RFI 15/04/14
Alors que les Tchadiens ont retiré leur contingent de la Misca et ont quitté le nord et l'est de la Centrafrique où ils étaient déployés ; alors que Sangaris se déploie à son tour dans cette zone, bastion de l'ex-Seleka, l'ancienne rébellion connaît des remous en son sein. Les événements de Bria ces derniers jours en sont une illustration. Il semble que les deux branches, militaire et politique, de la Seleka aient du mal à se parler.
A Bria, pour faire entendre raison aux ex-rebelles rétifs au désarmement, Mohamed Dhaffane, président par intérim de la Seleka, fait le voyage le mercredi 9 avril. Mais le lendemain, les tensions repartent de plus belle. Trois jours plus tard, c’est un autre Seleka, le général Issa Issaka, se rend sur place à son tour. Issa Issaka est le coordinateur d'un « comité militaire de crise » constitué d'une douzaine de hauts responsables Seleka, cantonnés à Bangui. Des généraux qui se sentent oubliés par leur branche politique et par le gouvernement
Signe du divorce, quand il y a quelques jours ces généraux signent un communiqué soutenant le désarmement, Mohamed Dhaffane n'est pas au courant. « J'ai commencé à perdre des officiers », explique-t-il. Des officiers lassés, selon lui, de devoir se soumettre au cantonnement alors que les anti-balaka sont toujours libres de leur mouvement.
A ces deux tendances, il faut ajouter les francs-tireurs. C'est le cas d'Arda Hakouma, opposé au processus politique, partisan d'un départ des soldats français, et qui affirme protéger les populations musulmanes dans une zone située entre Kaga Bandoro et Ndélé.
Il y a aussi Abakar Sabone, ancien proche conseiller de Djotodia, celui qui le premier avait évoqué une possible partition du pays. Il revendique 5 000 hommes dans la Vakaga et rejette l'initiative du « comité militaire » en faveur d'un processus de paix. « Ces généraux comme Issa Issaka ne commandent rien », déclarait-il à Jeune Afrique il y a quelques jours. « Il n'y a pas un seul homme à lui dans la Vakaga », lui répond Moustapha Abakar, le porte-parole du comité.
http://www.rfi.fr/afrique/20140415-rca-seleka-divisee-vagaka...
RCA: une réunion à Bria pour sensibiliser les populations
RFI 15/04/14
L’objectif de la réunion qui s’est tenue, ce lundi 14 avril, à la mairie de la ville de Bria, dans le nord de la République centrafricaine (RCA), était d’apaiser les tensions. Dans cette ville située à six cents kilomètres au nord-est de Bangui et où se trouvent des centaines de partisans de l’ex-rébellion Seleka, l'arrivée des troupes de la force africaine en Centrafrique (Misca) et de la force française Sangaris, la semaine dernière, a provoqué des troubles qui ont fait deux morts et provoqué la fuite de très nombreux habitants en brousse.
Durant le week-end, les officiers de la Misca et de Sangaris ont rencontré les responsables locaux de la Seleka pour trouver une solution. Et ce lundi matin, la rencontre s’est tenue avec, autour de la table, des chefs de village, de quartier et de groupe. Joint par RFI, Placide Mokosséama, président du comité de sensibilisation qui travaille à la réconciliation et à la paix entre communautés à Bria depuis des mois, dresse le bilan de cette réunion :
« Nous les avons invités à l’Hôtel de ville de Bria pour leur dire qu’il faudrait sensibiliser la population qui s’est enfuie dans la brousse. Avec le crépitement des armes, ces trois derniers jours, beaucoup de personnes se trouvent cachées dans la brousse. On leur a donc demandé de se rapprocher de cette population pour que ces personnes reviennent dans leurs maisons et vaquent à leurs occupations comme auparavant. Nous leur avons demandé de sensibiliser également les gens dans les quartiers pour qu’il n’y ait plus d’actes de vandalisme », a-t-il dit.
« Nous sensibilisons toute la population, tous les jours. Nous le faisons aussi à travers notre radio communautaire. C’est vraiment un travail qui s’exerce tous les jours », a précisé Placide Mokosséama, président du comité de sensibilisation qui travaille à la réconciliation et à la paix entre communautés, à Bria.
http://www.rfi.fr/afrique/20140414-rca-une-reunion-bria-apai...
( Moussa Mohamed Daffhane ici au milieu)
( en bas, l'église catholiquede Bria)