10/06/14 (AFP)
Le général Francisco Soriano, commandant de l'opération française en Centrafrique Sangaris a déclaré mardi à l'AFP que les miliciens chrétiens anti-balaka, qui "vivent sur la population" sont "aujourd'hui un frein à la paix".
"Les anti-balaka aujourd'hui sont un frein au retour à la paix parce qu'ils se sont érigés en milices d'auto-défense qui petit à petit vivent sur la population et ce n'est pas acceptable", a déclaré le général Soriano, dans un entretien avec l'AFP.
"Les groupes armés en général sont un frein au retour à la paix", a-t-il ajouté, assurant que le pouvoir de nuisance des anti-balaka n'avait pas été sous-estimé: "la menace anti-balaka, elle a été bien vue".
Environ 2.000 militaires français sont déployés depuis décembre 2013 en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, aux côtés des quelques 5.000 soldats de la force africaines Misca, pour stopper les massacres commis par les milices anti-balaka et les ex-rebelles Séléka, à majorité musulmane.
Après s'être déployées à Bangui, puis à l'ouest et à l'est du pays, les troupes françaises prennent position en ce moment dans un "couloir central" qui va vers le nord. "Aujourd'hui même nous sommes à Dékoa (centre) où les groupes armés Séléka et anti-balaka s'affrontent, pour ramener la sécurité", a expliqué le général Soriano.
"On va rester sur place un certain temps. Après on se déploiera" plus au nord "vers Kaga-Bandoro", a-t-il précisé. Encore plus au nord, dans la région de Ndélé, les forces spéciales françaises sont en opération depuis plusieurs jours.
Aujourd'hui, "tout le territoire n'est pas encore totalement couvert" par les forces internationales, a reconnu le commandant de l'opération française, "car le territoire est très grand" et que c'est "un travail qu'on doit faire avec la Misca".
Depuis la prise de pouvoir de la rébellion Séléka en mars 2013, renversée en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.