Au vu du tableau des éliminatoires de la coupe du monde Brésil 2014, la République
Centrafricaine occupe le dernier rang de son groupe de qualification, en d'autres termes,
la confirmation d'une élimination trop certaine. Cette élimination est venue à la suite
de deux matchs discutés, l'un au Cameroun à cause de l'insécurité en Centrafrique où
devait avoir lieu le match-retour Centrafrique-Afrique du Sud, et l'autre au Botswana,
que le Centrafrique avait battu par un score de deux buts à Zéro au match aller. A cette
époque-là, le Centrafrique avait trois matchs à jouer avec des chances de qualification
certaines.
Malheureusement, la situation politique du pays est venue effondrer tous les
espoirs. Il va sans dire que cette situation était déjà très chancelante lorsque l'équipe
centrafricaine faisait des pieds et des mains pour montrer que la jeunesse de ce pays
avait des armes à faire valoir. Que ceux qui demandent qu'on arrête de faire participer
l'équipe centrafricaine aux diverses compétitions auxquelles elle pourrait participer
prennent un peu de temps pour réfléchir. Avec les éléments qui composent l'équipe
nationale aujourd'hui, prendre une telle mesure serait les pousser au découragement et
pousser d'autres à ne pas s'aventurer un jour à porter le maillot de Centrafrique, vu
l'expérience de leurs aînés. Ce serait une grave erreur que de prendre une telle
décision.
On ne peut pas condamner les joueurs centrafricains pour les deux défaites qui
les ont écartés du mondial du Brésil. Quand vous avez des dirigeants politiques qui
changent à tout va, quand ceux qui arrivent laissent derrière eux les viols de vos sœurs,
de vos mères, de vos tantes, de vos cousines, de vos fiancées, et se permettent de
piller, de voler tout ce que vos pères ont gagné durant toute leur vie, comment pouvez-
vous avoir le cœur et la volonté de hisser le drapeau de ceux-là mêmes qui sont vos
propres bourreaux ? Il faut encourager la jeunesse centrafricaine en dépit de ce qui leur
arrive aujourd'hui, car les fossoyeurs de la République centrafricaine ne sont qu'au
début de leur destruction de ce pays, les défaites sportives faisant partie de cette
destruction programmée, comme on a déjà vu avec le saccage des églises et des temples.
Nous ne demandons pas seulement aux jeunes sportifs centrafricains d'avoir de l'espoir
pour leur pays, mais de ne pas tourner le dos à ce pays, tout comme nous adressons cette demande à toute la jeunesse car le pays, c'est elle. Elle n'est pas l'avenir du pays,
elle est le pays. Les vautours, les charognards, et les hyènes d'aujourd'hui passeront un
jour, le pays restera toujours. Et tant que le pays restera, la jeunesse sera toujours
là. Courage à vous jeunes, merci les sportifs centrafricains.
Adolphe PAKOUA