http://www.legriot.info/ Écrit par Steven Addamah, oct 17, 2014
Jeudi, le Conseil National de Transition (CNT), parlement centrafricain, a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête chargée d’investiguer sur un détournement de fonds présumé commis par la présidente de transition Catherine Samba Panza qui dirige le pays depuis janvier et récemment accusée d’avoir détourné plusieurs millions de dollars provenant d’un don du gouvernement angolais. Ce qu’elle a fortement démenti. Pour faire la lumière sur cette affaire qui inquiète les bailleurs de fonds internationaux, le CNT, invoquant l’article 23 de son règlement intérieur, a donc jugé bon de mettre sur pied une commission d’enquête.
Pour le Premier ministre Mahamat Kamoun, cette commission d’enquête risque de ne pas être impartiale. D’où sa suggestion de mettre en place une commission internationale. Il a également recommandé au CNT de recourir à un audit indépendant de la Cour des Comptes.
Le 7 octobre, la présidente Samba Panza avait appelé à « ne pas lancer d’accusations hâtives » après la disparition d’une partie du fonds octroyé par l’Angola, d’un montant initial de 10 millions de dollars, et destiné à « assurer la sécurité du pays et la défense de la politique du chef de l’Etat, comme dans tous les pays du monde », avait-elle rappelé, tout en promettant de donner plus de détails « le moment venu ».
La République Centrafricaine, pays pauvre d’Afrique centrale, traverse depuis plus d’un an une crise sans précédent, dont le point de départ est le renversement du président François Bozizé par la coalition rebelle Séléka. Cette dernière s’est livrée, le temps de son passage au pouvoir, à un pillage systématique des ressources de l’Etat. Aujourd’hui, ce pays est fragilisé sur le plan économique et ne survit que grâce à l’aide internationale.
Revue de presse A la une: RCA, rendez l’argent !
RFI vendredi 17 octobre 2014
Alors que le Premier ministre Mahamat Kamoun a peiné hier à convaincre le Conseil national de transition au sujet de ce vrai « Angolagate » – vous savez, ces 2,5 millions de dollars du don angolais à la République centrafricaine qui se sont manifestement évaporés – c’est à la présidente de transition elle-même que, sans mâcher ses mots, c’est le moins que l’on puisse dire, s’en prend le quotidien burkinabé Le Pays. Jugez plutôt : Catherine Samba-Panza est « comme ses prédécesseurs ». Elle donne la « triste impression » d’avoir cherché à « s’en mettre plein les poches ». Son image de « femme africaine battante », en sort quelque peu « ternie ». La faute commise est « grave » ; c’est une faute « morale ».Le Pays y voit une « vraie honte » en Afrique, tout en se référant à ce qu’il appelle la « culture de l’impunité ».