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Lu pour vous : Centrafrique : la vie de plus en plus chère

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Le Point Afrique - Publié le 07/11/2014 à 13:11 

 

Les conflits font rarement les affaires de la production agricole. En RCA, la violence a tout désorganisé. Conséquence : les prix flambent sur les marchés.

 

Par Alain Aka

 

La ménagère a mal à son panier au pays de Bokassa ! Les salariés arrivent difficilement à boucler les fins du mois. "Avant la crise, on pouvait bien manger avec 3 000 CFA par jour. Désormais, ce n'est plus le cas. Il faut au moins 6 000 CFA ou 9 000 pour qu'une famille nombreuse puisse s'alimenter normalement", soupire Agnès Nguiba, fonctionnaire. Marie Yassé, une mère au foyer, confie, dépitée : "Le sac de manioc est passé de 13 000 francs CFA, soit près de 20 euros, à 16 000 francs, voire 18 000 francs. Ce n'est pas à la portée de tous les ménages." 

 

Le quartier PK-5 est paralysé

 

Début octobre, Bangui a replongé dans la violence. Le quartier du PK-5, poumon commercial de la ville, a été totalement paralysé. L'accès difficile aux commerces et l'insécurité ont fait voler le prix des produits de base : farine de manioc - aliment de base des Centrafricains -, viande de boeuf, lait en poudre, huile, sucre, ciment...

 

"On ne peut pas circuler librement pour atteindre l'arrière-pays ou bien la frontière camerounaise et ramener assez de denrées et de produits pouvant changer la donne. Partout, il y a l'insécurité", déplore un commerçant. Les choses reviennent peu à peu à la normale, mais la peur est là. "Bon, si c'est calme, on revient vendre. Si ce n'est pas le cas, on se terre, c'est tout", explique Assan Aoudou Mahamat, jeune quincaillier. Les taxis, eux, ne prennent aucun risque. Ils refusent de s'aventurer dans la zone, déposent leurs passagers à plus d'un kilomètre et repartent vers le centre-ville dans un concert de klaxons.

 

La FAO et le PAM sont préoccupés

 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sonnent l'alerte. Dans un rapport, ils soulignent que "le secteur primaire, pilier de l'économie centrafricaine, a régressé de 46 % par rapport au niveau d'avant la crise. On note une fuite importante de la production agricole à la suite de la crise qui a provoqué des déplacements massifs des populations." La Centrafrique compte 4,8 millions d'habitants.

 

Arif Hussein, économiste en chef du PAM, note : "Le PAM est particulièrement préoccupé par la situation des communautés isolées et des personnes déplacées à l'intérieur du pays. [...] Les niveaux de consommation alimentaire de la moitié de ces ménages sont très bas. Ce qui aggrave le risque de malnutrition et rend les familles largement dépendantes de l'aide alimentaire."

 

La RCA parmi les pays les plus pauvres

 

La Centrafrique, malgré son potentiel agricole et minier, figure parmi les plus pauvres de la planète. Et même si, en 2014, les productions de céréales et de manioc ont augmenté par rapport à 2013 - année particulièrement calamiteuse -, elles restent "inférieures de 58 % à la moyenne de la période 2008-2012", selon les deux agences. L'élevage ne fait pas mieux. Et ses chiffres sont fortement en baisse. Toujours selon le rapport du PAM et de la FAO, "ils ont régressé de 77 % par rapport au niveau d'avant la crise du fait des razzias et des vols de bétail. Les stocks des réserves alimentaires dans les zones rurales sont actuellement inférieurs d'environ 40 à 50 % à leur niveau antérieur du fait des razzias récurrentes."

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