07/11/14 (PANA)
L'organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres, Amnesty International (AI), s'est inquiétée de la situation en République centrafricaine (Rca), en indiquant que la crédibilité des Nations unies était en jeu dans ce pays où l'on assiste à une recrudescence des attaques contre les civils. Ces préoccupations ont été exprimées dans un communiqué d'Amnesty obtenu par la PANA à Dakar.
'La Mission de maintien de la paix des Nations unies en République centrafricaine doit prendre des mesures audacieuses pour protéger les civils dans le contexte d'une escalade des attaques motivées par l'intolérance religieuse dans les régions du centre du pays', a déclaré AI après avoir visité certaines des régions les plus touchées.
Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, malgré le déploiement d'une nouvelle Mission de maintien de la paix de l'ONU le 15 septembre, des dizaines de civils, dont de nombreux enfants, ont été tués et des milliers déplacés ces dernières semaines.
Le communiqué note que si la capitale, Bangui, a été ébranlée par un regain des violences depuis le début du mois d'octobre, les populations qui vivent dans les régions centrales de la Rca ont été particulièrement touchées par une recrudescence des conflits entre les différents groupes armés.
'Si la Mission de maintien de la paix de l'ONU veut rester crédible, elle doit prendre des mesures fermes pour protéger les civils de la série d'abus auxquels ils sont exposés', a fait remarquer Stephen Cockburn, directeur régional-adjoint d'AI pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
'Avec les Seleka, les anti-Balaka et les combattants peuls armés qui mènent des attaques dans les régions centrales de la République centrafricaine, la situation est extrêmement explosive et dangereuse. A moins que des mesures urgentes ne soient prises, elle pourrait déboucher sur le genre de violences interreligieuses débridées dont nous avons été témoins au début de cette année à l'ouest'.
Dans une visite dans les régions du centre de la Rca, Amnesty a déclaré avoir recensé des attaques récentes contre les civils dans les villes de Dekoa et de Bambari et dans plusieurs villages près de Bambari, dont ceux de Yamalé, Batobadja, Matchika, Tchimangueré, Gbakomalékpa et Baguela.
Le communiqué a également révélé que les forces Séléka, à majorité musulmanes, désormais divisées en au moins deux groupes armés, se battent avec les milices chrétiennes et animistes anti-Balaka dans la région depuis ces derniers mois.
'Toutes les parties, les Séléka, les anti-Balaka et les Peuls armés (qui appartiennent pour la plupart à un groupe dissident Séléka), ciblent systématiquement les civils dont ils croient qu'ils soutiennent leurs adversaires', a-t-il noté.
'Bambari et Dekoa sont désormais des villes fantômes, pleines de maisons vides, de boutiques fermées et de bâtiments abandonnés. Les forces internationales présentes dans le pays doivent intensifier leurs efforts pour protéger les civils et s'assurer qu'ils puissent retourner chez eux et vivre en toute sécurité', a déclaré Stephen Cokburn.
L'organisation de défense des droits de l'Homme révèle que la Mission de stabilisation intégrée multidimensionnelle des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), déployée le 15 septembre, n'a pas été en mesure d'empêcher ces abus ou d'y mettre fin.
' Les forces internationales sont trop sollicitées - en partie parce qu'il manque toujours à la Minusca plusieurs milliers de soldats par rapport à sa taille prévue - et n'ont pas été en mesure de prévenir l'escalade de la violence dans la région centrale de ce pays', a ajouté le communiqué.
Monsieur Doctrouvé Euloge KOÏ Bangui, le 06 novembre 2014
Membre de la COSAB
Tél : 00236 75 45 62 30
@ :beafrika.dek@gmail.com
NOTE
A L’Attention des Membres de la
Commission de Suivi de l’Accord de Brazzaville – COSAB.
Objet : Inefficacité de la MINUSCA
Mesdames et Messieurs les Membres de la COSAB,
« Ce qui ne se mesure pas n’existe pas », a-t-on coutume de dire dans les milieux scientifiques. De fait, la situation sécuritaire du pays, depuis le déploiement des Forces onusiennes placées sous l’autorité du Général Babacar GAYE avec mission prioritaire d’assurer la protection des populations civiles, a fait l’objet de plusieurs analyses des uns et des autres.
Un éventail d’indicateurs permet, après ces analyses, de noter que la MINUSCA ne remplit pas pleinement et efficacement sa mission. Car on continue d’assister, malgré la présence des casques bleus, aux exécutions sommaires, lynchages, crimes crapuleux, violences sexuelles, pillages et destructions des biens publics et privés au vu et au su de ceux-ci sans que le Chef de la MINUSCA ne bronche ; ce qui autorise à croire à la thèse d’un complot contre la République Centrafricaine et sa population.
Avec l’arrivée de la MINUSCA et la mise en place de la COSAB, on croyait que des moyens accrus devaient être mobilisés et destinés à :
- La prévention de nouvelles crises, par l’appui institutionnel sincère au processus politique ;
- La gestion des crises, par la facilitation du dialogue entre forces et communautés antagonistes ;
- La résolution des conflits, par le financement de la mise en œuvre des initiatives de pacification et de sécurisation dans le cadre de l’application de l’Accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet 2014.
Malheureusement, le Chef de la MINUSCA, se prenant pour un Chef traditionnel, ne cesse de pécher et au lieu de faire son aggiornamento, il enchaîne déraillement sur déraillement en affichant des comportements hautains et méprisants ; ce qui est inadmissible.
Je rappelle que la crise qui secoue la République Centrafricaine ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’hommes et de femmes valeureux. L’histoire renseigne que de vaillants centrafricains militaires, magistrats, universitaires et intellectuels ont fait leur preuve dans la gestion et la résolution des crises dans d’autres pays.
Les centrafricains ne sont pas dupes : tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il y a une volonté manifeste de la part du Chef de la MINUSCA à faire perdurer la crise. Il doit savoir que les centrafricains en général et les intellectuels en particulier sont suffisamment éclairés et outillés sur les mécanismes et stratégies pour rétablir la paix ou raviver un conflit à des fins occultes !
Depuis la mise en place de la COSAB, le G7 SIRIRI (Groupe des sept forces politico-militaires, mis en place au lendemain du Forum de Brazzaville pour appuyer le processus) a fait un diagnostic des causes des conflits accompagné des solutions prescrites, formulées dans le double souci d’arrêter les hostilités et les violences et d’éliminer leurs effets pour éviter tout risque de récidives. Ces solutions ne peuvent être confondues avec les simulacres de solutions et stratégies que le Chef de la MINUSCA a tendance à servir comme si les enjeux étaient seulement de façade.
On constate malheureusement que le Chef de la MINUSCA, animé par le cynisme et le machiavélisme, ne fait que torpiller le processus par :
- L’usage des méthodes dilatoires et de contournement pour ne pas faciliter la mise en œuvre de l’Accord de cessation des hostilités obtenu après d’âpres négociations ;
- L’atteinte à la fierté nationale ;
- La non pro activité et la passivité à agir promptement.
Dès lors, j’estime que le Général GAYE, Chef de la MINUSCA constitue désormais la principale menace contre la paix, la cohésion nationale et l’intégrité du Territoire national. Ses comportements, déclarations, faits et gestes, contraires aux idéaux et principes des Nations Unies, constituent des facteurs de blocage qui vont indubitablement enfiévrer la MINUSCA et conduire à l’échec de l’opération des Nations Unies en Centrafrique.
Il ne fait plus aucun doute que le Chef de la MINUSCA inspire au peuple centrafricain la méfiance au lieu de la confiance, le rejet au lieu de l’estime.
Il ne bénéficie d’aucune confiance de toutes les forces vives de la Nation qui l’avaient d’ailleurs hué longuement et refusé qu’il prenne la parole lors de la rencontre des participants au Forum de Brazzaville avec la mission dépêchée par la médiation internationale à l’Hôtel Ledger le 18 octobre 2014.
Donc, son maintien occasionnerait l’échec du processus politique en cours.
Fort de ces raisons il me semble opportun et urgent de saisir le Secrétaire Général des Nations Unies, à l’effet de procéder au remplacement du Général Babacar GAYE, Représentant Spécial, Chef de la MINUSCA. Cette mesure palliative permettra de réaliser les opérations de sécurisation et de pacification de la République Centrafricaine, afin de garantir une transition apaisée, un mieux vivre ensemble, la libre circulation des personnes et des biens et des élections libres, démocratiques, et transparentes, pour une nouvelle Centrafrique réconciliée et engagée sur la voie de la modernisation et de l’émergence.
Doctrouvé Euloge KOÏ
Docteur en Science Politique
Master en Etudes de paix, sécurité et gestion des conflits
Membre de la COSAB
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