BANGUI - AFP / 13 janvier 2014 19h17 - Au moins 97 personnes ont été tuées et plus d'une centaine blessées depuis vendredi dans de nouvelles violences intercommunautaires à Bozoum, dans le nord-ouest de la Centrafrique, a-t-on appris lundi auprès de la Croix-Rouge centrafricaine.
A Bozoum, au nord-ouest, la Croix-Rouge centrafricaine a dénombré depuis vendredi dernier 97 morts, 107 blessés, et 14.000 déplacés, a affirmé à l'AFP le président de la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA), le pasteur Antoine Mbaobogo, précisant qu'il s'agissait principalement de civils.
Au moins 912 maisons ont été incendiées, a ajouté le responsable de la Croix-Rouge.
Il y a eu des affrontements entre les (milices chrétiennes) anti-balakas et les Séléka (ex-rebelles majoritairement musulmans) , et comme toujours ce sont les civils qui sont les victimes, a expliqué le pasteur Mbaobogo sans préciser leur nombre exact.
Les évènements se sont produits alors que la plupart des civils manifestaient leur joie après la démission du président (Michel) Djotodia vendredi, dégénérant en scènes de violences entre autochtones et musulmans, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la Croix-Rouge a ramassé depuis vendredi 25 corps à Bangui, et acheminé vers les hôpitaux 26 blessés, et dénombré 5 morts et 100 maisons incendiées à M'Bata (sud-ouest du pays), où des scènes de liesse à l'annonce de la démission de Djotodia ont également dérapé en affrontements entre chrétiens et musulmans
Au total, au moins 127 personnes ont trouvé la mort en Centrafrique depuis vendredi, alors que les estimations partielles de plusieurs ONG samedi faisaient état de huit morts et une centaine de blessés dans la capitale.
Le président Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale qui l'y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire.
Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka, dirigée par M. Djotodia, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences communautaires et interreligieuses sous le regard impuissant des institutions de transition.
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