BANGUI : DES EMPLOYÉS MIS AU CHÔMAGE SUITE AUX PILLAGES DES SOCIÉTÉS PRIVÉES
Bangui, 2 mai 13 (RJDH) – Plus d’un mois après la prise de pouvoir par la coalition Séléka, plusieurs entreprises et sociétés privées victimes de pillages, ont mis en chômage une bonne partie de leur personnel. Cette situation a une répercussion négative sur le plan socioéconomique dans le pays.
Depuis le changement qui est intervenu en République centrafricaine le 24 mars dernier, plusieurs entreprises ont fermés leurs portes. D’autres par contre ont réduit le nombre de leurs personnels. A cet effet plusieurs personnes se retrouvent actuellement sans emploi.
‘’Total Centrafrique’’, une société qui ravitaille le pays en carburant et la brasserie ‘’Mocaf’’, ont mis en chômage technique plusieurs membres de leur personnel. Une situation identique à celle de la société Dameca où selon une source proche de cette structure, environ 112 personnes ont été mises en chômage technique pour une durée de trois mois.
« La société Dameca a fait une perte de chiffre d’affaire qui est estimé à 1 600 000 000 FCFA, suite au pillage de ces locaux. C’est pourquoi, au vu de toutes ces pertes, nous avons décidé qu’une partie de notre personnel puisse aller en chômage technique pour une durée de trois mois renouvelable », a déclaré un responsable sous couvert de l’anonymat.
La même source a par ailleurs souligné que si l’insécurité persiste encore dans la ville, la société Dameca sera dans l’obligation de renouveler ce chômage technique. « Au cas où la paix ne revienne pas dans le pays, ces personnes vont rester au chômage jusqu’à ce qu’il y ait le retour à la normale », a-t-elle ajouté.
Les conséquences sociales
Le pouvoir d’achat a considérablement diminué du fait de l’augmentation du chiffre de chômage. Un observateur de la vie sociale a fait savoir qu’« un nombre croissant de personnes, même celles qui ne penseraient jamais à demander de l’aide, s’adresse aujourd’hui à des particuliers pour y demander du soutien. Beaucoup de personnes ont besoins d’argent en espèces pour régler des dettes ou bien payer les factures d’électricité et autres ».
La source développe que la crise a évincé des milliers de personnes de leurs emplois. La jeunesse est particulièrement menacée et désespérée ne trouvant pas d’accès au marché du travail. Les jeunes qui ont perdu leur emploi ou bien ceux qui ont des difficultés à trouver un travail risquent d’être mêlés à des affaires de drogues, d’alcool et à la criminalité, comme les braquages à main armée.
Autres conséquences de cette situation est que, de plus en plus de personnes sont atteintes de problèmes de santé psychique et intellectuelle. L’abus d’alcool et autres problèmes de santé, l’isolation sociale et le stress augmentent. Le démantèlement de certains services de santé dans d’autres régions et également le manque d’investissements dans le domaine social signifie un risque d’extension et d’établissement de la pauvreté dans le pays.
Dès l’entrée de la coalition Séléka à Bangui, plusieurs entreprises et sociétés privées ont été systématiquement pillés.
BATANGAFO: 11 PERSONNES TUÉES ET 4 AUTRES BLESSÉES PAR LES COMBATTANTS DE LA SÉLÉKA
Batangafo, 2 mai 13 (RJDH) – Au total 11 personnes ont été tuées, le mardi 30 avril, au village Kaoué située à 25 kilomètres de la ville de Batangafo (nord), par des éléments de la Séléka. Quatre autres ont été grièvement blessées et des bœufs appartenant aux habitants ont été également emportés.
D’après les faits relatés par un habitant joint ce matin par le RJDH, les éleveurs peulhs appelés localement ‘’Mbarara’’, ont investi le village de Kollo situé à 27 kilomètres de Batangafo le dimanche 30 avril. Ils ont incendié le village et emporté des bœufs dont on ignore le nombre. Face à cette attitude, les habitants ont rué sur les éleveurs du coup. Ils ont blessé un Mbarara qui se trouve en ce moment à l’hôpital.
La même source poursuit en faisant savoir que les éleveurs ont fait appel aux éléments de la Séléka qui ont fait irruption dans le village Kaoué à 25 kilomètres de Batangafo à bord de deux véhicules et de 30 motos. Ils sont armés et se sont mis à tirer sur la population et ont tué 11 personnes et blessées quatre grièvement.
« Ils nous en proféré de menaces de mort et ont promis de mettre les habitants des sous-préfectures de Batangafo, Kabo et Bouka dans un état de nuire au profit des compatriotes musulmans », a-t-il ajouté.
La population prise de peur a quitté les lieux pour se mettre à l’abri des exactions dans la brousse.
BAMBARI : LA POPULATION EXPOSÉE À D’ÉVENTUELLE CRISE ALIMENTAIRE
Bambari, 2 mai 13 (RJDH) – La population de la ville de Bambari et des villages environnants risquent de se confronter à des difficultés alimentaires dans les mois à venir. Une révélation faite par un agent de l’agriculture de cette localité, suite aux pillages des groupements agro-pastoraux par des hommes de la Séléka.
Selon la source les outils agricoles offerts aux groupements agro-pastoraux, par le Fonds des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), ont été emportés par des éléments de la Séléka. Ces outils sont entre autres des brouettes, des houes pelant, des décortiqueuses et des égreneuses
Les hommes de la Séléka ont également emporté des paires de bœufs, les motos, le stock des intrants agricoles et autres matériels qui devraient permettre aux cultivateurs de défricher et labourer la terre afin de préparer la nouvelle période de semence.
« Les agriculteurs de Bambari et ceux des villages environnants seront confrontés à une famine d’ici les mois prochains si les autorités du pays ne prennent pas leur responsabilité », a-t-il dit.
La même source a précisé que les éléments de la Séléka ont sillonné tous les villages environnants et ils ont pris de force les poulets, les animaux de petit élevage initié par les groupements agro-pastoraux. Ils ont aussi vidé la caisse de ces associations.
BANGUI : VERS UNE JOURNÉE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE SANS MANIFESTATION
Bangui, 2 mai 13 (RJDH) – Les professionnels des médias en Centrafrique vont célébrer ce 3 mars à l’instar de ceux du monde entier, la journée internationale de la liberté de la presse. Une célébration qui a lieu alors que le pays traverse une crise sécuritaire et politique sans précédent. Une situation liée à la prise du pouvoir par les rebelles de la coalition Séléka.
Depuis la prise de pouvoir par la coalition Séléka, des hommes de médias et plusieurs organes de presse ont été pris pour cibles par les rebelles de la Séléka. Des journalistes ont été menacés et des locaux des médias ont été pillés par les rebelles.
Dans les deux dernières semaines, les hommes des médias ont observé à deux reprises un arrêt de travail. Un mouvement visant à dénoncer les exactions que font face aux quotidiens, les professionnels des médias, de la part des rebelles de la coalition Séléka.
Ces faits ont suscité des réactions des nouvelles autorités du pays. Lors de son discours à la nation, à l’occasion de la célébration de la fête de travail, le président de la transition centrafricaine, Michel Djotodia, a affirmé : « je veux que la presse et la population puissent s’exprimer librement. En tant qu’un Chef d’Etat responsable, je veux un pays libre ».
Contacté par le RJDH, le président de l’Union des journalistes de Centrafrique Maka Gbossokoto a affirmé qu’aucune manifestation n’est prévue pour cette journée. Les traditionnelles réceptions par la présidence de la République n’auront pas lieu aussi, de bonnes sources.