19 novembre 2013
Je crois qu’il faut dire et redire les choses simplement, directement et d’emblée, d’autant que ce n’est pas la première fois que je m’exprime sur ce sujet : la France ne transigera pas sur la protection des droits de l’Homme.
La France, comme la communauté internationale, prend toutes ses responsabilités : elle se place délibérément au côté de tous ceux qui, avec détermination, volonté et, il faut bien le dire, avec courage, élèvent la voix et, où qu’ils se trouvent, agissent pour la sauvegarde et la protection des droits de la personne. A cet engagement, à ce message qu’elle porte partout dans le monde, la France a voulu donner une résonnance particulière :
D’une part, en relançant, avec d’autres partenaires notamment africains, le mouvement pour l’abolition universelle de la peine de mort sous l’impulsion de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Un chantier a été ouvert dans ce but, l’an dernier en RCA avec un écho favorable : il faut le poursuivre et le mener jusqu’à son terme.
D’autre part, en présentant sa candidature au comité des droits de l’Homme auquel elle a été élue le 12 novembre dernier. Elle y siègera pour 3 ans à dater du 1er janvier 2014.
Au sein de ce comité, la France œuvrera pour qu’il réagisse de manière forte à toutes les violations des droits de l’Homme, à toutes les formes de discriminations, de répression fondées sur les orientations sexuelles, à toutes les atteintes à la dignité et aux droits des femmes.
Elle apportera sa voix à toutes les luttes contre l’enrôlement des enfants dans des bandes armées.
Cette action se manifeste aussi par des actions concrètes comme celle qui nous vaut de nous réunir ici aujourd’hui. La France apporte son aide matérielle au réseau des ONG de promotion et de défense des droits de l’Homme, qui regroupe les 10 principales structures qui agissent en RCA.
Ce réseau doit renforcer sa capacité d’action pour accroître son efficacité. En l’aidant à régler les détails matériels qui ont une énorme importance dans la vie d’une organisation, la France n’entend pas faire autre chose que de donner des moyens de travailler, sans s’immiscer dans la stratégie du réseau.
Travailler pour les droits de l’Homme c’est avoir une action de terrain et c’est aussi échanger avec le monde, notamment par la voie des nouvelles technologies de l’information ou lors des colloques internationaux. C’est à ce manque de moyens présenté par le réseau que la France a voulu répondre.
Dans la grande maison du respect des droits et des libertés, il y a de la place pour tous. Il y a le réseau mais il y a aussi d’autres organisations qui viennent tout naturellement appuyer et démultiplier son action.
Le forum des femmes francophones que parraine l’ambassade de France est une de ces organisations. Je voudrais à cet égard saluer l’action de toutes les associations de femmes qui préparent en ce moment la journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le 25 novembre prochain.
Je n’oublie pas non plus le réseau des journalistes des droits de l’Homme et les dignitaires religieux auteurs de la « plate-forme des confessions religieuses en Centrafrique » auxquels l’ambassade de France apporte aussi son soutien.
Toutes ces initiatives se conjuguent dans un élan commun pour agir en faveur de tous ceux qui souffrent, mal traités, les victimes de l’arbitraire, de traitements dégradants ou infamants, bref à tout ce qui porte atteinte à la dignité de la personne humaine et aux droits que les conventions internationales lui reconnaissent.
Ce combat à une signification particulière dans ce pays en ce moment. Les droits de centaines de femmes, d’hommes et d’enfants font l’objet d’atteintes inacceptables par des barbares. Toutes les exactions, les crimes perpétrés de toutes parts dans le pays sont condamnables et je les condamne avec force. Comme je condamne avec force l’assassinat de M. Modeste Martineau Bria.
L’état de droit qui fonde l’action des forces de l’ordre et de la justice est le fondement même de la vie sociale. Il est le socle de la démocratie.
Avec le soutien de la communauté internationale tout entière, de la France, toutes les ONG des droits de l’Homme doivent agir sans peur pour que la période que vit le peuple centrafricain, dans le cadre de cette transition, débouche sur des élections démocratiques et transparentes au, fondant un nouvel élan vers le développement.
A cet égard il faut sans doute, comme vous l’avez dit M. le coordonnateur, que la communauté internationale posent des actes, mais il faut aussi que les associations centrafricaines posent elles-aussi des actes.
Ce résultat pour lequel nous travaillons tous sera aussi en grande partie votre œuvre.