14/08/14 (AFP)
Le nouveau Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun a pris officiellement ses fonctions jeudi à Bangui, où il poursuivait ses tractations pour former un nouveau gouvernement élargi, a constaté le correspondant de l'AFP.
La cérémonie de passation de pouvoir a eu lieu en fin d'après-midi à la primature, en présence du Premier ministre sortant André Nzapayéké.
"Il n'y aura pas de chasse aux sorcières", a notamment déclaré dans une brève allocution M. Kamoun, à l'attention des membres de l'ancien cabinet.
Il a réaffirmé son intention de travailler dans la lignée de la feuille de route de la transition déjà mise en oeuvre par son prédécesseur.
Mahamat Kamoun avait été nommé dimanche par la présidente de transition Catherine Samba Panza. Spécialiste des finances, conseiller de Mme Samba Panza, M. Kamoun a été directeur général du Trésor sous la présidence de François Bozizé (renversé en mars 2013) et directeur de cabinet de Michel Djotodia, le chef de l'ex-coalition rebelle Séléka à dominante musulmane, au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014.
Le nouveau Premier ministre aura pour difficile mission de relancer la transition politique en panne, et de tenter d'obtenir l'application d'un très fragile accord de cessez-le-feu signé fin juillet à Brazzaville sous la pression internationale entre l'ex-Séléka et les milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.
Dans la foulée de cet accord, le futur gouvernement devrait compter des représentants des groupes armés, ex-Séléka et anti-balaka.
L'ex-coalition rebelle a cependant prévenu qu'elle ne participerait pas au futur gouvernement, son avis n'ayant "pas été pris en compte" par la présidente pour désigner le nouveau Premier ministre.
Mme Samba Panza s'est rendue jeudi à Brazzaville, officiellement pour y participer aux célébrations de la fête nationale, selon une source à la présidence. Sur place, elle devrait rencontrer le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine.
Centrafrique: le nouveau Premier ministre entre en fonction
par RFI 14-08-2014 à 22:40
Le nouveau Premier ministre centrafricain, Mahamat Kamoun, a pris officiellement ses fonctions, ce jeudi 14 août, à Bangui. Il a rencontré son prédécesseur, André Nzapayéké, pour la passation de pouvoir. La Centrafrique attend toujours la formation d’un gouvernement.
La formation du nouveau gouvernement tarde à venir car, pour le moment, les négociations coincent. En effet, dans l’esprit des accords de paix signés fin juillet à Brazzaville, l’équipe doit comporter des représentants de toutes les couleurs politiques des deux groupes armés anti-balaka et Seleka. Le problème est que, pour le moment, la Seleka refuse toujours de participer.
L’ex- rébellion estime qu’elle n’a pas été consultée dans le choix du nouveau Premier ministre. Pourtant, l’ex-mouvement rebelle connait bien Mahamat Kamoun, qui est l’ancien chef de cabinet de son leader, Michel Djotodia.
En réalité, selon une figure de l’opposition, la Seleka chercherait à faire monter les enchères en échange de sa participation. Certaines formations demandent d’ailleurs que les négociations pour les ministères soient suspendues, en attendant d’avoir l’accord de tous pour participer au gouvernement. Et, justement, c’est sans doute pour trouver une solution à cette difficile équation que la présidente Catherine Samba-Panza s’est rendue, ce jeudi, à Brazzaville, où elle a rencontré le médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso.
Que va devenir le désormais ex-Premier ministre, André Nzapayéké ?
Sur le ton de la boutade, André Nzapayéké disait, sur RFI, le jour de son départ, qu’il allait maintenant devenir président de l’Association des agriculteurs de son village. Plus sérieusement, le Premier ministre sortant a bien négocié son départ. Nzapayéké avait été nommé en janvier, et avait fini par perdre la confiance de la communauté internationale qui l’a poussé vers la sortie, estimant que son gouvernement n’obtenait pas assez de résultats.
Malgré ces pressions, il refusait de partir ; en échange de son départ, il a notamment exigé un poste d’ambassadeur. Après avoir demandé ce poste à Paris, il semble qu’il ait finalement obtenu ce poste diplomatique à Pretoria, en Afrique du Sud.
NDLR : Aux dernières nouvelles, André Nzapayéké aurait aussi obtenu d’avoir juridiction non seulement sur l’Afrique du sud mais également sur l’Angola. Pourquoi ?