APA –Arusha (Tanzanie) 15/07/14 - L’organisation américaine de défense des droits de l’homme, Human rights watch (HRW), a demandé l’ouverture d’une enquête par les Nations unies et l’arrêt immédiat des violences en Centrafrique, au motif que ce pays fait face à une aggravation d’’’un cycle infernal de violence sectaire’’ ayant fait des dizaines de morts.
''Un cycle infernal de violence sectaire s'aggrave dans l'est de la République centrafricaine. Des dizaines de civils ont été tués depuis le début de juin 2014 et des dizaines de milliers de personnes ont abandonné leurs foyers, venant s'ajouter aux centaines de milliers de personnes qui ont déjà fui leurs maisons depuis que la violence a commencé en mars 2013'', écrit HRW dans un communiqué publié mardi à Nairobi, au Kenya.
‘'Une mission de recherche menée par Human Rights Watch en juin a révélé qu'au moins 62 personnes ont été tuées entre le 9 et le 23 juin à Bambari et dans ses environs, dans la préfecture d'Ouaka, dans le centre du pays, lorsque les affrontements entre les rebelles principalement musulmans de la Séléka et les milices anti-balaka chrétiennes et animistes se sont intensifiés'', poursuit le texte.
Il ajoute que ‘'des témoins des deux camps ont souvent décrit les attaques comme des mesures de représailles, reflétant un cycle croissant de vengeance meurtrière réciproque entre communautés. La plupart des victimes étaient des hommes qui ont été tués à coups de machette''.
‘'La violence sectaire se déplace vers l'est de la République centrafricaine, frappant de nouvelles communautés'', déplore, dans le communiqué, Daniel Bekele, directeur de la division Afrique, avant de relever que ‘'les forces de maintien de la paix françaises et de l'Union africaine déployées à Bambari en nombre limité sont incapables de protéger adéquatement les civils et de mettre fin aux massacres – bien que sans leur présence, l'effusion de sang aurait probablement été pire''.
Tout récemment, le 7 juillet, une attaque menée par des rebelles qui appartiendraient à la Séléka contre des milliers de personnes réfugiées à la paroisse Saint-Joseph à Bambari et la résidence adjacente de l'évêque, a fait au moins 27 morts.
‘'Les dirigeants de la Séléka et des forces anti-balaka doivent immédiatement prendre des mesures pour mettre fin au cycle terrible de violence contre les civils'', préconise Daniel Bekele non sans ajouter que ‘'la procureure de la CPI devrait ouvrir une enquête et le gouvernement intérimaire devrait pleinement restaurer son système judiciaire. Cela enverra aux responsables de ces atrocités le signal fort que la justice est imminente''.
Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, a déjà annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire sur la situation actuelle en Centrafrique.
La mission de l'ONU en République centrafricaine, la MINUSCA, devrait examiner d'urgence les graves violations des droits humains commises à Bambari et publier un rapport dans les plus brefs délais, estime HRW.