La grave crise politique, sécuritaire, socio-économique et humanitaire qui secoue la République Centrafricaine depuis le 10 Décembre 2012 a déclenché un élan de solidarité sous régionale de la part des Etats de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Depuis lors, ces deux institutions n’ont ménagé aucun effort pour apporter une solution à cette crise multiforme qui perdure et qui entraine de graves violations des droits de l’homme (massacres, viols, pillages, destructions des biens publics et privés et épuration ethnique religieux).
De nombreux sommets ordinaires et extraordinaires se sont tenus et ont été sanctionnés par des Accords Politiques, des Déclarations, des Communiqués finaux tant à Libreville qu’à Ndjaména.
L’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT), sensible aux efforts déployés par ces Institutions sous régionales leur témoigne toute sa reconnaissance et se félicite de l’implication sans cesse renouvelable des Chefs d’Etats de la sous -région, particulièrement leurs Excellences, Idriss DEBY ITNO, Président de la République du TCHAD, Président en exercice de la CEEAC et Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République du CONGO, Médiateur et Président du Comité de suivi de la crise Centrafricaine.
Toutefois, l’AFDT continue d’espérer que la sollicitude dont les Chefs d’Etats de la sous région font montre à l’égard de notre pays débouchera nécessairement sur des perspectives heureuses dans l’intérêt bien compris du peuple centrafricain.
Tout en prenant actes des termes du communiqué final du 6ème sommet Extraordinaire des Chefs d’Etats et du Gouvernement tenu à NDJAMENA les 09 et 10 Janvier 2014 et dictée par l’intérêt supérieur de la nation Centrafricaine. L’AFDT reste néanmoins préoccupée par la déclaration faite par son Excellence, Idriss DEBY ITNO, Président de la République du TCHAD, et Président en exercice de la CEEAC après la visite effectuée dans ce pays ami le 17 Février 2014 par Madame Catherine SAMBA- PANZA, Chef d’Etat de Transition.
En effet à cette occasion, le Président Idriss DEBY ITNO a mis en relief des promesses par lui faites aux leaders de l’ex coalition Séléka en guise d’arrangements Politiques ayant servi de conditions à la démission de Monsieur Michel DJOTODJA AM- NON – DROKO, alors Chef d’Etat de la Transition et a celle de Maître Nicolas TIANGAYE, Premier Ministre, Chef du Gouvernement d’Union Nationale de Transition.
Selon le Président Idriss DEBY ITNO, ces promesses n’ayant pas été tenues il veillera à ce qu’elles soient honorées.
Cette prise de position du Chef de l’Etat Tchadien qui peut paraitre à priori neutre appelle de la part de l’AFDT les observations suivantes :
- Le contexte d’extrême fragilité dans lequel se trouve la République Centrafricaine exige des acteurs tant internes qu’externe nonobstant les bonnes intentions, d’éviter toute ambigüité susceptible d’être diversement appréciée et d’alimenter la crise en cours ;
- L’AFDT qui soutient sans réserve le processus de Transition en cours malgré les entorses faites à l’Accord Politique de Libreville du 11 Janvier 2013 ainsi qu’à la Charte Constitutionnelles de Transition tient à préciser qu’elle s’en tient à la stricte application des termes du communiqué final du dernier Sommet des Chefs d’Etats et du Gouvernement de Ndjaména qui a consacré la double démission du Chef de l’Etat de Transition et du Premier Ministre, Chef du Gouvernement d’Union Nationale de Transition ; ce Communiqué Final ne prend nullement en compte ces promesses secrètes qui n’engagent pas tous les acteurs de la transition ;
- L’AFDT estime que la Communauté Internationale, tout en assistant la République Centrafricaine en vue d’un retour à la paix, à la sécurité et à la stabilité se doit d’éviter toute décision unilatérale qui serait de nature à entamer la souveraineté nationale.
Fait à Bangui, le 14 Mars 2014