25/06/14 (RFI)
En Centrafrique, Bambari était sous très haute tension encore mardi 24 juin. La ville du centre du pays avait été frappée par des violences la veille. Tout est parti d'une tuerie près du village de Liwa, à une dizaine de kilomètres de là. Ce même village où une dizaine de personnes avaient été tuées, le 12 juin dernier. La violence s'est ensuite propagée dans plusieurs quartiers de Bambari. Le bilan est de 30 à 58 morts.
« La situation s'est stabilisée, mais la tension est toujours très grande. Il y a encore eu un assassinat dans le quartier commerçant ce matin », témoigne une source humanitaire internationale sur place. Toute la journée de mardi, les ONG locales ou étrangères ont tenté de recueillir les informations sur les personnes tuées la veille, pour beaucoup inhumées rapidement par leurs proches. La journée de lundi aura coûté la vie à, selon les sources, 30 à 58 personnes.
Avant l'aube, lundi, un groupe d'anti-balaka a attaqué un campement peuhl, à proximité du village de Liwa, tuant 18 personnes. Quand la nouvelle de l'attaque a atteint Bambari, les esprits se sont enflammés. Pendant plusieurs heures, des maisons ont été incendiées, des gens assassinés à la machette dans plusieurs quartiers.
Les habitants ont afflué vers les sites de déplacés habituels. Les sites religieux ou proches des positions militaires internationales se remplissent de milliers d'habitants de la ville. Ils étaient encore, mardi soir, des milliers à l'évêché ou aux abords de la base occupée par les forces internationales.
Bambari cristallise les tensions depuis quelques semaines. L'état-major Seleka y a établi ses quartiers en mai dernier et, alors que durant des mois le chef local de la Seleka Ali Darass avait su maintenir une cohésion dans cette ville, cette nouvelle présence massive a soudain suscité l'inquiétude chez de nombreux habitants. La semaine dernière, une dizaine de corps suppliciés ont été repêchés dans la Ouaka, la rivière qui traverse la ville.
Pour beaucoup, l'attaque du campement peuhl est une opération de représailles à la tuerie survenue le 12 juin, lorsque des jeunes venus de Bambari avaient assassiné une dizaine de chrétiens dans ce même village de Liwa, pour sa part incendié. Un raid attribué à des jeunes musulmans voulant venger deux des leurs tués sur la route d'Alindao. La présence à Bambari des forces internationales Misca et Sangaris ne semble plus en mesure de contenir les flambées de violences devenues récurrentes.
http://www.rfi.fr/afrique/20140624-rca-violences-bambari-sou...