(AFP) 14/07/14
Près de 200 étudiants centrafricains de l'université de Bangui qui manifestaient lundi devant la présidence pour la reprise des cours, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par la police de la force africaine Misca, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les tirs de grenades de gaz lacrymogène ont provoqué deux à trois pertes de connaissance parmi les étudiants, qui ont été transportés d'urgence par la Misca à l'hôpital, a constaté l'AFP.
"Nous avons organisé cette marche pacifique pour revendiquer nos droits à l'éducation. Depuis que les enseignants du supérieur sont en grève, l'université est paralysée, les cours sont suspendus et cela perdure. Mais les éléments de la police nous ont violemment repoussés. Certains d'entre nous se sont évanouis et ont été conduits à l'hôpital", a déploré Cyprien Yabada de l'association nationale des étudiants Centrafricains (ANECA)
La manifestation des étudiants, chantant, criant et sifflant, était partie de l'Université de Bangui en direction du palais de la Renaissance, siège de la présidence centrafricaine pour remettre un mémorandum à la présidente de transition Catherine Samba Panza, avant d'être dispersée par la police de la Misca. En l'absence de forces régulières, anéanties depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la rébellion Séléka et les violences qui n'ont cessé depuis, ce sont les éléments de la Misca qui assurent la sécurité de la présidence.
"Nous avons fait preuve de civisme en organisant une marche pacifique. Mais nous n'avons pas été compris. Cette manière de régler les problèmes auxquels sont confrontés les étudiants pourrait entraîner une radicalisation du mouvement si le gouvernement n'y prend garde", a menacé un étudiant, Mexant Yoli.
L'université de Bangui, qui a rouvert peu à peu à partir de février 2014, est paralysée depuis un mois par une grève des enseignants du supérieur, qui exigent du gouvernement le paiement d'arriérés de salaires de l'année universitaire 2011-2012, antérieure à la chute de l'ex-président François Bozizé en mars 2013.
En revanche, le concours d'entrée en sixième présenté par quelques 3.000 candidats s'est déroulé comme prévu ce lundi à Bangui, selon la radio nationale.
L'actuel gouvernement de transition, dont le pays compte parmi les plus miséreux au monde et est plongé dans un chaos sans précédent en raison de la poursuite des violences entre groupes armés et d'attaques contre les civils, malgré la présence des forces internationales, connait d'énormes problèmes de trésorerie pour payer les salaires de ses fonctionnaires.
Une marche d'étudiants centrafricains dispersée à coups de lacrymogènes
APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-07-14 13:53:20
Les éléments de la Force de l’Union africaine en Centrafrique (MISCA) ont dispersé à coups de grenades lacrymogènes une marche organisée lundi à Bangui par des étudiants centrafricains, provoquant une bousculade qui a fait plusieurs blessés et une personne évanouie chez les manifestants.
Organisée par l'Association nationale des étudiants centrafricains (ANECA), la marche se voulait pacifique et avait pour objectif, comme écrit sur une banderole déployée par les manifestants, de ‘'revendiquer le droit à l'éducation et la reprise des cours sur les campus universitaires''.
Les marcheurs habillés en tenue noire, après l'Université de Bangui, ont successivement emprunté l'avenue des Martyrs, celle du Docteur Conjugo et l'avenue Barthelemy Boganda avec pour point de chute le Palais de la renaissance où un mémorandum devrait être remis à La présidente de la transition.
Face a l'hostilité de la MISCA, le président de l'ANECA, Kevin Yabada, a déclaré : ‘'nous sommes des soldats intellectuels, nous saurons ce que nous allons faire. Puisque nous voudrions passer par la voie pacifique mais les autorités de transition nous ont montré que la voie pacifique ne tenait pas , donc c'est la base qui va décider de la suite des actions''.
‘'Tout s'est très bien passé jusqu'au centre ville où les troupes de la MISCA nous ont repoussés violement. Il y a eu une personne évanouie et d'autres blessées que nous avons dépêchées à l'hôpital ‘', a-t-il ajouté, avant de déplorer la réaction des troupes de la MISCA qui, selon lui, ‘'nous a obligés à rebrousser chemin avec le mémorandum''.
Dans ce mémorandum , renseigne-t-il, ‘'nous avons revendiqué le droit à l'éducation, des discussions entre le gouvernement et le syndicat autonome des enseignants du supérieur (SYNAES) pour la reprise des cours à l'Université de Bangui et le respect du calendrier académique ainsi que du volume horaire des cours''.
La grève de 21 jours des enseignants du supérieur déclenchée le 30 juin se poursuit toujours.