé le redéploiement du contingent tchadien de la Misca dans le nord de la Centrafrique, après plusieurs accrochages l'impliquant dans la capitale. Des échanges de tirs avaient en effet opposé lundi différents groupes de soldats de la paix. Le chef du contingent burundais de la force africaine a révélé que ses hommes avaient été la cible de soldats tchadiens, avec tirs d'armes automatiques et jet de grenade. Les Tchadiens, dont trois ont été blessés, ont été repoussés « sans aucun problème » par les militaires burundais qui ont déclaré n'avoir « aucune responsabilité dans ces incidents ».
Le matin même, une patrouille tchadienne avait brièvement ouvert le feu, sous les yeux des journalistes, sur des manifestants anti-Séléka devant l'aéroport, faisant un mort.