S’acheminerait-on vers une guerre sans fin en République centrafricaine ? La Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) a découvert la semaine dernière un important arsenal de guerre dans les environs de la base aérienne de Bangui. La nature de l’armement trouvé (des armes lourdes) fait dire au chef de la MISCA, le général Jean-Marie Miche Mokoko, que ce sont des armements soustraits des arsenaux des forces armées centrafricaines. Ces armes proviennent-elles réellement de l’arsenal national ? Qui les y a mises là et à quelle fin ?
Totalement enclavé au centre du continent, la Centrafrique tient son nom de sa situation géographique. Les importations, dans ce pays pauvre, y sont difficiles et la moindre pièce détachée nécessite des semaines avant de parvenir à son destinataire. Les approvisionnements connaissent souvent des ruptures ; curieusement seules les armes et les munitions y sont largement présentes. Alors, par quel miracle tous ces matériels sont parvenus au Centrafrique alors que l’essentiel y est souvent difficile, voire, impossible à trouver ?
On sait que l’armée mise en place par Bozizé, l’ancien locataire du palais de Bangui, s’était suffisamment servie en armes dans l’intention de contrer la Séléka qui avançait sur Bangui. On sait aussi que François Bozizé avait mis d’importants moyens militaires à la disposition de sa milice, les anti-balaka.
On sait également que les tombeurs de Bozizé disposent également d'un arsenal militaire de haute gamme
Perdue en plein cœur de l’Afrique, forte de près de 5.000.000 d’habitants pour une superficie de 623 000 km² avec un sous-sol riche, la Centrafrique reste la référence d’un pays sans Etat qui n’existe que de nom. La Centrafrique (RCA) est un pays enclavé sans accès à la mer. La République centrafricaine dispose par ailleurs de nombreuses ressources naturelles, notamment l’uranium, l’or et les diamants. Le pétrole et l’énergie hydroélectrique sont d’autres ressources potentiellement importantes mais inexploitées à ce jour.
Selon certains analystes, la crise centrafricaine n’a rien de religieux. Mais plutôt un conflit orchestré par des politiques, avec l’appui de la France et du Tchad, pour des intérêts purement économiques
La France craint de voir ses intérêts tomber sous le giron chinois à qui le Président déchu avait concédé l’exploration et l’exploitation pétrolifère de la région du Nord-est », rappelle le coordinateur de la jeunesse du MPA, Jöel Moyéyégue. Qui souligne que « la France ne désarme ni la Séléka, ni les anti-balaka et n’intervient pas la nuit ».
Le Tchad est aussi accusé de « déstabiliser la Centrafrique pour siphonner son pétrole et empêcher son exploitation, car ces deux pays bénéficient d’un bassin pétrolifère commun ».
La rumeur, dit « que se serait l’ancien Président François Bozizé, qui est derrière cette milice qui terrorise les populations », mais aussi « que des jeunes exacerbés par les pratiques de la soi-disant Séléka se sont mobilisés ». Dans tout ce micmac orchestré par les politiques, ils manipulent une population centrafricaine majoritairement analphabète, et lui font croire à un conflit inter religieux. Dans un pays, « où jadis, toutes les communautés cohabitaient en parfaite harmonie ». -
Qui se cache derrière le chaos en Centrafrique ? Telle est la question de la semaine
Vouloir régler la crise centrafricaine sans répondre à cette question relèverait de l’hypocrisie la plus totale. Les occidentaux savent, depuis des années, qui s'amuse à livrer fonds et armements nécessaires aux déclenchements des conflits. Jour après jour on feint de s’étonner des explosions soudaines de violences, ponctuées de pillages. Malgré un dispositif de plus en plus serré, au fil des semaines, les soldats français et africains ont de plus en plus de mal à les endiguer.
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