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Tribune libre - Que veulent faire de la RCA certains éléments de l'ex-Séléka ?

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Depuis la démission de N’djaména le 10 janvier dernier de Michel Djotodia, celui-là même que la coalition Séléka a porté au pouvoir le 24 mars 2013, ladite coalition était comme sonnée dans un premier temps car visiblement non préparée, elle était très loin d’imaginer qu’une telle situation puisse survenir. Mais passé le temps de la surprise, plusieurs éléments de Séléka dont certains ténors, ont réussi bien avant l’arrivée des troupes Sangaris et même après, à s’exfiltrer de la capitale pour se regrouper dans certaines villes de l’arrière-pays (Kaga-Bandoro, Kabo, Batangafo, Sido, Dékoa, Grimari, Bambari et Bria notamment) et récemment réapparaître de la manière la plus criminelle qui soit à Bémal et surtout Nangha - Boguila.

 

Sur instigation de certains de leurs leaders va-t-en guerre et farouches partisans de la partition de la RCA comme Nourredine Adam, Abakar Sabone, Arda Hakouma, Mahamat Sallé, ces purs et durs de l’ex-Séléka tentent désespérément de formaliser leur funeste et inacceptable projet de fonder coûte que coûte une république du Nord centrafricain. C’est ainsi qu’on a commencé à entendre parler à nouveau de l’irruption des éléments Séléka dans les villes citées ci-dessus et à enregistrer des massacres de paisibles citoyens, des incendies de villages, exactions diverses et autres enlèvements de prélats avec comme conséquence la fuite en brousse des populations des dites localités. Force est donc de constater que ceux-là mêmes qui ont fait vivre aux Centrafricains les pires moments de leur existence (pillages d’anthologie, tueries gratuites, viols, crimes de guerre, humiliations de toutes sortes et exactions diverses) tout en faisant échouer la transition Djotodia - Tiangaye – Nguendet - au lieu de faire profil bas pour se faire éventuellement pardonner par le peuple centrafricain - récidivent et s’entêtent à persister dans l’erreur, ce qui est tout simplement diabolique !

 

Aucune raison ni prétexte, fussent-ils les agissements tout aussi inadmissibles des anti-balaka, ne saurait justifier un tel comportement. A cet égard, il faut déplorer le fait que la salutaire opération de désarmement des éléments ex-Séléka vigoureusement déclenchée dans les premiers moments par la force Sangaris dès son arrivée en décembre 2013, n’ait pas été poursuivie avec la même détermination pour débarrasser le territoire centrafricain de ces engins de mort. On s’est par la suite contenté d’escorter et « cantonner » sur deux sites différents dans la capitale tout en les laissant avec leurs armes, ceux des éléments ex-Séléka restés au camp de Roux et au camp Béal après le départ de Djotodia. Pour des raisons sur lesquelles il y a tout lieu de s’interroger et sans doute de politique intérieure, la France a reculé et renoncé devant la campagne anti-française et les accusations de « partialité » orchestrée et proférées par les dirigeants de l’ex-Séléka.

 

De même, il y a lieu de s’interroger sur la pertinence et la présence de trois ministres Séléka, dont ceux-là mêmes qui portent une grande responsabilité dans le naufrage de la transition Djotodia-Tiangaye-Nguendet, à savoir Herbert Gontran Djono – Ahaba, Arnaud Djoubaye - Abazène et Abdallah Kadre Hassan, dans le gouvernement André Nzapayéké. Mettant en avant leurs liens familiaux avec Michel Djotodia, Djono Ahaba, Arnaud Djoubaye en particulier, passaient le plus clair de leur temps à voyager et à squatter chez Djotodia au camp de Roux avec leur compère et complice Crépin Mboli-Goumba. Au lieu d’être dans leurs cabinets ministériels, ces messieurs ne s’occupaient qu’en créant et attisant des conflits artificiels entre Tiangaye, Djotodia et Nguendet et à mettre systématiquement le bâton dans les roues du PM Nicolas Tiangaye et torpiller son action.

 

Dès lors, la reconduction de ces fossoyeurs de la première partie de la transition dans le gouvernement Catherine Samba-Panza et André Nzapayéké de la seconde transition apparaît comme une prime à la bêtise et quelque chose de totalement contre-productif. Ce sont toutes ces ambiguïtés qui font que l’actuel gouvernement ne peut bénéficier d’un soutien franc et massif. On est encore plus atterré d’apprendre de la bouche des mêmes depuis leur retour de N’djaména que les chefs d’état présents au sommet de la CEEAC auraient promis que la fonction de PM revienne à l’ex-Séléka, en l’occurrence à Djona Ahaba dont le nom aurait même été indiqué à N’djaména !

 

Si l’ex-coalition Séléka s’était distinguée par une bonne gouvernance et avait su vivre en bonne harmonie avec le peuple centrafricain, on ne verrait aucun inconvénient à ce qu’un des siens puisse diriger le gouvernement. Mais après toutes les exactions, tueries et pillages à grande échelle, bref, les affres que l’ex-Séléka a fait subir aux Centrafricains et dont les chefs portent inévitablement la lourde responsabilité, la présence des ministres ex- Séléka dans un quelconque gouvernement est non seulement inconcevable mais insupportable.

 

Cela d’autant plus que ces trois ministres actuellement en poste n’ont visiblement aucune influence - ils sont d’ailleurs très muets sur les exactions que continuent de commettre des éléments ex-Séléka dans certaines villes de provinces - sur l’aile militaire de l’ex-Séléka et ses leaders purs et durs qui tiennent absolument à fonder leur république du Nord et diviser la RCA. Ce n’est pas par hasard qu’on assiste à une réaction automatique de refus et d’hostilité de la population dès qu’on envisage toute délocalisation et l’installation des éléments ex-Séléka dans telle ou telle ville. Cela doit interroger les responsables de cette coalition.

 

Samson Feigodozoui (Bangui)

 

 

Lu pour vous :

 

Centrafrique : Rencontre des généraux de l'ex-rébellion séléka au nord RCA

 

 le 09 mai 2014 © koaci.com – Les généraux de l’ex-rébellion séléka, qui a mené le coup de force de mars 2013 contre le président Bozizé, se sont rencontrés lors d’une importante réunion pour décider de l’avenir politique du mouvement suite à l’annonce du remaniement par la présidente Catherine Samba-Panza, vendredi dans la localité de Birao dans le nord de la Centrafrique.

 

Les principaux généraux de la coalition séléka étaient réunis ce vendredi 09 mai à Ndélé dans le nord de la Centrafrique pour une réunion afin de mettre en place un nouveau bureau national après la démission en janvier dernier de leur ancien chef et ex-président de la transition centrafricaine, Michel Djotodia. Cependant l’actuel président intérimaire de la Séléka, le général Mohamed Daffane et plusieurs proches en route pour Birao ont été arrêtés jeudi à l'aéroport Bangui M'poko par les troupes françaises de la Sangaris.

 

La coalition séléka qui est en déroute depuis la démission de leur chef souhaite restructurer et donner une nouvelle vision politique au mouvement. Une réunion qui intervient au lendemain de l’annonce, mardi d’un remaniement au sein du rgouvernement centrafricain par la présidente de la transition Catherine Samba-Panza.

 

La séléka qui fonde l’espoir d’intégrer ce nouveau gouvernement a toutefois menacé les autorités centrafricaines de "marcher une fois de plus sur Bangui ou de mettre en action la menace de la partition du pays," en cas de leur non-intégration au sein de la nouvelle équipe rgouvernementale.

 

L’ex-rébellion séléka responsable du coup de force de mars 2013 qui a plongé la Centrafrique dans le chaos continue les exactions envers la population particulièrement dans le nord du pays et est régulièrement impliquée dans les attaques notamment contre les miliciens anti-balaka et les forces internationales.

 

Koaci.com

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