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En Centrafrique, Hyacinthe Wodobodé, une nouvelle maire pour Bangui

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RFI   samedi 08 février 2014 à 17:12

 

La capitale centrafricaine a une nouvelle maire. Hyacinthe Wodobodé succède à ce poste à Catherine Samba-Panza devenue présidente de transition du pays. La nouvelle première magistrate de Bangui a été nommée à ce poste ce vendredi 7 février 2014 par décret. Âgée de 60 ans, Hyacinthe Wodobodé est juriste de formation ; elle a été deux fois ministre.

 

La nouvelle maire de Bangui a fait partie du gouvernement de Centrafrique dès le mois de mars 2003, juste après le coup d’Etat du général Bozizé qui devait renvoyer à ses études l’ex-président Ange-Félix Patassé. Ephémère ministre du Commerce elle est dotée, lors du remaniement de décembre de la même année, du portefeuille de la Justice, une première pour une femme en Centrafrique. Mais là encore, Hyacinthe Wodobodé ne fait que passer ; en septembre 2004, elle perd sa place au gouvernement. 

 

Des assurances au sida

 
Elle est ensuite nommée par le président Bozizé conseiller à la Cour constitutionnelle de transition chargée (déjà) de trancher les contentieux électoraux au moment du référendum constitutionnel organisé en décembre 2004. Juriste, Hyacinthe Wodobodé a fait carrière dans les assurances, comme l’actuelle présidente Samba-Panza, avant de se lancer en politique dans le sillage de la présidence de François Bozizé.

 
C’est encore le président Bozizé qui la nomme en 2007 au poste de coordonnateur du Comité national de lutte contre le sida (Cnls). Chargée d’organiser la lutte contre cette maladie qui est un fléau en Centrafrique, Hyacinthe Wodobodé doit parer au plus pressé : l’année de sa nomination, on dénombre 11 000 décès dus au virus. En novembre 2009, coup de tonnerre, le Fonds mondial de lutte contre le sida suspend temporairement ses financements à la RCA.

 
Le Fonds, sans qui les malades sont pour ainsi dire condamnés, reproche au Cnls une gestion guère vertueuse. On évoque des manipulations comptables, une mise en place de centres fictifs de distribution de médicaments et leur revente dans des circuits parallèles. L’affaire apparaît suffisamment grave pour que le Fonds mondial de lutte contre le sida décide d’arrêter les frais, le temps que le ménage soit fait. Cette coupure fait que le pays est en rupture de médicaments antirétroviraux pendant de longs mois avec les conséquences que l’on imagine pour les malades.
 
Un problème plus qu’une promotion

 
Pour la patronne du Comité national de lutte contre le sida, « ces accusations n’étaient pas entièrement fondées » même si Hyacinthe Wodobodé reconnaît alors « des cas de malversation et de mauvaise utilisation des médicaments ». Cela dit, elle estime que les mesures prises par le Fonds mondial « étaient un peu extrêmes »…

 
Quoi qu’elle puisse en dire à l’époque, le mal est fait et Hyacinthe Wodobodé doit céder la place fin 2010. En octobre 2013, pour cause de résultats insuffisants, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a retiré la gestion de ses financements pour la lutte contre le VIH-sida au Comité national de lutte contre le sida (Cnls).

 
En se voyant confier les rênes de la capitale, Hyacinthe Wodobodé hérite davantage d’un problème que d’une promotion. Bangui est en effet loin d’être pacifiée. Le chef de la force africaine en Centrafrique (Misca), le général Martin Tumenta Chomua, a menacé samedi 8 février les groupes armés de recourir à la force pour arrêter assassinats, lynchages et pillages qui se poursuivent à Bangui et en province en toute impunité. Cette crise sécuritaire se double d’une crise humanitaire : à Bangui, 400 000 personnes, soit la moitié de la population de la capitale, survivent dans des camps de fortune à quelques encablures de chez eux. 

 

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