Par RFI dimanche 28 juillet 2013 à 20:49
En République centrafricaine, l’armée change de nom. Les Forces armées centrafricaines (Faca) seront désormais appelées Armée républicaine de Centrafrique (ARC). Une annonce faite samedi à Bangui par le président de la Transition Michel Djotodia. D’après le chef de l’exécutif centrafricain, cette réforme sera à la fois une question de forme et de fond.
C’était une promesse de Michel Djotodia, après le putsch du 24 mars : former une armée républicaine. C’est désormais chose faite, au moins sur le papier. Et le président Djotodia veut que les choses aillent vite. Pour lui, la situation sécuritaire reste toujours déplorable dans le pays, à cause de l’absence de l’armée.
« Réellement, ces gens-là n’existent plus, a reconnu le président par intérim. Il faut qu’ensemble nous reconstituions l’armée centrafricaine, une nouvelle armée. Une armée que nous dénommons déjà l'Armée républicaine de Centrafrique. Ce ne sera plus plus les Faca. Il faut une armée forte. Nous allons faire le brassage. Les ex-Seleka et les ex-Faca vont former une nouvelle armée. »
Collaboration entre les Faca et la Seleka
Une nouvelle armée, c’est aussi le vœu de la société civile. Mais celle-ci ignore les véritables raisons de cette nouvelle dénomination. « Je pense que Djotodia a bien vu les contours, analyse Fernand Mandé-Ndjapou, leader des ONG de la jeunesse pour les droits de l’homme, qui reste optimiste. « La mise en place d'une armée républicaine va-t-elle résoudre pour autant le problème de l’armée centrafricaine ? C’est important, car pour mettre en place une armée centrafricaine, il faut unir. »
Du coté des ex-Faca, le problème actuel n’est pas un problème de nom, mais plutôt de la collaboration entre les deux forces (Faca – Seleka), pour la sécurité du peuple centrafricain. « Nous sommes prêts à accepter le brassage, puisque les éléments de la Seleka sont nos frères, admet Arnaud, un lieutenant des ex-Faca. Mais malheureusement, ce ne sont pas des militaires. Ce que nous demandons au chef de l’Etat, c’est qu’ils aillent se faire former. Qu’on leur enseigne la notion militaire, la formation de base, le règlement. Et à l’issue, je crois qu’ils seront capables. »
Créées en 1960, les Faca souffrent d’un manque de structures institutionnelles et bénéficient toujours d'une aide extérieure. Elles comptent 8 000 hommes, mais depuis le coup d’Etat de mars dernier, moins d'un millier seulement ont pu se faire enregistrer dans le cadre de la relance de l’armée.
NDLR : On ne le répétera jamais assez. C’est Bozizé qui porte la lourde responsabilité de la déliquescence jusqu’à leur évanouissement pur et simple des forces armées centrafricaines (FACA). Durant les dix ans qu’il a passées à la tête non seulement du pays mais aussi de cette armée nationale, il n’a eu de cesse d’accumuler des tonnes d’armes et munitions de guerre de toutes sortes sans jamais vouloir en doter les soldats des FACA craignant maladivement que ceux-ci ne puissent se servir de ces armes pour le renverser du pouvoir.
Aux dires de certains chefs des FACA, chaque fois des soldats doivent aller en mission, on se contentait de leur donner un peu d’argent de prime globale d’alimentation dite PGA et plusieurs litres de formol pour le cas où ceux-ci se feraient tuer. C’est tout ce que Bozizé savait faire. C’était tout sauf une armée, c’est le moins qu’on puisse dire.